Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/336

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d’être un pur gain pour le gouvernement, n’était qu’un emprunt forcé dont le sujet se remboursait par ses mains, soit en donnant la monnaie pour sa valeur nominale, soit en élevant les produits de son travail dans la proportion de la valeur nominale de la monnaie à sa valeur métallique ; mais cette lutte du gouvernement contre le sujet, et du sujet contre le gouvernement, n’en était pas moins désastreuse pour les transactions sociales. L’altération des monnaies y portait le trouble et le désordre, et les transformait en des chances contraires à leur nature. Aussi excita-t-elle de continuelles clameurs, et souvent des résistances dangereuses.

À présent de pareils désordres ne sont pas à craindre ; le gouvernement et les peuples sont trop éclairés pour s’exposer à leurs funestes résultats, et l’on peut se féliciter de ce que les transactions sociales jouissent à cet égard de toutes les garanties désirables.

Mais d’autres erreurs compliquent le système monétaire.

On prétend, et cette opinion n’est pas encore abandonnée, que la monnaie est la mesure des valeurs, c’est-à-dire qu’elle détermine la valeur vénale de tout objet mis en vente. Mais comment cela pourrait-il être ?

Pour qu’une chose soit la mesure d’une autre, il faut qu’elle en ait les qualités, et que leurs qualités puissent se rapprocher et se combiner entre