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Clément XI, en 1701, accorda la communication des privilèges des Ordres Mendians, & de la Congrégation des Clercs Ministres des Infirmes, à ces Hospitaliers de la Charité de Saint Hippolyte. Leur habit est le même que celui des Frères de la Charité de Saint Jean de Dieu, & n’en diffère que par la couleur, qui est tannée. P. Hélyot, Tom. IV, c. 19. Bonanni, Catal. Ord. Relig. p. 1.

Filles de la Charité, servantes des pauvres malades. C’est le nom d’une Congrégation de filles, qui se destinent au service des malades. Sorores a Charitate, pauperum agrotorum Ministræ. Cette Congrégation commença d’abord à Chatillon-lès-Dombes en Bresse l’an 1517, comme une espèce de Confrérie, par le zele & les soins de Saint Vincent de Paul. Quoique le premier dessein ne fut que pour la campagne, il s’en établit à Paris en 1619, dans la Paroisse de Saint Sauveur, & en beaucoup d’autres villes. Mademoiselle Le Gros, fille de Louis de Marillac, Sieur de Ferrieres, & de Marguerite Le Camus, fut leur Fondatrice sous la direction de Saint Vincent de Paul. Elle fit son premier établissement à Paris dans la Paroisse de Saint Nicolas du Chardonnet sa Paroisse. En 1651, elle obtint de M. de Gondi Archevêque de Paris, l’approbation & l’érection de sa Compagnie, dont il lui fit expédier des lettres par le Cardinal de Rets son Coadjuteur, qui en donna encore de nouvelles en 1655, par lesquelles il l’érigea en Congrégation sous le titre de Servantes des Pauvres, & sous la direction du Supérieur général de la Mission. Cette Congrégation fut ensuite autorisée par Lettres Patentes du Roi en 1657, & confirmée en 1660, par le Cardinal de Vendôme, Légat en France sous Clément IX. Saint Vincent de Paul fit leurs Statuts & réglemens ; il nomma leurs Officières, qui sont une Supérieure générale, une Assistante, une Économe, & une Dépensière. Louis d’Abely, Vie de Saint Vincent de Paul ; Hermant, Hist. des Ordres Rel. P. Hélyot, Tom. VIII, c. 14.

Charité de Notre-Dame, Hospitalières de la Charité de Notre-Dame. Nom d’un Ordre Religieux fondé au treizième siècle. Guy, Seigneur de Joinville & de Dongiers, Domno Georgio, aujourd’hui Dongens, fonda un hôpital à Boucheraumont, dans le Diocèse de Châlons, dont il donna la direction à des séculiers, ou, selon d’autres, à des personnes du Tiers-Ordre de Saint François, qui, à la prière du Fondateur, firent de leur propre autorité les vœux de pauvreté, chasteté & obéissance. Dans la suite Clément VI, en 1346, leur en ayant donné la permission, les soumit à la règle de Saint Augustin. Comme c’étoit la charité qui les portoit à se consacrer au service des pauvres, & qu’ils prirent la Sainte Vierge pour protectrice, on donna à leur premier hôpital le nom de charité de Notre-Dame, qui passa ensuite à tout l’Ordre. Le dérèglement s’étant glisse dans cet Ordre, il s’abolit peu-à-peu. En 1631, ils transigèrent avec les Carmes des Billettes, & leur cédèrent ce couvent que Joinville leur avoit donné. En 1652, il ne restoit plus qu’un seul Religieux de cet Ordre. En 1672, cet Ordre fut un de ceux, qui comme éteints, furent réunis à l’Ordre militaire du Mont-Carmel & de Saint Lazare, par Edit de Louis XIV, qui leur donna le nom de Saint Louis de Boucheraumont ; ce qui fait conjecturer que les Religieux du Tiers-Ordre de Saint François qui formèrent d’abord cet Ordre, prirent ce nom, lorsque Saint Louis fut canonisé par Boniface VIII. Voyez le P. Hélyot, T. III, c. 53.

