Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/64

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vendre, en lui offrant un acquéreur intéressé à ne pas spéculer sur sa détresse.

D’un autre côté, le remboursement, par ses opérations momentanées, porte le désordre dans le marché, l’épuise et l’expose à être encombré dans l’intervalle de ses opérations ; ce qui, dans l’un et l’autre cas, est également funeste à la valeur de la dette et à la situation du créancier.

L’amortissement n’a ni l’un ni l’autre de ces inconvéniens. Par Son action continue de chaque jour, il soutient le cours des effets publics, déjoue les combinaisons de leurs dépréciateurs et affermit le crédit public.

Enfin, le remboursement ne laisse au gouvernement que la ressource des nouveaux emprunts, ressource incertaine, souvent dispendieuse et par conséquent toujours fâcheuse.

L’amortissement, au contraire, offre au gouvernement une réserve disponible qui le met en état de lutter contre les circonstances difficiles, les accidens imprévus et les événemens qui peuvent compromettre le repos et la sûreté de l’État.

On ne peut donc, sous aucun rapport, mettre en parallèle le remboursement et l’amortissement ; aussi l’amortissement a-t-il généralement prévalu ; il forme à présent une partie essentielle et fondamentale du système des emprunts publics ; il assure leurs succès et les préserve de toutes les vicissitudes auxquelles ils ont été si long-temps en butte.