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AST — ASY

fort détaché : sa fleur est assez large ; mais sa plante est délicate & sujette aux pucerons. Il graine, & les marcottes prennent facilement racine. Il a été élevé à Lille. Morin, Traité de la culture des fleurs.

ASTRUNO. Montagne du Royaume de Naples. Astrunus. Elle est près de Puzzol, dans la terre de Labour. Les bains d’Astruno sont des eaux minérales près de cette montagne. Thermæ Astrunianæ. C’est un petit lac où il y a des bains, que l’on prend pour la fontaine que l’on nommoit autrefois Oraxus.

ASTUCE. s. f. Vieux mot & hors d’usage, qui signifioit autrefois finesse. Astutia, calliditas, dolus. Le renard est une bête qui a beaucoup d’astuce, de finesse.

Astuce enfin & fraude au regard louche,
Vices hideux. R.

☞ Le mot d’astuce n’est plus d’usage, & nous devons le regretter. Il a sa nuance qui le distingue de la finesse & de la ruse. C’est proprement une finesse pratique dans le mal, mais en petit. C’est la finesse qui a pour objet le mal, qui nuit ou qui veut nuire. Dans l’astuce La finesse est jointe à la méchanceté, & à la fausseté dans la ruse.

Ce mot est dérivé du latin astutia, signifiant la même chose. Le latin astutia vient du grec ἄστυ, qui signifie Ville ; parce que ceux qui habitent dans les villes, sont plus rusés.

ASTURA. Rivière & bourg de la Campagne de Rome. Astura. La rivière d’Astura se décharge dans la mer de Toscane, à dix lieues au-dessus de Rome : elle a à son embouchure le bourg d’Astura. C’est près de cet endroit que Cicéron fut tué, après avoir été proscrit par Antoine.

ASTURCON. s. m. Qui est des Asturies. Asturco. Entre les chevaux d’Espagne, les Andalous sont estimés pour la beauté, les Portugais pour la légèreté, & les Asturcons pour la force. ☞ Maty. Asturco en latin signifie un cheval d’Espagne, qui va l’amble ; mais le mot françois asturcon n’est pas reçu.

ASTURIE. Asturia, ou comme on, dit plus communément, Asturies. Asturiæ. Province d’Espagne, qui a titre de principauté, & qui est baignée au nord par la mer de Biscaye ; les montagnes des Asturies la séparent au midi de la vieille Castille, & du royaume de Léon ; elle a au levant la Biscaye, & la Galice au couchant. Il y a l’Asturie d’Oviédo, Asturia Ovetana, & l’Asturie de Santillana ou Santillane, Asturia S. Julianæ. La première est la partie occidentale de la principauté des Asturies : Oviédo en est la capitale ; l’autre est la partie orientale, dont Santillana est capitale ; nom corrompu de Sancta Juliana. Le premier Infant d’Espagne porte le titre de Prince des Asturies. Les montagnes des Asturies, Vindius ou Vinnius mons, Asturiarum montes : c’est une grande chaîne de montagnes, qu’on regarde comme une branche des Pyrénées. Elle s’étend de l’orient à l’occident, & sépare les Asturies du royaume de Léon, & d’une partie de la Castille vieille.

Les Auteurs sont partagés sur l’origine de ce mot : les uns disent que dans la langue des Basques, Asturia veut dire une terre oubliée, un pays oublié, & que ce nom a été donné à cette province à cause de sa stérilité. D’autres disent que le nom d’Asturie vient d’un Capitaine Grec nommé Astur, qui vint peupler cette province après la prise de Troye. Quelques autres disent que la rivière nommée Asturia qui coule dans ce pays, lui a donné son nom. Enfin il y en a qui disent que des troupes de Celtes, nommés Astires, passerent de Galice, où ils avoient demeuré quelque temps, dans la province qu’on nomma depuis Asturie, du nom de les nouveaux habitans. Voyez Covarruias.

ASTURIEN, ENNE. s. m. & f & adj. Qui est des Asturies. Astur. Orose décrit assez amplement la guerre qu’Auguste fit contre les Asturiens. Tillem.

La nouvelle de tout ce qui s’étoit fait dans ce conseil des Asturies, étant portée en même-temps aux Chrétiens de Cantabrie & de Galice, on vit bientôt des Députés de leur parti venir secrétement offrir leur secours, & demander à être admis dans la confédération des Asturiens. P. d’Orl.

