Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/426

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incomplètes à l’impérieuse nature des choses. Tout ce qu’ils peuvent faire de plus sage et de plus utile à cet égard, c’est de préserver les maîtres de la violence des ouvriers, et les ouvriers de la supériorité de position des maîtres ; tâche difficile sans doute, mais qu’on accomplirait facilement, si l’éducation des classes laborieuses les mettait en état de discerner leurs véritables intérêts, de se garder des influences perverses et de veiller elles-mêmes à ce qu’on ne portât aucune atteinte à leurs droits légitimes. Partout où il y a trouble et désordre dans les relations des maîtres et des ouvriers, on ne doit en accuser que l’ignorance de ceux qui les commettent : les lumières sont le frein des passions même les plus violentes.

On a cru découvrir une autre modification à la loi régulatrice des salaires dans l’intérêt qu’un pays peut avoir à ce qu’ils soient hauts ou bas ; mais il me semble qu’on est tombé à cet égard dans une grave méprise.

Sans doute quand les salaires sont bas les produits du travail sont à bon marché, trouvent facilement des consommateurs, et la reproduction s’étend par la rapidité de la consommation.

Mais qu’est-ce qui produit la baisse des salaires ? Ce n’est pas la modicité de la récompense du travail. Quand l’ouvrier est mal payé, il est mal portant, sans force, sans courage, sans industrie et sans activité. Il fait peu d’ouvrage et le fait mal,