Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/341

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fuser, il n’y a point de doute qu’elle serait exclue de la circulation ; l’on en a une preuve irrécusable lorsque l’altération de la monnaie est assez générale pour décréditer la monnaie : alors le prix des objets d’échange baisse non-seulement dans la proportion de la détérioration de la monnaie ; preuve certaine qu’on n’est pas indifférent sur l’altération de la monnaie, et que si elle n’influe pas d’abord sur la circulation, ce n’est que par l’effet de l’ignorance ou de l’impuissance des échangistes. Le principe de l’égalité de la valeur métallique et de la valeur monétaire dans la monnaie, ne reçoit donc aucune atteinte de son altération.

On a cependant hasardé récemment la doctrine que ce n’est pas de sa valeur métallique, mais de sa valeur monétaire que la monnaie tire son pouvoir d’échange, d’où l’on a conclu que la valeur métallique est tout-à-fait inutile à la monnaie, et que le besoin qu’on en a pour les échanges suffit pour assurer sa circulation.

Cette doctrine est évidemment subversive du système monétaire ; mais sur quoi repose-t-elle ? sur ce que l’altération de la monnaie n’empêche pas sa circulation ; on sait maintenant à quoi s’en tenir sur ce point ; j’ajouterai que cet argument est entièrement vicieux, et suppose que, parce qu’on échange des produits du travail contre une monnaie qui perd un tiers ou un quart de sa valeur, l’échange aurait toujours lieu quand