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publique, et la concurrence une simple exception.

Quels étaient donc les effets de ce système sur la prospérité publique et particulière ? On ne le savait pas alors ; mais, depuis que l’économie politique a fait quelques progrès, on a été forcé de reconnaître que le monopole entrave l’industrie d’un pays et lui oppose des obstacles insurmontables.

L’effet naturel et nécessaire de tout monopole est sans contredit d’élever le prix des produits et du travail au taux que le consommateur peut le payer, but toujours désiré et toujours atteint, puisque le monopole peut tenir l’approvisionnement au-dessous des besoins de la consommation.

Non-seulement le monopole met à contribution le consommateur en élevant le prix des consommations au-delà de leur valeur vénale, mais il exerce le même abus sur le salaire du travail et sur la rente de la terre. Comme il fait seul travailler et seul approvisionne l’ouvrier de matières premières, il est le maître de régler le salaire et la rente de la terre au taux qui lui convient, et par conséquent au taux le plus bas auquel on peut les payer.

Par cette oppression du consommateur, de l’ouvrier et du propriétaire du sol, le monopole éteint toute activité, toute industrie, toute prospérité, toute richesse.

D’un autre côté la grandeur des profits du capital, dans les emplois du monopole, attire dans ces emplois une plus grande masse de capitaux que