Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
CAL

femmes. Ils portent des brassarts d’argent ou de cuivre, qui leur couvrent les bras jusqu’au coude, qui leur servent à tirer l’arc, & sont aussi pour eux un ornement. Les principaux de la nation ont un cercle d’argent ou de cuivre, ils y passent un diadème & s’en ceignent le front. Ils se détruisent eux-mêmes par de continuelles dissentions. Ce sont les femmes qui font la paix. Ces barbares accordent tout à un sexe qui les a alaités & nourris. Histoire Parag. Liv. 5, c. 23.

L’autre vallée des Calchaquins commence vers la ville de Sainte Foi, du côté qu’elle regarde le Paraguay ; elle s’étend jusqu’au fleuve de la Plata, & a en ce sens 100 lieues de long. Elle est habitée par les plus cruels de tous les hommes. Ibid. Liv. 4, c. 2.

CALCHAS. s. m. Surnommé Thestorides, c’est-à-dire, fils de Thestor, qui fut un des Argonautes, passoit pour le plus éclairé des devins de son temps. Il sçavoit, dit Homère, le présent, le passé & l’avenir ; & à cause des grandes connoissances dont Apollon l’avoit favorisé, il avoit été choisi pour conduire à Troye les vaisseaux grecs. Calchas étoit dans l’armée des Grecs, en qualité de grand Prêtre & de Devin : comme grand Prêtre, il offroit les sacrifices, & on le consultoit comme Devin.

☞ Le Destin avoit réglé que Calchas mourroit quand il trouveroit un Devin plus habile que lui ; ce qui s’accomplit dans la ville de Colophon, où il trouva le Devin Mopsus.

☞ CALCINABLE. adj. de t. g. Qui peut être calciné, réduit dans l’état de chaux par la violence du feu. Les matières terreuses ou lapidifiques, que les esprits acides dissolvent sur le champ avec chaleur & ébullition, sont ordinairement calcinables : celles sur lesquelles ces esprits ne font aucune impression, font vitrifiables.

CALCINATION. s. f. Action par laquelle on réduit en chaux & en poudre très-subtile les métaux, les minéraux, avec un feu violent. Résolution d’un mixte en poudre par le moyen du feu, ou de quelque autre chose de corrosif, comme le mercure, l’eau forte, &c. Calcinatio, exustio rei metallicæ. La calcination actuelle se fait seulement par le feu. La potentielle se fait par le moyen des esprits corrosifs, qui les pénétrent & les dissolvent, comme l’argent & l’or, par les eaux fortes & l’eau régale ; & cette calcination est appelée immersive.

Quand on a pendu des cornes, des os, de la corne du pied des chevaux, & autres choses semblables au-dessus d’une eau bouillante, ou de quelqu’autre liqueur, & que ces corps ont perdu leur mucilage, c’est-à-dire, toute la matière grasse & onctueuse qu’ils avoient, & qu’ils peuvent être aisément pulvérisés, quelques Chimistes appellent cela calcination philosophique. Harris.

Ce mot vient du Latin calx, qui vient du Grec χάλιξ, qui, selon le Glossaire grec-latin, signifie pierre, ciment.

☞ La calcination des métaux imparfaits, exposée au feu, est de la seconde espèce. Ils sont décomposés, ils perdent leur forme métallique, parce que le feu les dépouille de leur phlogistique. La première calcination se fait donc par l’évaporation des parties volatiles & la seconde par la destruction du principe inflammable.

CALCINER. v. a. Terme de Chimie. Réduire les métaux ou les minéraux en chaux, ou poudre très-subtile, par le moyen du feu. Torrere, exurere, in calcem redigere. L’or se calcine au feu du réverbère avec le mercure & le sel ammoniac ; l’argent avec le sel commun & le sel alkali, le cuivre avec le sel & le soufre ; le fer avec le sel ammoniac & le vinaigre ; l’étain avec l’antimoine ; le plomb avec le soufre ; le mercure avec l’eau forte ; il se calcine aussi tout seul par le feu. Tous les autres minéraux se calcinent au feu sans addition d’aucune drogue. On calcine les pierres à fusil, le cristal & le caillou, en les faisant rougir au feu, & les jetant alors dans l’eau froide, ou dans du vinaigre. Car après qu’on a fait cela quatre ou cinq fois, ces corps deviennent friables, & se réduisent aisément en poudre. Harris. Le vitriol le calcine aussi en le mettant sur le feu dans un vase de terre : il s’y dissout d’abord en une espèce d’eau ; puis quand il a bouilli jusqu’à ce que toute l’humidité soit consumée, ou qu’il soit réduit en une masse grisâtre, alors on l’appelle vitriol calciné jusqu’à la blancheur. Ensuite si on le laisse longtemps sur un feu violent, il rougit : on le nomme Colcothar. Idem.

