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ATE

royaume de Naples. Atella. Elle est dans la Basilicate, au pied du mont Apennin, & aux contins de la Principauté Ultérieure. Ce n’est aujourd’hui qu’un bourg.

☞ Il y a eu anciennement une ville de même nom dans la Campanie, entre Capoue & Naples. On en voit encore les ruines à deux milles d’Aversa. La Mart.

☞ Ni l’une ni l’autre de ces villes ne sauroit être Atella, ville de Toscane, où Diomède prétend que l’on commença à jouer ces sortes de Comédies qui furent nommées Atellanes. M. Dacier traduit ainsi le passage de cet Auteur, en expliquant les 225 vers de l’Art Poëtique d’Horace. Il y a une troisième espèce de Comédies Romaines, qui ont été appelées Atellanes, du nom d’Atella, ville de Toscane, où elles ont commencé.

☞ L’Abbé Danet dans son Dict. des Antiq. Grec. & Rom. attribue à l’Atella de la Campanie l’origine des farces Atellanes ; mais cela ne s’accorde pas avec ce que dit M. Dacier, qui met cette ville dans la Toscane. Il est pourtant vrai que Diomède ne parle ni de la Campanie, ni de la Toscane, & qu’il dit simplement, à civitate Oscorum Atella in quâ primum cœptæ, Atellanæ dictæ sunt.

ATELLANES. s. f. C’étoient chez les Romains certaines pièces comiques & satyriques. Fabulæ Atellanæ. Elles étoient moins boufonnes que les petites pièces, & les farces qui se jouent sur le théâtre François ; mais elles étoient moins graves & moins sérieuses que les Tragédies, ou les Comédies grecques, ou latines. On les appeloit Atellanes, d’Atella, ville de Toscane, où ces sortes de pièces furent représentées la première fois. Elles devinrent si licencieuses, & on y mêla tant de représentations lascives & impudiques, que le Sénat fut obligé de les défendre.

ATENANCHE. s. f. Induciæ. Vieux mot, qui a signifié suspension, cessation d’armes pour quelque temps, que des amis communs obtenoient des Gentilshommes qui étoient en guerre. Selon Beaumanoir, quand deux Gentilshommes étoient en guerre, celui qui appréhendoit d’être opprimé, avoit quatre moyens de se délivrer de la fureur de son ennemi. Le premier étoit l’atenanche par amis, le second la trêve par amis, le troisième la trêve par justice, le quatrième l’assurement.

ATÈNE, ou ATHÈNE. Bourg du royaume de Naples. Atina, Athenum. Il est dans la Principauté supérieure, sur le Négro. Athène étoit autrefois épiscopale : elle a aujourd’hui titre de principauté.

ATERGATIS. s. f. Terme de Mythologie. Atergatis. Déesse des Syriens. Strabon, Liv. XVI, l’appelle Atergata, & Desceto. Plin. Liv. V, ch. 33, la nomme Atergatis, & dit que Derceto étoit le nom que les Grecs lui donnoient. Diodore de Sicile dit, Liv. II, qu’elle avoit le visage d’une femme, & le reste du corps de poisson. Lucain, qui avoit vû cette idole, dit qu’elle avoit la moitié du corps de femme, & l’autre de poisson. Cela a fait croire à quelques Savans, & entr’autres à Selden, que c’étoit Dagon dont parle l’Ecriture dans le Livre des Juges. Vossius donne à ce mot une étymologie qui revient à ceci ; car il prétend qu’il est formé de אדיר, adir, grand, puissant, & דג, dag, qui signifie poisson. Quelques-uns disent que la mere de Sémiramis eut tant de regret d’une foiblesse à laquelle elle se laissa aller, qu’elle se jeta dans un lac ; & comme on ne put retrouver son corps, on crut qu’elle avoit été changée en poisson ; que c’est pour cela que les peuples de Syrie ne mangeoient point de poisson, & que ἄτερ γάτιδος signifie en Syrie sans poisson. Macrobe au contraire dit qu’Atergatis étoit la terre qui avec Adad, qui est le Soleil, produisoit tout, selon l’opinion des Assyriens. Mais Arhénée, Liv. VIII, dit que Gatis fut une Reine qui aimoit extrêmement le poisson, & que pour en avoir à souhait, elle avoit défendu que personne en mangeât, ἄτερ γάτιδος, c’est-à dire, excepté Gatis. Ainsi, c’est là, selon lui, l’étymologie de ce nom. Selden croit qu’Atergatis est une corruption d’Astaroth. Voyez ce mot, & Kirker, Œdip. Ægypt. Tom. I.

