Aller au contenu

Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
BUL

☞ A la chasse, on appelle buisson un amas de broussailles & d’arbres qui ne s’élevent point ; & l’on dit que les cerfs prennent buisson, quand ils vont choisir un lieu secret pour faire leurs têtes après qu’ils ont mis bas. On dit aussi que les cerfs & les sangliers prennent buisson, quand ils quittent la compagnie des autres ; ce qui se fait au tiers an. Battre les buissons pour faire lever le gibier.

On dit proverbialement, qu’un homme a battu les buissons, & qu’un autre a pris les oiseaux ; pour dire qu’un homme recueille le profit du travail d’un autre. On dit aussi qu’on a trouvé buisson creux, lorsqu’on n’a pas trouvé dans une affaire, ou dans un lieu, ce qu’on espéroit d’y rencontrer. Ce proverbe est figuré, & tiré de la chasse, où l’on dit qu’on a trouvé buisson creux, quand on n’a rien trouvé, ou qu’un cerf s’en est allé de l’enceinte. On dit, il n’y a si petit buisson qui ne porte ombre, pour dire que le plus pauvre peut nuire.

BUISSONNET. s. m. Diminutif. Petit buisson. Dumus.

Où pas-à-pas le long des buissonnets
Alloit cherchant les nids des Chardonnets. Marot.

BUISSONNIER, IÈRE. adj. Paresseux, qui va se cacher ou se reposer derrière un buisson, au-lieu de faire sa besogne. Segnis, ignavus, iners. Cela n’est guère en usage.

☞ Dans l’usage ordinaire, & en style de rôtisseurs, on appelle lapins buissonniers, ceux qui ont leur terrier dans quelques buissons, qui sont nourris dans quelque clos parmi les haies & les buissons, par opposition aux lapins de Garenne.

☞ Faire l’école buissonnière, en style de collège, c’est aller se divertir au-lieu d’aller en classe.

Buissonnier, est aussi un Officier de ville, ou Garde de la navigation, qui doit donner avis aux Echevins des contraventions qui se font aux réglemens ; qui doit dresser des procès-verbaux de l’état des ponts, mouloins & pertuis, & de l’état des rivières, s’il y a aucuns orbillons, ou coursons en fond d’eau qui puisse blesser les bateaux.

☞ BUISSURES. s. f. pl. Terme de Doreur. On appelle ainsi les ordures que le feu a rassemblées sur une pièce que l’on a fait cuire, & qu’on ôte avec la gratte-boësse.

BUL.

BUL. s. m. Sceau. Sigillum. On donna le bul, c’est-à-dire, le sceau de l’Empire à Numan Couprougly. Volt. C’est-à-dire, qu’on le fit grand Visir.

☞ BULACH. Ville d’Allemagne, au cercle de Suabe, au Duché de Wurtemberg.

☞ Il y a aussi un bourg de ce nom au canton de Zurich, en Suisse.

☞ BULAGUEN. Ville d’Afrique, au Royaume de Maroc, dans la province de Duquela, sur le fleuve d’Ommirabi.

BULBE. s. f. Terme de botanique. C’est une racine oblongue ou presque ronde, composée de plusieurs peaux, ou tuniques appliquées les unes sur les autres, & emboîtées, pour ainsi dire, les unes dans les autres. Bulbus. Elle jette par sa partie inférieure quantité de fibres. Les racines de l’oignon commun, du narcisse, de la jacinte, &c. sont appelées des bulbes. On donne quelquefois ce même nom à des racines tubéreuses, composées d’une substance solide & continue, quoiqu’elles n’aient point de peaux appliquées les unes sur les autres. Ainsi les racines du safran & du colchique sont appelées bulbeuses. Voyez Oignon, Racine.

Bulbe, se dit aussi de plusieurs plantes, dont quelques-unes sont des espèces d’ornithogalum. Celle qu’on appelle bulbus eriophoris orientalis a beaucoup de feuilles longues, presque semblables à celle de la jacinte ; mais moins succulentes, plus dures, vertes & de mauvais gout. Ses fleurs sont composées de six petites feuilles disposées en rond, sans odeur, de couleur bleue. Sa racine est grosse, bulbeuse, blanche & cotonnée. Il y a une espèce de bulbe, qu’on nomme bulbe sauvage, qui a les feuilles comme les porreaux, mais en petit nombre, car elle n’en a qu’une ou deux. Ses fleurs sont jaunes, composées de six petites feuilles, & disposées aussi en rond. Il y a plusieurs autres sortes de bulbes.

