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AZA
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blanchir leur linge, lequel, pour la peine de son service, est exempt de contribuer à la dépense de bouche ; ils lui donnent chacun 25 aspres par mois pour la provision nécessaire de ris, de beurre, de bois & de chandelles, & ce qui leur reste d’argent, sert à leur acheter des souliers de trois mois en trois mois, ayant du Grand-Seigneur tous les ans une veste bleue de gros drap de Saloniki, & de la toile pour les chemises. Ils portent un bonnet jaune & pointu. Quelques-uns de Azamoglans sont mis dans les Arsenaux pour apprendre la marine. Ceux qu’on destine au service des jardins du Grand-Seigneur, apprennent à ramer aux trajets de mer, parce qu’ils voguent sur son Caïque, quand ils sont Boustangis du Sérail de Constantinople. On leur donne alors deux ou trois aspres de paye par jour, qui seroient bien peu pour des gens qui approchent tous les jours de leur Prince, s’ils n’en avoient souvent des présens. Ces Jardiniers avec les Eunuques & les muets sont les plus assidus courtisans du Grand Seigneur. Les Vizirs, les Pachas, & les autres principaux Officiers de son Empire ne viennent le voir que quand ils sont appelés, ou par son ordre, ou pour des affaires pressantes mais ceux-ci en ont toujours l’occasion. Du Loir. Voyage du Levant, p. 99, & suiv. Quelques-uns disent Agémoglan, mais Nicolay & Du Loir disent Azamoglan. Voyez Agémoglan. C’est la même chose. Azamoglan est plus ordinaire.

AZAMOR. Ville d’Afrique. Azamorium. Elle est dans Ducala, province du royaume de Maroc, à l’embouchure de l’Ommirabi dans le golfe d’Azamor, qui est dans la mer Atlantique, entre les côtes du royaume de Fez & de celui de Maroc. Sinus Amazurius, Rusibis, Rutubis, Rusubis.

AZANITE. s. m. C’étoit autrefois le nom d’un Ministre dans les Synagogues des Juifs. Azanita. Voyez S. Epiphane, Hær. XXX, c. II, p. 134. D. & 135. Les Ministres inférieurs, c’est-à-dire, les Chefs de la Synagogue, les Prêtres, les Anciens & les Azanites, qui étoient comme les Diacres & les Serviteurs de la Synagogue. Tillem. qui ajoute, tous ces Ministres étoient électifs, & ne venoient point de succession & de famille, puisqu’on déposoit ceux qui les tenoient. La raison n’est pas bonne. Nous avons dans l’Écriture & dans l’Histoire plusieurs dépositions de grands Prêtres, quoique cette charge vint de succession & de famille.

Ce nom vient apparemment d’אזן, azan ; écouter ; & signifie des gens qui étoient établis pour écouter & exécuter les ordres que donnoient les Prêtres.

AZANOTH-THABOR. Ville de la Terre Sainte. Azanoth-Thabor. Elle étoit dans la partie méridionale de la tribu de Nephthali, près de la mer Méditerranée.

AZAPE. Voyez Asape.

AZAR. s. m. Terme de Relation. C’est le nom d’une monnoie d’or, qui a cours dans l’Île d’Ormuz.

AZARIA. On nomme ainsi à Smyrne une espèce de corail que les Marchands d’Europe y portent.

AZARIMIT. s. m. Pierre qui a la même propriété que la terre sigillée. On la tire d’une mine qui se trouve au royaume de Cananor. On s’en sert contre la fièvre, le flux de sang, & les morsures des serpens.

AZARON. Plante. Voyez Cabaret.

AZAUCHE. s. m. Figuier sauvage. Olcaster. Ce nom est espagnol. Wicquefort s’en est servi dans sa Traduction de l’Ambassade de Figuéroa.

AZAY LE RIDEAU. Nom d’un petit bourg, sur la rivière d’Indre, dans l’élection de Tours. La justice s’y exerce par le Bailli du Seigneur. C’étoit un lieu fort peuplé autrefois. Le Dauphin Charles s’en rendit maître en 1418 sur les partisans de Jean, Duc de Bourgogne. Tout y fut mis à feu & à sang, & les environs à plus de deux lieues à la ronde furent ruinés. C’est auprès du Port-Muault, qui n’en est pas éloigné que Rabelais dit dans son Gargantua, ch. 53, que fut bâtie la fameuse Abbaye de Thélème. Mémoires sur la Touraine, présentés à Louis Dauphin, VI du nom.

☞ Il y a en Touraine, à huit lieues de Château Roux, une autre petite ville nommée. Azai-le-Feron.