ATERMOIEMENT. s. m. Terme de Palais. ☞ Contrat passé entre un débiteur qui a fait faillite, ou qui est dans le cas de la faire, & ses créanciers, par lequel ils lui donnent un terme pour les payer, quelquefois même en lui faisant remise absolue d’une partie de ce qu’il leur doit. Dilatio diei pecuniæ. L’atermoiement est forcé ou volontaire. Dans l’atermoiement forcé, le débiteur obtient des lettres de Chancellerie, par lesquelles le Prince donne un terme, ou un délai à un débiteur pour payer ses créanciers qui le pressent. On les appelle aussi Lettres de répi. L’atermoiement volontaire est un simple contrat entre les créanciers & les débiteurs. Le débiteur qui a obtenu un atermoiement de ses créanciers, ne peut plus faire cession. Les créanciers hypothécaires ne sont obligés d’entrer en aucune composition, ou atermoiement avec le débiteur.

ATERMOYER. v. a. Terme de Pratique & de Commerce. Accorder un terme pour payer, ou prolonger celui qui est échu. Diem pecuniæ proferre, differre. ☞ Atermoyer un billet, une lettre de change, une promesse.

s’Atermoyer, v. récip. S’accommoder avec ses créanciers pour les payer à certains termes après l’échéance du temps fixé par les titres de créance. Il s’est enfin atermoyé avec ses créanciers à six termes d’année en année ; à tant de temps, & à tant de payemens.

Atermoyé, ée. part. Billet atermoyé. Dilatus pecuniæ dies.

ATERRAGE. Voyez Atterrage.

ATERRIR. Voyez Atterrir.

ATH.

ATH. Ou, comme écrivent les Flamands Aeth. Ville du Hainaut, sur le Dender, entre Mons & Oudenarde. Atham. Cette ville n’est pas grande ; mais elle est belle, & fortifiée. Jean Zuellard d’Ath a fait la description de cette ville, imprimée en 1610.

ATHABOR. s. m. Etoile fixe, qui s’appelle autrement le grand Chien, ou Syrius. D’autres la nomment Ethabor, au lieu d’Athabor.

ATHACH. Ville de la Terre-Sainte dont on ne sait pas trop la situation. Athach. Adrichomius la place dans la tribu de Juda.

ATHALANTE. s. f. Terme de Mythologie. Athalanta. Fille de Schénée Roi de Sciros. Sa beauté la fit rechercher en mariage par la plûpart des Princes voisins ; mais elle déclara qu’elle ne se donneroit qu’à celui qui pourroit la vaincre à la course ; ce qu’aucun ne put faire que le seul Hippomène, qui usa d’adresse en jettant des pommes d’or dans le lieu où elle couroit : Athalante s’étant arrêtée pour les amasser, Hippomène la devança, & ensuite l’épousa.

Dans le langage de la Philosophie Hermétique, Athalante signifie l’eau mercuriale fugitive qui est arrêtée par les pommes d’or, c’est-à-dire, les soufres fixans & coagulant.

ATHANASE. s. m. Athanasius. Nom d’homme, qui signifié immortel ; il vient du grec, & est formé de l’ privatif, & de θνήσκω, morior, je meurs. S. Athanase étoit un grand Docteur de l’Eglise. On fait la fête de S. Athanase le premier jour de Mai.

ATHANASIE. s. f. Ce mot signifié proprement immortalité. Il vient d’ privatif, & de θάνατος, la mort. C’est le nom d’un antidote que Galien décrit dans le huitième livre de ses Topiques, comme un remède propre pour les maladies du foie, la gravelle & la jaunisse. Voyez la manière de le préparer dans le Dictionnaire de James.

C’est encore le nom d’un Collyre blanc, dont Ætius donne la description dans son septième livre des Collyres blancs & doux. Gorrée.

ATHANATE. s. m. Athanatus. Ce mot est grec & signifie immortel, composé de l’ privatif, & de θάνατος, la mort. Les Athanates étoient chez les anciens Perses un corps de cavalerie de dix mille hommes toujours complet, parce qu’aussi-tôt qu’il en mouroit un, on en mettoit un autre à sa place. C’est de-là qu’on les appela Athanates, ou immortels. Hésychius, Suidas, Hérodote, Liv. VII, p. 576. Quint-Curce, Liv.III, ch. 3, ont parlé des Athanates.

ATHANOR. s. m. Terme de Chimie. C’est un grand