☞ ASTYNOMES. Voyez l’article suivant.

ASTYNOMIE. s. f. Terme grec. Police, Astynomia. On appeloit Astynomes, à Athènes, les Magistrats qui avoient soin des édifices, & de tout ce qui regardoit la police. C’étoit la même chose que les Ediles plébéiens.

☞ Les Astynomes, selon quelques-uns, étoient dix hommes établis pour avoir l’œil sur les chanteuses & sur les joueurs de flûte. Quelques-uns ajoutent qu’ils avoient aussi l’intendance des grands chemins. Ce nom est grec, ἀστυνόμοι, composé d’Ἄστυ, ville, & de νόμος, loi, ou νέμειν, diviser. Mor.

ASY.

☞ ASYLE. s. m. Voyez Asile.

ASYMMÉTRIE. s. f. Terme d’Arithmétique. Asymmetria. ☞ On le dit d’un défaut de proportion entre deux quantités qui n’ont point de commune mesure. Ce mot est composé de ά privatif, de σύν, avec, & de μέτρον, mesure. C’est en général un défaut de proportion ou de correspondance entre les parties d’une chose. En Mathématique, ce mot est synonyme à incommensurabilité. Voyez ce mot.

ASYMPTOTE. adj. Terme de Géométrie, qui se dit de deux lignes qui s’approchent toujours, & qui ne se coupent jamais, quoique prolongées à l’infini, telles que la Conchoïde, ou Conchyre. Asymptotos. Bertinus a donné des exemples de plusieurs lignes asymptotes, tant droites qu’hyperboliques, tant concaves que convexes ; & il propose un instrument propre pour les décrire, qui est une double équerre qui a la figure d’un T, sur le pied droit de laquelle est une règle mobile, dont l’autre extrémité qui avance au-dessus de l’équerre décrit la figure requise. Les asymptotes d’une hyperbole, sont deux diamètres indéfinis qui passent par les extrémités de deux lignes droites, tirées de côté & d’autre par le sommet de l’hyperbole, perpendiculairement à l’axe déterminé, & égales chacune à la moitié du second axe. Ceux qui ont traité des lignes asymptotes sont chez les Anciens, Proclus, Geminus, Georgius Valla, Rabbi Moses Ægyptius, & Moses Narbonensis, Apollonius Pergeus, Pappus Alexandrinus, Eutocius ; & chez les Modernes, Joannes Vernerus, Marius Bertinus, Oronce Finé, Jérôme Cardan, Jacques Pelletier, & sur-tout François Barocio, Sénateur de Venise, qui en a fait un excellent livre exprès, imprimé en 1586. M. de la Hire a fait imprimer de nouvelles découvertes qu’il a faites dans les sections coniques par des lignes asymptotes.

Ce mot vient d’ά privatif, de σύν, avec, & de πίπτω, je tombe.

ASYMPTOTIQUE. adj. m. & f. Qui appartient à l’asymptote. Asymptoticus, a, um. Si un vaisseau courre entre le méridien & l’équateur, il décrit une espèce de spirale, qui, comme la spirale logarithmique, fait une infinité de tours, sans pouvoir arriver à un certain point où elle tend, & dont elle s’approche à chaque pas. Ce point asymptotique de la Loxodromie est le pôle. Ac. de Sc. 1702. Hist. p. 87.

☞ ASYNDETON. Figure de Grammaire, qui consiste à supprimer les particules qui devroient être entre les mots d’une phrase, & donne par-là plus d’énergie au discours. Par exemple, le veni, vidi, vici, je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu, de César, où la particule copulative est omise. Ce mot est composé d’ά privatif, & de συνδέω, colligo, j’unis. Elle est opposée à la figure appelée Polysyntheton, qui consiste à multiplier les conjonctions.

ATA.

ATABALE, ou ATTABLE. s. m. C’est une espèce de tambour dont se servent les Maures. Atabalus. Quand on fait des entrées de balets composées de Maures, on leur met en main des atabales, & des nacaires.

☞ ATABEK. s. m. Mot Turc, qui signifie proprement Pere du Prince. C’est un nom qu’ont porté plusieurs