L’Ordre de Notre-Dame de Charité. Nom d’un Ordre de Religieuses sous la règle de Saint Augustin. M. Eudes, frère de l’Historien Mézeray, peut être regardé comme le fondateur de cet Ordre. Dans les missions qu’il fit en 1638, 1639 & 1640, plusieurs filles & femmes d’une conduite peu réglée, furent si touchées de ses prédications, qu’elles vinrent le trouver, & le prièrent de leur indiquer un lieu de refuge pour faire pénitence. Le 25e Novembre 1641, elles furent renfermées dans une maison, sous la conduite de quelques filles dévotes, dans la ville de Caen, capitale de la Basse-Normandie. L’Evêque de Bayeux permit qu’on y érigeât une chapelle. Louis XIII, leur donna des Lettres Patentes au mois de Novembre 1642. Elles sont vêtues d’une robe, d’un scapulaire & d’un manteau, le tout blanc. Elles ont un voile noir, & portent sur le scapulaire un cœur d’argent, où est gravé en relief l’image de la Sainte Vierge, tenant l’Enfant Jésus entre ses bras, le cœur environné de deux branches, l’une de rose, & l’autre de lis.

La Charité de Notre-Dame. Religieuses Hospitalières de la Charité de Notre-Dame. Monialis hospitalaria, à charitate Dominæ nostræ. Ordre de Religieuses établi à Paris par Simone Gauguin de Paré, au Diocèse d’Orléans, qui fut appelée en Religion, la Mère Françoise de la Croix. Cet Ordre commença l’an 1624. Elles avoient d’abord la règle du Tiers-Ordre de saint François ; elles la quittèrent ensuite pour prendre celle de saint Augustin. M. de Gondy, premier Archevêque de Paris, leur permit de s’y établir. Il approuva leurs Constitutions le 10 Juillet 1628 & le 12 Novembre 1634, après qu’elles eurent été approuvées par Urbain VIII, dès le 10 Décembre 1633.

Société de la Charité de Pajolo. C’est le nom d’une des trois Sociétés ou Confréries, dont les Confrères se qualifient Frères & Sœurs du Tiers-Ordre de S. François. En 1493, le Pape Alexandre VI confirma un accord qui avoit été fait entre l’Evêque & les Sénateurs de la même ville, touchant le droit de nommer des Conservateurs, des Massiers, un Notaire, & autres Officiers de cette Société, quoique cette affaire eût été déjà terminée par le Cardinal Bessarion, Evêque de Frescati, & Légat de Boulogne. C’est tout ce que nous savons de cette Société. P. Hélyot, tom. VII, pag. 330.

Charité de la Sainte Vierge. Ordre Religieux établi dans le Diocèse de Châlons-sur-Marne par Guy, Seigneur de Joinville & du bourg S. George, sur la fin du treizième siècle. Cet Institut fut approuvé sous la règle de S. Augustin par les Papes Boniface VIII & Clément VI. Sponde a parlé de cette Institution à l’an 1290.

Il y a Paris, dans chaque Paroisse, une société de Dames vertueuses, qui s’appliquent à connoître & à soulager les besoins des pauvres de la Paroisse, & qu’on appelle pour cela, les Dames de la Charité. Il faut que l’Evêque autorise ces sortes de sociétés pieuses. Chaque société a la Trésorière qui ramasse les aumônes, & des Sœurs qu’on appelle Sœurs de la Charité. Ce sont des filles vertueuses, habillées d’une grosse étoffe grise, qui ont soin de préparer les alimens & les remèdes, & de les porter aux malades.

Le mot de Charité signifie aussi tout seul ces sortes de sociétés. Il a été enterré aux dépens de la Charité de la Paroisse. Chaque Charité n’entretient un malade qu’environ trois semaines ; s’il n’y a point d’espérance de le guérir, on le fait porter à l’Hôtel-Dieu. Charité signifie aussi le fonds des aumônes de ces sociétés. La charité de telle Paroisse est bonne, riche, bien réglée, &c. Il est à la charité de la Paroisse ; c’est-à-dire, il est entretenu des fonds de la Charité.

Il y a aussi à Paris des Charités des Pauvres honteux : ce sont des sociétés composées du Curé & des Marguilliers de la Paroisse. Ces Messieurs font subsister les pauvres honteux, du fonds des aumônes qu’on ramasse pour cela, & des legs qu’on fait à cette intention, en leur envoyant de temps en temps quelque somme d’argent.

Charité se prend quelquefois pour l’Hôpital, ou le lieu où l’on entretient les malades. Il y a à Paris-trois Charités de femmes, & une d’hommes, c’est-à-dire, trois Hôpitaux pour les femmes malades, & un pour les hommes. On ne donne le plus com-