Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/41

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tous les marchands ont le même intérêt, et qu’on n’a aucun moyen de les empêcher de le satisfaire. Tous perçoivent sur le producteur et sur le consommateur l’agio que leur assure la dégradation de la monnaie.

Il est donc d’une grande importance pour les peuples que les monnaies soient toujours le plus près du titre et du poids de leur création. La sagesse ; des gouvernemens leur fait un devoir de les maintenir dans cet état.

Cette nécessité est encore plus impérieuse dans les relations commerciales des peuples, que dans les relations particulières de chaque peuple.

Dans le second cas, il n’y a d’atteinte qu’à la justice commutative ; le marchand lève sur le producteur et sur le consommateur un tribut qui ne lui est pas dû ; une classe s’enrichit aux dépens de l’autre, mais la richesse générale reste la même.

Il en est tout autrement dans le premier cas, c’est-à-dire dans le commerce général des peuples. Celui dont la monnaie est dégradée vend-il à l’étranger des marchandises pour une somme de 1,000 fr., si la dégradation de la monnaie est de 5 % ? L’étranger qui paie les 1,000 fr., en monnaie dégradée, ne paie que 950 fr. ; et il y a, par conséquent, pour le pays, une perte de 5 % ou de 50 fr.

Mais quand ce pays achète de l’étranger des marchandises pour la somme de 1,000 fr. si la