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tiens, qui étoient encore en très-petit nombre. Bollandus en a donné le commencement, & a promis le reste en sa préface, adressée à l’Abbé de Liessies. Le Calendrier de l’Eglise de Carthage, dressé vers l’an 483, a été découvert par le P. Mabillon, qui en trouva à Cluni une copie rongée des vers, collée autour de la couverture de bois d’un Commentaire de S. Jérôme sur Isaïe, écrite en caractères romains du VIIe siècle ; elle a été depuis envoyée à Paris, où elle se conserve dans l’Abbaye de S. Germain des Prés. Ce Calendrier commence au 19e d’Avril, & finit au 16ee de Février. Le P. Mabillon l’a fait imprimer dans les Analectes avec des notes, & Dom Thierry sans notes dans ses Acta Martyrum sincera.

Le Calendrier de l’Eglise d’Ethiopie, & celui des Cophtes, a été dressé après l’an 760. Il commence au 29e jour d’Août, selon notre manière de compter ; c’est le premier jour de leur mois Thoth, & de leur année. Il marque à chaque jour ce qu’il y a de commun à chacune de ces églises, & ce qu’il y a de particulier à l’une & à l’autre. Job Ludolph l’a publié. Le Calendrier des Syriens, imprimé par Génébrard, est si imparfait, qu’on n’en peut presque rien tirer de sûr. Le Calendrier des Moscovites, donné par le Père Papebrock dans son Propilœum du mois de Mai, est presque entièrement semblable à celui des Grecs, donné par Génébrard, par plusieurs autres, & par le P. Papebrock lui-même dans le même Propylæum en vers hexamètres Grecs.

Le Calendrier qui se trouve au Xe Tome du Spicilége de Dom d’Achery, sous le nom d’année solaire, n’est qu’un ancien Calendrier de l’Eglise d’Arras. Le Calendrier publié en 1687 à Augsbourg par Beckius, sous le nom de Martyrologe de l’Eglise Germanique, n’est apparemment que l’ancien Calendrier d’Augsbourg, ou plutôt de Strasbourg, qui n’a été dressé, ou pour le moins écrit, que tout à la fin du Xe siècle, ou plutôt, puisque S. Ulrich mort en 975, & canonisé en 995, y est de la première main. Le Calendrier Mozarabique, dont on se sert encore dans cinq Eglises à Tolède, & dans une chapelle de l’église métropolitaine de la même ville ; l’Ambrosien de Milan, ceux des Eglises d’Angleterre, avant le schisme, n’ont que ce qui se voit dans ceux des autres Eglises d’Occident ; savoir, les Saints honorés par-tout, & ceux qui sont particuliers aux lieux pour lesquels ont été dressés ces Calendriers. Il y en a aussi de Cluny, de Sens & de Lisieux, & un du Bréviaire d’Aquilée, dit le Patriarchin. Celui-ci a été en usage à Côme jusqu’à S. Charles. Ce que Léo Allarius & le P. Fronteau de Sainte Geneviéve ont donné sous le nom de Calendrier, n’est qu’un ancien recueil d’Evangiles de la Messe. M. Chastelain parle de ces Calendriers dans l’avertissement de son Martyrologe plus en détail, & beaucoup plus exactement que M. Baillet dans le discours préliminaire de ses Vies des Saints.

Il ne faut pas confondre ces anciens Calendriers avec les Martyrologes. Car chaque église avoit son Calendrier particulier, au lieu que les Martyrologes regardent toute l’Eglise en général, & qu’ils renferment les Martyrs & les Confesseurs de toutes les églises ; en sorte que de tous les Calendriers on en a formé un Martyrologe, & ainsi les Martyrologes sont postérieurs aux Calendriers. C’est pourquoi l’Eglise de Rome n’a pas eu, non plus que les autres églises, un Martyrologe particulier. Aussi Usuard n’en a-t-il fait aucune mention, quoiqu’il ait parlé de tous ceux qui avoient composé des Martyrologes avant lui. Consultez la Dissertation de Henri de Valois touchant le Martyrologe Romain ; elle a été imprimée à la fin de ses notes sur l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe. Voyez aussi le P. Petau dans son savant ouvrage De Doctrina temporum, le Calendrier Romain par M. Blondel, &c.

