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qui se font assurer, et en reportant les pertes éprouvées par les capitaux particuliers sur la totalité du capital assuré. Quoique possibles, tous les risques ne s’effectuent pas ; une partie plus ou moins considérable n’a pas lieu ; ceux qui arrivent sont supportés par ceux qui ne sont pas arrivés, et par conséquent ils s’atténuent les uns par les autres.

Si, par exemple, les risques de mer portent sur un capital assuré de 100 millions, et que la perte éprouvée ne soit que de 10 millions, il est vrai de dire que l’assurance réduit à 10 millions le risque primitif de 200 millions. Dès lors, ce risque n’a plus rien d’effrayant, ni en perspective, ni en réalité. Il n’affecte que le bénéfice et conserve au capital son intégrité ; les spéculations ne sont pas interrompues, les travaux ne perdent rien de leur activité, seulement ils donnent de moindres profits ; les progrès de la richesse particulière et générale sont moins rapides, mais la prospérité n’est pas arrêtée.

De semblables avantages résultent également de l’assurance contre les incendies et la grêle : dans ces deux cas, comme dans celui des risques de mer, l’assurance répartit la perte sur la totalité du capital assuré, et n’atteint que les bénéfices ou le revenu du propriétaire et du cultivateur. Il y a donc encore, dans ce résultat infaillible de l’assurance, conservation du capital et de tous les avantages qui en dérivent.