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BAS

serent l’un sur l’autre à la racine de la langue. Bernos. Journ. des Sc. 1721. p. 427. Le basioglosse est une des têtes de ce muscle de la langue, qu’on nomme Cératoglosse. Dionis écrit basiglosse.

BAS-JUSTICIER. s. m. Infimæ jurisdictionis Dominus, is cui jus infligendæ levioris mulctæ competit. On apelle bas-justiciers, les Seigneurs qui ont droit de justice & dont les Juges qu’ils commettent, n’ont pouvoir de juger entre les sujets de la Justice, que les causes personnelles qui n’excèdent pas trois livres quinze sous & de condamner pour délits à l’amende de sept sous six deniers.

☞ BASKIRIE, ou pays des Tartares Baskirsi. Contrée de la Tartarie Européenne, bornée au nord par les Tartares de Tumen ; à l’est, par les Barabinskoy & par les terres d’Ablai ; au sud, par la montagne de Sortota ; & à l’ouest, par le duché de Bulgar.

BASLE. Ville de Suisse sur le Rhin. Voyez Bâle.

Basle. s. m. nom d’homme. Basolus. S. Bâle naquit au sixième siècle, dans le Limosin, de parens qui voyoient dans leur famille de grandes richesses jointes à la noblesse d’une extraction illustre.

☞ BASLEROI. Bourg de France, avec titre de marquisat, dans la basse Normandie, diocèse de Bayeux, sur la Drome.

BASME. s. m. Vieux mot. Baume. Balsamum. Plus odorant que basine.

A mon plaisir vous faites feu & basme. Marot.

BASMOTÉEN, ENNE. s. m. & f. Basmotheus. Nom de certains Hérétiques qui gardoient le Sabat. Voyez Clément d’Alexandrie, & les Constitutions des Apôtres.

BASMULE. Basmulus On appeloit Basmule dans l’Empire Grec, ceux qui venoient d’un père François &’une mère Grecque. On croit que ce mot vient du mot latin mulus, un mulet, parce que cet animal vient de deux animaux de différentes espèces, ou de l’italien mulo, qui veut dire quelquefois bâtard. Du Cange. Dans la suite on a appelé dans l’Empire Grec Basmules, les Cavaliers armés à la légère. Id.

BAZOCHE. Quelques-uns écrivent BASOCHE, s. f. Communauté des Clercs du Parlement de Paris, établie l’an 1303. C’est un ancien établissement qui plusieurs droits & privilèges, entr’autres de tenir une Juridiction pour vider tous les différens qui naissent entre les Clercs, & régler leur discipline. Scribarum collegium. Il y a un Chancelier & un Trésorier de la Basoche. Les différens qui surviennent entre les Officiers de la Basoche, sont réglés par l’ancien Conseil, c’est à-dire, par les anciens Procureurs de communauté. Les Armes de la Basoche sont trois écritoires d’or en champ d’azur. Ragueau remarque qu’on est venu demander autrefois à la Grand’Chambre le renvoi d’une cause grasse qui y étoit pendante, pour la faire juger à la Basoche. On a dit autrefois en proverbe, Monnoie de Basoche ; pour dire, mauvais payement fait d’une chose vile au lieu d’argent. Il y a un recueil de statuts, ordonnances, règlemens, antiquités, & prérogatives du Royaume de la Basoche, imprimé à Paris en 1654. in-8°.

Les Clercs de la Basoche étoient connus dès le temps de Philippe le Bel. Ils furent Auteurs & Acteurs de plusieurs farces qu’ils représentèrent à Paris sur différens théâtres. Le Roi Louis XII leur permit de dresser leur théâtre sur la table de marbre qui étoit pour lors dans la grande sale du Palais, & qui fut détruite par l’incendie qui arriva en 1618. Ils jouèrent à l’Hôtel de ville une farce en présence de François I. Le Parmement leur ordonna en 1538, de remettre à la Cour les manuscrits de leurs pièces quinze jours avant que de les représenter, & leur défendit de déclamer les endroits rayés. Enfin leurs jeux furent proscrits en 1540, sous peine de la hart. Hist. des Th.

☞ Le chef de la Basoche, qui porte aujourd’hui le nom de Chancelier, prenoit autrefois le titre de Roi, & s’est qualifié ainsi jusqu’au temps où Henri III défendit par un édit, qu’aucun de ses sujets se qualifiât de Roi. Les autres Juges sont appelés Maîtres des Requêtes. Il y a aussi un Procureur Général.

