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CAR

de Anno Civ. & Calend. Joan Méyer, De Fest. Hebr. De Uxore Christ. Annot. ad Seder. olam.

CARAMAN, ANE. s. m. & f. Caramanus, a. Qui est de Caramanie. Les Caramans sont grossiers, rudes, fort addonnés au vol & aux assassinats. Les Caramans sont robustes, & ont pour armes le cimeterre, l’arc & la masse. Corn.

CARAMANGUE. s. f. Drogue qui vient de la Chine, qui est propre pour la Médecine. Les Tunquinois en font grand cas.

☞ CARAMANICO. Ville d’Italie, au Royaume de Naples, dans l’Abruzze citérieure.

CARAMANIE. s. f. Grande contrée, & l’une des quatre parties générales de l’Asie mineure. Caramania. Selon Cluvier, elle comprend la Pamphilie avec une partie de la Cilicie. Selon d’autres, elle est bornée au midi par la mer Méditerranée, au levant par l’Aladulie, au nord par l’Amasie, & au couchant, par l’Anatolie propre. On la divise en deux grandes parties, qui sont séparées par le mont Taurus. Celle qui est au septentrion porte le nom de grande Caramanie, & celle qui est au midi celui de petite Caramanie ou Caramanie propre.

Leunclavius croit que le nom de cette Province lui est venu d’un Général Turc, nommé Caraman, qui en chassa les Arméniens.

La mer de Caramanie est la partie de la mer Méditerranée, qui baigne les côtes de l’Asie mineure, & renferme ce que les Anciens appeloient la mer Carpathienne, la mer de Lycie, la mer de Pamphilie, & celle de Cilicie.

☞ CARAMANTA, contrée de l’Amérique méridionale dans l’audience de Santar, aux deux côtés de la rivière de Canca.

☞ CARAMANTA, chef-lieu de cette contrée, sur la rive occidentale de la Canca.

CARAMBOLAS. C’est un fruit des Indes, gros comme un œuf de poule un peu long, jaunâtre, rayé, & divisé en quatre parties : il contient des semences tendres, d’un goût aigre & agréable. L’arbre est grand comme un coignassier, ayant ses feuilles un peu plus longues que le pommier ; ses fleurs sont petites, de cinq feuilles, de couleur blanche, rougeâtre, sans odeur, d’un goût aigrelet. Les habitans de Goa se servent de ce fruit en Médecine & en alimens.

CARAMEIS, & Ambela Acostæ. C’est un arbre des Indes dont il y a deux espèces. L’un est grand comme le néflier, & ses feuilles sont semblables à celles du poirier, d’un vert clair : son fruit est en grappes. Il ressemble aux avelines, se terminant en plusieurs angles, de couleur fort jaune, d’un goût aigret & astringent ; on le mange mûr, & on le confit au sel, & au vinaigre. Il donne de l’appétit, & on le met dans les sauces. L’autre espèce est de la même grandeur ; mais son fruit est plus gros. Ses feuilles sont plus petites que celles du pommier. Sa racine jette du lait. Son fruit est bon à manger. Ces arbres croissent dans les forêts éloignées de la mer, en Canara & en Decan. On se sert de la décoction pour la fièvre, & quatre doigts d’écorce de la racine de la première espèce, broyée avec une dragme de moutarde, pour purger les asthmatiques par haut & par bas.

CARAMEL. s. m. Drogue que les Apothicaires préparent pour le rhume, qui consiste particulièrement en du sucre fort cuit. Coctum saccharum.

On appelle du sucre au caramel, celui qui est cuit au sixième & dernier degré. On l’appelle ainsi de la pâte de caramel où il entre, ou bien cette pâte ou tablette emprunte son nom de cette sorte de sucre. Le sucre au caramel se nomme encore brûlé, parce qu’il est à son dernier période de cuisson. On le reconnoît tel, lorsqu’en le mettant sous la dent, il ne s’y attache point comme une gomme, mais se casse net. Lorsqu’on fait du sucre au caramel, il faut être bien exact à le prendre juste au degré de cuisson nécessaire, parce que, pour le peu qu’on tarde, il brûle tout-à-fait, devient acre, & ne peut plus servir à rien.