On dit proverbialement, réformer le Calendrier, pour se moquer de ceux qui veulent trouver à redire à ce qui est bien fait.

CALENDULE. s. f. Terme de Botanique. Plante qu’on appelle autrement soucy, en latin calendula ou caltha. Voyez Soucy.

CALENGE. s. m. Vieux mot, & hors d’usage, qui est pourtant fort fréquent dans les Coutumes, qui signifie débat, contestation, & plainte criminelle en Justice, même la prise de corps qui se fait par un Sergent. Altercatio. Il s’est dit premièrement de la prise & accusation des bêtes trouvées en dommage. On a dit calenger ou calengier, chalenger & chalonger ; pour dire, faire dommage en l’héritage d’autrui, d’où on l’a étendu à l’accusation & dénonciation en Justice ; on l’a aussi dit pour blâmer, débattre, contredire. On a même dit calenger par un gage de bataille ; pour dire, faire un défi corps à corps entre deux champions. On a aussi appelé Calengé, un prisonnier. Il a signifié aussi quelquefois louer, &c en Normandie on s’en sert encore pour dire barguigner.

CALENTER. s. m. Terme de relation. Olearius dit, dans son Voyage de Perse, que les Perses appellent ainsi les Trésoriers & Receveurs des Finances d’une Province. Quæstor. Le Calenter a la direction du Domaine du Sophi ou roi de Perse, & fait la recette des deniers dont il rend compte au Conseil, ou, si le Sophi l’ordonne, au Gouverneur de la Province, qu’ils appellent Cham.

CALENTURE. s. f. Espèce de fièvre accompagnée d’un délire subit, commune à ceux qui font des voyages de long cours dans des climats chauds & sur-tout à ceux qui passent la ligne. Voyez le Dict. de James.

CALEPIN. s. m. Antoine Calepin, Religieux Augustin, ainsi nommé de Calepio, Bourg du Bergamasque, où il étoit né, a fait un Dictionnaire qu’il imprima en 1503, qu’on appelle de son nom, Calepin, un Calepin ; & qui fait qu’on dit quelquefois en général Calepin pour Dictionnaire. Lexicon, Dictionarium. Consultez votre Calepin. Il ne compose rien qu’il n’ait un Calepin devant les yeux.

Plusieurs Savans ont travaillé sur le Calepin, qui dans son origine étoit très-défectueux. Les plus considérables sont Jean Passerat, & Jean-Louis de la Cerda, Jésuite, qui l’ont mis en réputation, & l’ont rendu d’usage par leurs lumières. Danet, Préf. de son Dict. Latin & François. Quand le Cardinal de Pellevé eut fini sa Harangue, & qu’on eut crié Vivat par plusieurs fois, si fort que toute la Sale en retentissoit, le Prieur des Carmes se leva de sa place, & monta sur son banc, où il prononça tout haut de fort bonne grâce ce petit Quatrain, comme s’il l’eût composé sur le champ.

Son Eloquence il n’a pu faire voir,
Faute d’un Livre où est tout son savoir :
Seigneurs Etats, excusez ce bon homme ;
Il a laissé son Calepin à Rome.

Sat. Men. t. i, p. 64, & 201.

CALER. v. a. Terme de Marine. Baisser les voiles. Vela dimittere, contrahere. On dit plus ordinairement, amener les voiles, que caler les voiles.

Ménage dérive ce mot de chalare, qui a été fait du Grec χαλᾶν, qui signifie la même chose. Isidore le dérive aussi de calare; Du Cange de l’Italien calare.

Cale tout, est un commandement de laisser tomber tout d’un coup ce que l’on tient suspendu. Dimittere.

Caler, en termes d’Architecture, c’est pour arrêter la pose d’une pierre, mettre une cale de bois mince qui détermine la largeur du joint, pour la ficher avec facilité. Hypomochlion subjicere, summittere assulam. Les Menuisiers, & les autres arti-