Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/334

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même de ceux qui ont eu à peine quelques notions de la civilisation.

Dans les temps les plus reculés de l’antiquité le bétail servait de valeur d’échange ou de monnaie ; plus tard, on employa les métaux : le fer à Sparte, le cuivre à Rome, l’or et l’argent chez tous les peuples riches et commerçans.

Dans des temps plus rapprochés de nous, on trouve comme valeur, monétaire, le sel en Abyssinie ; une espèce d’écaille, dans quelques parties des côtes de l’Inde ; la morue sèche à Terre-Neuve ; le tabac en Virginie ; le sucre dans quelques colonies occidentales, dans d’autres pays, les peaux et les cuirs préparés ; enfin, le cuivre, l’argent et l’or, partout où le commerce a porté son empire et ses lois.

D’abord on donnait une portion de cette monnaie matérielle en échange des autres produits matériels, et, par conséquent, l’échange était matériel et indépendant de toute fiction et de toute abstraction ; il n’est pas même impossible que dans cet échange on n’eût aucune idée de la monnaie ; mais deux inconvéniens graves entravaient l’emploi des métaux précieux dans les échanges.

Le premier résultait de la nécessité de les peser, ce qui n’était ni toujours facile, ni toujours sûr, et ce qui d’ailleurs devait entraîner une perte de temps considérable.

Le second inconvénient était dans la difficulté