Bulbe. M. Winslow, dans son anatomie, fait ce nom masculin. Le bulbe de l’urétère, tissu spongieux qui n’entoure pas d’abord le canal de l’urétère. Il forme auparavant un corps oblong en manière de poire ou d’oignon ; qui ne s’attache qu’à la face intérieure de la convexité du canal, & un peu après se fend de côté & d’autre, & l’embrasse tout autour. On appelle ce corps particulier le bulbe ou l’oignon de l’urétère. Winslow. Près du bulbe. Id. La cloison du bulbe. Id.

BULBEUX, EUSE. adj. Qui participe de la nature d’une bulbe, ou qui en vient. Bulbosus. Une racine est appelée bulbeuse, lorsqu’elle participe de la nature d’une bulbe. Une plante est aussi appelée bulbeuse, lorsqu’elle vient d’une racine bulbeuse.

BULBOCASTANUM. s. m. La racine de cette plante est un tubercule gros comme une grosse noix, charnu, dur, & de couleur blanchâtre, jetant plusieurs fibres de sa base & de ses côtés. Les feuilles inférieures sont aîlées, partagées en plusieurs segmens, plus minces & plus petites que celles du saxifrage des prés. Ses tiges ont plus d’un pied de haut, & poussent de leur milieu une feuille ; elles soutiennent à leurs sommets des ombelles ou parasols garnis de petites fleurs blanches auxquelles succèdent deux graines menues, un peu longues & lisses. Cette plante croît aux lieux sablonneux. Voyez le Dict. de James.

BULBO-CAVERNEUX. adj. Terme d’Anatomie. Bulbo-cavernosus. Les muscles bulbo-caverneux, communément dit accélérateurs, forment d’abord un muscle penniforme par un tendon mitoyen attaché au bas du ligament inter-osseux des os pubis, & à l’union des muscles transverses avec les sphincters cutanés de l’anus. De-là ils passent largement sous le bulbe de l’urétère, & couvrent ce bulbe & l’urétère même avec une espèce d’adherence jusque vis-à-vis la naissance du ligament suspensoire, de manière que le tendon mitoyen répond à la cloison du bulbe. Ensuite les deux plans charnus se séparent & vont obliquement l’un à droite & l’autre à gauche, de derrière en devant, & de bas en haut, en embrassantes deux corps caverneux, & s’attachent l’un au côté de l’un des corps caverneux, & l’autre au côté de l’autre. Wins.

BULBONAC. s. m. Terme de botanique. Lunaria, ou viola lunaria. Plante ainsi nommée à cause que la racine de l’espèce ordinaire est noueuse & grumelée ; d’où s’éleve une tige haute de deux à trois pieds, grosse comme le petit doigt au plus, d’un vert blanchâtre, rougeâtre, quelquefois velue, branchue dès son milieu, & garnie de feuilles semblables à celles de la violette, mais plus grandes, d’un vert plus clair & plus gai, velues, & plus dentelées sur leurs bords. Ses fleurs naissent aux extrémités des tiges & des branches, & sont en croix, pareilles à celles de la Juliane & purpurines. Leur calice est de mêle lavé de pourpre ; elles n’ont pas beaucoup d’odeur : il leur succède à chacune un fruit plat, arrondi quelquefois, & quelquefois alongé, formé par le pistil qui occupe le centre de la fleur, & composé de trois peaux appliquées les unes sur les autres parallélement ; les deux extérieures couvrent la moyenne, à laquelle sont attachées de part & d’autre ses semences qui sont plates, lenticulaires & taillées en pin. C’est de cette membrane, qui est d’un blanc si luisant, ou argenté, que sont venus les noms d’herbe aux médailles, de passesatins & de lunaire, que l’on donne à cette plante. On peut manger ses racines comme celles de la raiponce ; elles ont le même gout. Toutes les plantes qui portent le nom de lunaria sont recherchées par les Chimistes. Ils ne parviendront cependant jamais à leur grand œuvre prétendu par le mêlange du règne végétal avec le minéral, puisqu’il n’y a aucune plante qui puisse changer la tissure des parties essentielles des métaux. On range