BASOCHIEN, s. m. qui est de la Basoche Officier de la Basoche. Ce sont les Basochiens, ou Officiers de la Basoche, qui ont soin de planter le mai du Palais.

Ces mots viennent de basilica, basilicani. Voyez Ménage.

BASQUE. s. f. Petite pièce d’étoffe qui fait la partie d’en-bas d’un pourpoint, qui a la figure d’un trapèse. Les basques sont faites pour couvrir l’ouverture qui est entre le pourpoint & le haut-de-chausses. Thoracis scutula. M. Huet, Evêque d’Avranches, croit qu’on dit basques de pourpoint, parce que la mode des pourpoints à basques est venue de Biscaye. Selon le même Auteur, ce mot pourroit bien venir de tasque, qui signifie bourse ; les basques ayant été premièrement des bourses qui s’attachoient aux pourpoints. On appelle aujourd’hui basques d’un juste-au-corps ou d’une veste, les pans de devant & de derrière. Tirer quelqu’un par la basque de son habit. Les basques des justes-au-corps sont à présent plus amples qu’elles n’ont jamais été.

Basque, en Architecture, se dit des pièces de plomb qui sont sur les couvertures taillées en forme de basque vers les arêtiers. Tectorum scutulæ.

BASQUE, s. m. & f. Nom de peuple. Vascitania, Vascorum regio. Les Basques sont un peuple de Gascogne, en France, qui occupent un pays borné au couchant par la mer de Biscaye, au nord par les Landes & le Béarn, qui le confine aussi du côté du levant. Il a au midi les monts Pyrénées qui le séparent de la haute Navarre, & la rivière de Bidasse, qui le sépare de la Biscaye. Ce pays s’appelle du nom du peuple, les Basques, ou le pays des Basques ; quelques-uns l’appellent la Biscaye françoise. Il comprend la terre de Labour, la basse Navarre & le pays de Soule. Bayonne est la capitale. Les Basques passent pour droits, intelligens dans le commerce, & fidelles. Ils ont une langue qui n’est connue que dans leur pays & dans la Biscaye. M. de Marca, dans son Histoire de Béarn, L. I. c. 29, les distingue des Vascons Espagnols & des Vascons du pays de Soule, de Navarre & Labour. Il dit que les uns & les autres sont Vascons, & prennent leur nom du latin Vasco ; que néanmoins dans la prononciation vulgaire il y a quelque différence, quoique l’un & l’autre des termes qui signifient ces peuples, conservent leur rapport à la racine commune, qui est Vascones ; car les Vascons originaires qui resterent avec leur ancienne langue dans le pays de Soule, Navarre & Labour, après l’invasion que firent dans ces quartiers les Vascons Espagnols, sont nommés communément Bascos avec l’accent sur la première syllabe. Les anciens Novempopulains, qui voulurent accroître par leur jonction le Duché des Vascons, du temps d’Ebroïn, Maire du Palais, sont désignés par le terme de Gascons, avec un accent circonflexe sur la dernière syllabe. Il y a plus de 500 ans que l’on gardoit la même différence pour distinguer les nations, comme il paroît par Guibert, Abbé de Nogent, dans son Histoire de Jérusalem.

Dans la suite on ajouta un b à l’un de ces mots, & l’un de ces pays fut appelé Gasconia, l’autre Basconia comme dans la Chronique de Hugues, Moine de Vezelai. Le Synode de Latran, tenu en 1179 sous Alexandre III, nomme ces peuples Vasculos, que l’on trouve même dans Varron, De re rust. Liv. II. c. 9, & le Pape Lucius III, en ses Epitres, & Roger de Hoveden en ses Annales, Basclos. Quelques Auteurs les nomment Frontalliers, à cause qu’ils sont sur la frontière.

Tambour de Basque. Certain petit tambour, dont on doit l’invention aux Basques. C’est un cercle de bois large de trois doigts, sur lequel est tendu un parchemin, & auquel sont attachées des sonnettes, ou grelots, & quelques petites lames de cuivre propres à faire du bruit quand on le remue, ou qu’on le frappe. Vasconium tympanum.

Basque, adj. m. & f. Vasconicus. La langue Basque. Nous appelons langue Basque, non-seulement celle