CARAMOUSSAL. s. m. C’est un vaisseau de Turquie, qui a une poupe fort élevée. Il porte seulement un beaupré, un petit artimon, & un grand mât avec son hunier, qui est extrêmement haut : il n’a ni misaine, ni perroquet, sinon un petit tourmentin. On trouve aussi Caramoussat pour Caramoussal.

CARANDAS Garciæ, est un arbrisseau des Indes, dont les feuilles ressemblent à l’arbousier. Il porte un grand nombre de fleurs d’odeur de chèvrefeuille ; son fruit ressemble à une petite pomme verte au commencement : il est plein d’un suc visqueux & laiteux. En mûrissant, il devient noirâtre, & d’un goût de raisin fort agréable : on le confit avec le sel & le vinaigre. Il excite l’appétit. Cet arbre croît au Royaume de Bengale.

CARANGUE. s. f. Poisson blanc & plat. Il est long de 2 ou 3 pieds, & large de 18 à 20 pouces. Sa queue est fourchue, & il a deux nageoires pointues, assez proche de la tête. On trouve une prodigieuse quantité de carangues vers les Antilles. Elles valent mieux que le turbot.

CARANGUER. v. n. Terme de rivière dont les Matelots du pays d’Aunis se servent, pour dire, Agir.

☞ CARANGUES, peuple de l’Amérique méridionale au Pérou.

CARANGUEUR. s. m. Terme de rivière ; il veut dire Agissant. Les Matelots du pays d’Aunis s’en servent. Ce mot n’est point d’usage ailleurs.

☞ CARAUNA. Arbre qui rend la résine ou gomme, qui porte son nom. Voyez Carague.

CARAPACE. s. f. C’est le nom que l’on donne à l’écaille qui couvre le dos de la tortue, principalement du carret, qui est la seule espèce de tortue dont l’écaille soit utile. La Carapace est en ovale & convexe, en forme de bouclier. Elle est composée de treize feuilles d’écaille que l’on appelle communément écaille de tortue, & dont on fait plusieurs ouvrages. La convexité de la carapace du carret lui donne la facilité qu’il a à se retourner quand on l’a mis sur le dos : ce que ne peuvent faire les autres espèces de tortues, parce qu’elles ont la carapace trop plate. Le P. Labat.

CARAPAT. Voyez Palma christi. ☞ Nom qu’on a donné aux vaisseaux que les Portugais envoyoient au Brésil & aux Indes orientales.

CARAQUE. s. f. ☞ Nom que les Portugais donnent aux vaisseaux qu’ils envoient au Brésil & aux Indes orientales. Navis amplissima quam caracam vocant. Les Portugais les appellent naos, navire par excellence. Ce sont de grands vaisseaux ronds de combat, plus étroits par en haut que par en bas, qui avoient quelquefois sept ou huit planchers, & sur lesquels on pouvoit loger quelquefois deux mille hommes. Les Portugais avoient une ordonnance ou coutume, que les naos ou caraques qui venoient des Indes Orientales ne pouvoient mener de chaloupe, ni autre barque de service, en deçà de l’Ile de Sainte-Hélène, auquel lieu ils les couloient à fond, afin d’ôter toute espérance à l’équipage de se sauver. Ils s’en servoient autrefois, tant en guerre qu’en marchandise. La caraque étoit du port de deux mille tonneaux, c’est-à-dire, de quatre millions de livres. Les Chevaliers de Rhodes s’en sont aussi servis.

Les caraques sont aussi de grands vaisseaux de charge.

Caraque. adj. f. Les Hollandais appellent porcelaine caraque leur plus fine porcelaine ; parce que les premières porcelaines orientales qui sont venues en Europe, y furent apportées par les caraques portugaises.

Caraque. Nom d’une côte de l’Amérique méridionale, d’où il vient un Cacao que l’on prétend plus onctueux & moins amer que celui des Îles.

Caraque. s. m. Cacao qui vient de la côte de Caraque. Caracanum Cacao. Nos Epiciers distinguent le gros & le petit_ Caraque, comme le gros & le petit

Cacao