☞ AZAZEL. Voyez dans Moréri les différentes interprétations de ce mot, qui se trouve au ch. 16 du Lévitique. L’opinion la plus vraisemblable est celle qui dérive ce mot de hez, un bouc, & d’azal, qui signifie, il s’en est allé. Bouc émissaire. Quand le Grand- Prêtre entroit dans le Sanctuaire, ce qui ne lui étoit permis qu’une fois l’an, il prenoit deux boucs qu’il présentoit à l’entrée du Tabernacle. Il jetoit le sort pour savoir lequel des deux seroit immolé au Seigneur, & lequel seroit mis en liberté. Il mettoit la main sur la tête de ce dernier ; il confessoit ses péchés de ceux, du peuple, & prioit Dieu de faire tomber sur cet animal la peine qu’ils avoient méritée. Un homme destiné à cela, ou un Prêtre, selon quelques Interprètes, conduisoit le bouc dans un lieu désert & éloigné, le précipitoit & le mettoit en liberté.

☞ AZAZIL. Anges, qui selon les Mahométans, sont les plus proches du Trône de Dieu. On les joint ordinairement avec les Azrasil, qui sont les Chérubins & les Séraphins.

AZE.

AZE. s. m. Ce mot, qui est du style bas & comique, signifie un âne. Il est plus doux qu’un aze. S. Amand.

Aze. s. f. Terme de Vénerie, disent les grands Vocabulistes. Femelle du lièvre. Ils ont ainsi défiguré le mot hase, qui se prononce en aspirant l’h, & se dit de la femelle du lièvre & du lapin.

AZEBOUCQ. s. m. Drogue médicinale que les Chinois de Canton tirent de Batavia.

AZEBRO, ou AZEBRE. s. m. Espèce de cheval sauvage, qui se trouve dans la basse Ethiopie. Sa peau est mouchetée de blanc & de noir. Il court avec beaucoup de légèreté ; on ne l’apprivoise que très-difficilement.

AZÉCA, AZÉCHA. Ville de la Terre-Sainte. Azecha, Azeca. Elle étoit de la tribu de Juda.

AZEDARAC s. m. C’est un grand arbre qui a les feuilles semblables à celles du frêne, dentelées à leurs bords, d’un vert foncé. Sa fleur a cinq feuilles disposées en rose. Son fruit est rond, de la figure d’une jujube, charnu, de couleur de jaune pâle, d’un goût désagréable & amer. Il renferme un noyau osseux, cannelé, à cinq côtes ; on y trouve une semence presque ronde. Il croit en Italie & en Espagne. Son fruit est mauvais & vénéneux. Son nom est arabe, & il se trouve dans Avicenne.

C’est une espèce de Lot, ou de Jujubier, dont les fleurs sont blanches, & quelquefois bleues, marquées de points noirs, & les fruits fort petits & par grappes, dont l’amertume & la qualité venimeuse approchent fort de la coloquinte. Les habitans de la province de Giorgian, où cet arbre croit en abondance, l’appellent Zeber Zemin, poison de la terre ; & c’est apparemment à cause de la mauvaise qualité de son fruit, qu’il est appelé l’arbre libre, parce que personne n’y touche. On fait des grains de chapelets de ses noyaux, ce qui fait qu’on l’appelle Arbre des chapelets. Ce mot Azedarach est une corruption du nom Azzaddirakht que les Persans lui donnent. D’Herb.

AZELBOURG. Azlburgum. C’étoit autrefois une ville des Vindéliques, nommée Augusta Altilia. Aujourd’hui c’est un bourg de Bavière, sur le Danube, près de Stumbing. Quelques Auteurs croient qu’Altembourg est l’Augusta Altilia des Anciens.

AZEM. Royaume d’Asie. Azemum regnum. Il est dans le nord de la presqu’Île de l’Inde, au-delà du Gange, aux environs du lac de Chamay.

AZERBE. Voyez Asserbe. Cette muscade n’a presque point de goût, ni d’odeur : on ne se sert aujourd’hui que de muscade femelle.

☞ AZEROLE. s. f. Fruit de l’Azerolier. Voyez l’art. suiv.

AZEROLIER. s. m. Arbre sauvage, épineux, & de moyenne hauteur. Ses feuilles sont découpées comme celles du persil. Ses fleurs sont blanches & entassées en grappes. Il porte des fruits aigrets & secs qu’on nomme azeroles, & qui sont assez agréables au goût étant mûrs. C’est une espèce de nefflier, fort semblable à l’aubépine ; il devient plus gros & plus grand ; ses feuil-