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BLO

mot celtique, ou bas-breton, qui signifie tout.

On dit aussi, faire un marché en bloc & en tâche, particulièrement en parlant de bâtimens ; pour dire, fournir, moyennant certain prix, tous les matériaux & les peines des ouvriers, sans compter en détail ces fournitures, ni les journées des ouvriers qui pourront travailler à leur tâche. On le dit aussi par extension des marchés où il n’entre point de tâche ou de journées. Quelques-uns disent en bloc & en tas.

Bloc de plomb. C’est parmi les Graveurs de cachets, ou d’autres semblables petits ouvrages, une sorte de billot tout rond, de cinq à six pouces de diamètre, & de trois pouces de haut, sur lequel on pose l’ouvrage.

☞ Les Argenteurs se servent aussi d’un cercle ou boulet de canon, chargé de ciment, sur lequel ils montent une petite pièce pour la brunir plus à l’aise.

Bloc, en termes de Marine, se dit des gros billots de bois d’orme carrés & percés en mortoises, comme ceux qui embrassent les tenons des mâts, le bâton du pavillon qu’on appelle chouquets, ou tête de more ; ou ceux qui enferment des poulies pour élever les vergues, qu’on appelle bloc d’issas, ou sep de drisse.

Bloc, en termes de Fauconnerie, se dit de la perche sur laquelle on met l’oiseau de proie. Le bloc doit être garni de drap.

Bloc. Terme de sucrerie. On appelle aussi aux Îles françoises de l’Amérique, un morceau ou tronc de bois de 24 pouces de diamètre, soutenu sur trois ou quatre pieds aussi de bois, haut, les pieds compris, de trois pieds. C’est sur ce bloc que les raffineurs cerclent ou cappent leurs formes.

Bloc. On appelle aussi de ce nom une pierre attachée à une planche, ou plutôt un morceau de bois fait exprès pour tomber sur les rats, lorsqu’ils viennent manger le lard. Cette machine est plus connue sous le nom d’assommoir.

BLOCAGE, ou BLOCAILLE. s. m. Menu moellon, ou petites pierres qui servent à remplir & à garnir les vides qui sont dans les murs entre de plus grosses pierres, ou les paremens. Cæmentum, cæmentum lapideum, saxeum.

Blocage, en termes d’Imprimerie, se dit d’une lettre mise à la place d’une autre. Acad. Fr.

BLOCAL. s. m. Vieux mot. Barricade. On a dit aussi bloquil. Ces mots ont fait blocus & bloquer.

BLOCHET. s. m. Terme de Charpenterie. C’est une pièce de bois posées sur les sablières des croupes, qui porte & entretient les chevrons des couvertures. On appelle blochet d’arêtier, celui qui étant posé à l’encoignure d’une croupe, reçoit le tenon du pied de l’arêtier dans sa mortoise. On doit établir & traîner les blochets ; pour dire, établir les entraits dessus. Il y a des blochets mordans & à queue d’aronde.

Blochet, est aussi une pièce de bois qui se met sous la panne au-dessus du gousset, qui tient à tenon & à mortoise.

☞ BLOCKZYL, ou BLOCIL. (prononcez Blocseil) petite ville & forteresse des Pays-Bas, dans l’Overiffel, vers les confins de la Frise.

☞ BLOCUS. s. m. Terme de l’art militaire. Campement d’une armée, ou d’un corps de troupes sur tous les passages & avenues d’une ville qu’on veut prendre par famine, pour empêcher qu’il n’y puisse entrer aucun secours ni d’hommes ni de vivres. Omnium ad urbem adituum interclusio. Faire le blocus d’une place. Au commencement de l’hiver, on convertit le siége en blocus. Voyez au mot Siège les différences relatives de ces deux mots.

Ce mot vient de l’allemand blochus, qui signifie un boulevart, ou maison de bois. Ménage.

