Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/374

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l’accroissement de la population, malgré l’insuffisance des subsistances, que par une division moins inégale des produits existans, et tant que ces parts suffisent à la subsistance de toute la population, les lois des pauvres et les secours de la charité particulière suppléent à l’insuffisance de la part des pauvres par la réduction de celle des riches, et jusque là on ne peut qu’applaudir aux sentimens généreux qui inspirent de si nobles sacrifices.

Mais, dés que la somme des produits ne peut faire subsister que les trois quarts ou les deux tiers de la population, toutes les combinaisons de la bienveillance publique et particulière ne peuvent pas plus arrêter le dépérissement et la réduction des classes inférieures de la population, qu’on ne peut les faire vivre sans subsistances.

On a prétendu que la progression de la population est nécessairement suivie de la progression proportionnelle des subsistances ; mais cette opinion est eu opposition directe avec la nature des choses et avec l’expérience.

La faculté procréatrice de l’homme diffère tellement de la faculté productive de la terre, qu’elles semblent avoir une destination différente et même contraire.

Quand la faculté procréatrice de l’homme multiple la population d’un dixième, sa puissance s’accroit d’un dixième, et cette progression de ses forces est indéfinie, illimitée et géométrique.