Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/59

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nale s’est arrêtée dans sa marche, et ne peut plus faire que des pas rétrogrades ; mais sa décadence ne l’empêche pas de pourvoir à la plus grande partie des subsistances du pays. Elle reste toujours en possession de l’approvisionnement, lors même qu’elle ne peut pas le fournir tout entier. L’agriculture étrangère ne fait que la suppléer, et ce supplément n’est jamais et ne peut pas être d’une grande étendue. Il serait peut-être impossible de la porter au cinquième, ou tout au plus au quart de la consommation d’un grand peuple : sa privation ne peut donc lui causer qu’une détresse, fâcheuse sans doute, mais incapable de mettre en péril sa sûreté et son existence. Mais si la privation temporaire d’un cinquième ou d’un quart des subsistances d’un pays est pour lui sans résultat fâcheux, la disposition de ce quart ou de ce cinquième au delà des ressources agricoles du pays est plus que suffisante pour favoriser le développement de sa population et de sa puissance, et les Porter à une élévation prodigieuse et gigantesque.

On dit, et non sans quelque raison, que le commerce de la Chine, fût-il aussi étendu qu’il pourrait l’être d’après sa nombreuse et industrieuse population, il ne pourrait couvrir le vide et l’insuffisance de ses produits agricoles, ni même alléger les déplorables calamités qui en résultent. Cette observation est juste dans l’état actuel de la science parce qu’on ne crée pas tout à