Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/338

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ne travaillerait pas pour d’autres produits dont on n’a pas un besoin actuel ou prochain.

Quelle est donc la cause de la préférence qu’obtient partout la monnaie d’or et d’argent sur tout autre produit, sans aucune exception ?

Ce n’est pas seulement, comme on le dit généralement, parce qu’elle réunit l’assentiment du monde commerçant, c’est encore, et surtout parce qu’elle a des qualités que les autres n’ont pas, et que les qualités qui lui sont particulières sont d’un prix infini.

L’or et l’argent sont moins périssables que les autres produits du travail, et plus facilement divisés et réunis ; leur garde est moins dispendieuse. On peut les soustraire plus facilement aux déprédations du pouvoir. Enfin, leur valeur est moins variable.

Toutes ces qualités inhérentes à l’or et à l’argent sont plus que suffisantes pour expliquer et motiver la préférence que le monde commerçant leur accorde sur les autres produits du travail, qui sont dans le commerce ; mais ce qu’il faut bien remarquer, c’est que ces causés de prédilection sont sans effet sur le rang qu’ils occupent dans l’opinion du commerce. Il reste donc à savoir pourquoi le cuivré ne vaut pas l’argent, et l’argent l’or. Ce n’est pas parce que la quantité qu’on en extrait dés mines est différente ; mais parce que la quantité qu’on en porte au marché diffère. De sorte que la loi du marché, l’offre et la de-