Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/328

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ce seul rapport, les manufactures, sont une des sources les plus fécondes de la richesse des peuples et méritent toute leur, attention ; elles ont même des droits à leur sollicitude, quand elles approvisionnent les marchés de l’étranger et lui rapportent, en échange les trésors du monde entier. Plus les manufactures accumulent dans un pays les richesses : individuelles et sociales, plus ses produits m sont demandés et recherchés, plus elles prospèrent ; de sorte que si elles produisent la richesse, à son tour la richesse leur assure une prospérité indéfinie. Ce qu’il y a de certain, et ce qu’on a déjà fait remarquer, c’est que, dans le système économique des peuples modernes, il ne peut point y avoir de peuple riche et puissant, s’il ne possède de nombreuses manufactures pour son usage et pour, l’approvisionnement de l’étranger.

On ne peut donner une idée plus exacte de la puissance des manufactures qu’en reportant sa pensée sur la révolution qu’elles ont opérée dans les mœurs générales de l’Europe, dans son état social et dans son état politique.

Avant l’établissement des manufactures, les grands propriétaires n’avaient d’autres moyens de jouir de leur immense revenu, qu’ils percevaient en nature, que par une hospitalité sans bornes et par l’entretien d’une suite nombreuse de personnes dévouées à leur volonté, à leurs plaisirs et à leur service. Ces grands propriétaires, disséminés sur la surface d’un pays, toujours coalisés