BLOIS. Blese, Blesense Castrum. Ville de France, capitale du Blaisois, avec le titre de Comté. Elle est sur le bord septentrional de la Loire. Blois étoit du Diocèse de Chartres ; mais le Pape Innocent XII l’érigea en Evêché l’an 1694, à la sollicitation de Louis le Grand. Blois a été nomme la ville des Rois, parce que comme l’air en est fort pur, on l’a souvent choisie pour y élever les enfans de France. On dit les Etats de Blois, l’Ordonnance de Blois. Les Etats ont été assemblés deux fois à Blois par Henri III, en 1577, & en 1588. Jean Bernier imprima en 1682, à Paris, une Histoire de Blois in-quarto. Voyez encore Blaisois.

BLOIS. De BLOIS. Nom d’homme. Blosius. Louis de Blois, qu’on appelle plus communément Blosius, Abbé de Lessies, tiroit son irigine des anciens Comtes de Blois du côté de son pere, & des Seigneurs de Barbançon du côté de sa mere. Nous avons de Blosius d’excellens traités de dévotion.

BLOND, ONDE. Adj. & s. ☞ Qui est d’une couleur moyenne entre le doré & le chatain clair. Il se dit particulièrement de la couleur des cheveux & des poils. Flavus. Il a la barbe noire & les cheveux blonds. Les beautés blondes durent moins que les beautés brunes : elles sont moins vives & moins animées.

Vous êtes-vous rendue avec tout le monde,
Au mérite éclatant de sa perruque blonde ? Mol.

Blond, est aussi substantif, & signifie la couleur blonde. Flavus color. On dit en ce sens, blond cendré, ou mêlé de gris, blond doré, blond de filasse, blond fade. On appelle blond ardent, le blond qui tire un peu sur le roux. Rufulus.

☞ On le dit aussi substantivement des personnes. Un beau blond, une belle blonde.

On dit figurément & poëtiquement, la blonde Cérès, à cause de ses épis jaunissans ; & le blond Phœbus, à cause qu’on le dépeint avec une chevelure blonde. Flavicomus.

Du Cange dérive ce mot du saxon blond, qui signifie mêlé, ou de blondel, qui signifie teint coloré par art, d’où on a dit dans la basse latinité blundus, ou blondus.

On dit par extension, du lin bien blond, un tôt blond, une sauce blonde.

On dit proverbialement, qu’un homme est délicat & blond, quand il fait trop le beau, ou le difficile : qu’il est blond comme un bassin ; pour dire, que ses cheveux sont extrêmement blonds. On dit aussi ironiquement, un blond d’Egypte, en parlant d’un homme fort noir.

BLONDE. s. f. Espèce de dentelle de soie. Coiffure de blonde. Elle est travaillée comme la dentelle.

BLONDEL. (François) Membre de l’Académie des Sciences. Nous avons de lui des notes sur l’Architecture de Savot, un cours d’Architecture en trois volumes, un cours de Mathématiques, l’art de jeter des bombes, la nouvelle manière de fortifier les places, l’Histoire du Calendrier Romain, &c. Il mourut à Paris le 22 Janvier 1686.

☞ BLONDIER. s. m. Ouvrier qui fait ou vend des blondes.

BLONDIN, INE. s. Qui a les cheveux blonds, & figurément les gens qui font les beaux. Les coquettes aiment fort les blondins ; ce sont de vrais séducteurs de femmes. Mol

De tous ces beaux blondins écouter les sornettes,
Est un péché mortel des plus gros que vous faites.

Mol.

BLONDIR. v. n. Devenir blond. Flavescere. Avec le temps les cheveux brunissent plutôt que de blondir.

On le dit figurément & poëtiquement des épis, quand ils deviennent jaunes vers le temps de la moisson. Les épis commencent à blondir.

BLONDISSANT, ANTE, part. Qui blondit. Flavescens. Il n’a guère d’usage qu’en style poëtique. Les épis blondissans.

☞ BLONICS, Blonicum, petite ville de la Grande Pologne, à sept ou huit lieues de Warsovie.

BLOQUER. v. a. Terme de l’art militaire, dont l’usage est restreint à cette phrase, bloquer une place, une ville, une citadelle, en former le blocus, en occuper les avenues avec des troupes, pour empêcher qu’il n’y puisse entrer aucun secours d’hommes ni de vivres. Angere urbem copiis. Voyez Blocus & Siége.

Ce mot vient du vieux mot blocal, ou bloquèl, c’est-à-dire, barricade. Borel. Quelques-uns le