☞ On calcine les corps, ou pour leur enlever quelques substances volatiles, ou pour détruire leur principe inflammable. La calcination des pierres & terres calcaires exposées au feu pour les convertir en chaux, est de la première espèce. Ces terres ne se calcinent que parce que le feu les dépouille du principe aqueux qu’elles contiennent. Il en est de même du gypse, de l’alun, du borax & de plusieurs autres sels. Les minéraux sont aussi dépouillés, par l’action du feu, des parties sulfureuses, arsénicales & autres matières volatiles qu’ils contiennent.

CALCINÉ, ÉE. part. pass. & adj. Tostus, exustus.

CALCIS. s. m. Faucon de nuit. Belon, après Aristote, rapporte que cet oiseau ne vole que de nuit, ayant la vue trop foible le jour. Il a guerre perpétuelle avec l’Aigle, & on les trouve quelquefois attachés par leurs serres. Il fait son nid dans des lieux remplis de rochers, où il y a des cavernes, & ne pond que deux œufs. Il ne quitte guère les montagnes & les lieux déserts où il fait son nid. Il a le champ de son pennage noir, & est de la taille d’un faucon. Les Ioniens l’appeloient Cymindis ou Cybendis ; on le nommoit aussi Ptinx. Homère en fait mention dans son Iliade. Il porte un collier de plumes sous la gorge, de même que le hibou. Dans les hautes montagnes du Dauphiné, il se trouve un oiseau de nuit que les habitans du Pays appellent Arpens, qui fait son nid dans des pays de montagnes escarpées, dans les ouvertures des rochers. Il pouroit bien être de cette espèce.

CALÇON. Voyez Caleçon.

CALCUL. s. m. Supputation de plusieurs sommes ajoutées, sbustraites, multipliées, ou divisées. Computatio. L’erreur de calcul ne se couvre jamais ni par arrêts, ni par transactions ; c’est-à-dire qu’on est toujours en droit de revenir contre l’erreur de calcul. Quand on arrête un compte, on sous-entend toujours sauf erreur de calcul.

Calcul se dit aussi des supputations qui se font en Astronomie & en Géométrie. Supputatio. Il faut un long calcul pour faire des Tables Astronomiques, des Ephémérides, des Logarithmes, des Sinus & Tangentes.

Dans la nouvelle Géométrie, il y a le calcul différentiel, & le calcul intégral. Calculus differentialis, calculus integralis. Le calcul différentiel, est la méthode de différentier les quantités ou grandeurs ; c’est-à-dire, la méthode de trouver une quantité infiniment petite, qui prise une infinité de fois, égale une quantité ou grandeur donnée. Ce que nous appelons différences, les Anglois l’appellent fluxions. Le calcul intégral, est la manière de former les différences, c’est-à-dire, la somme ou la grandeur égale à une infiniment petite donnée, prise une infinité de fois. Les Anglois l’appellent la méthode inverse des fluxions. Dans la nouvelle Géométrie, on conçoit que toutes les grandeurs finies se résolvent en grandeurs infiniment petites, qui en sont les élémens, ou les différences. On appelle calcul différentiel, l’art de trouver ces grandeurs infiniment petites, d’opérer sur elles, & de découvrir par leur moyen d’autres grandeurs finies ; car ce qui rend la connoissance des infinimens petits si utile & si féconde, c’est qu’ils ont entr’eux des rapports, que n’ont pas les grandeurs finies, dont ils sont les infiniment petits, & que par ces mêmes rapports ils condui-