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COC — COD

monte tous les ans à la somme de 23845000 cockiens de 4 florins chacun. Voyez la relation du Japon par M. Caron, imprimée dans le Recueil des voyages au Nord. Tom. III.

COCO, s. m. arbre des Indes qui est une espèce de palmier. Voyez Palmier. On l’appelle aussi cocotier, & ce nom est plus propre à désigner l’arbre.

Coco se dit aussi & du fruit, & du bois de cet arbre. Un chapelet de coco. Voyez tout cela sous le mot Palmier.

COCOMBE, s. m. arbre de l’Île de Madagascar, dont le bois est noir, & pour l’ordinaire tortu ; il croît dans les lieux pierreux ; il est fort épineux, & a peu de feuilles, qui sont toutes très petites. Ses fleurs sentent très-bon, & le bois même étant brûlé, rend une assez bonne odeur. Il y a des arbres qui sont assez gros, mais ils sont courts.

COCON, s. m. coque de ver à soie, dans laquelle il s’enferme sous une grosse enveloppe de fils doux & délies dont se fait la soie. Bombycis folliculus. Le ver à soie n’en sort qu’après s’être transformé en papillon. Le ver à soie ne fait ses œufs que lorsqu’il est sorti de son cocon, & transformé en papillon.

COCOS. s. m. Mesure. Le fruit du cocos séché, & vidé de sa moëlle, sert à Siam de mesure pour les liquides & pour les grains.

☞ COCRÉANCIER ou CONCRÉANCIER, terme de Jurisprudence. Celui qui est créancier conjointement avec un autre, ou avec plusieurs autres créanciers à l’égard de la même personne.

☞ COCS, s. m. terme de Commerce. C’est ainsi qu’on appelle les petits pains de pâte de pastel.

Coction. s. f. Ce mot signifie proprement l’action de faire cuire dans l’eau ou dans quelqu’autre liqueur bouillante. Coctio, concoctio : ou l’effet qui résulte de cette action. Coctura. Sa coction épaissit certains sucs, dépouille certaines substances de leurs qualités nuisibles.

Coction, en Médecine, signifie digestion, ou l’altération utile à l’économie animale qu’éprouvent les matières nourrissantes & les humeurs dans les différentes parties du corps. Concoctio.

Quand l’estomac fait une suffisante coction des alimens, des humeurs, c’est un signe de santé. On réduit à cinq les coctions qui se font dans notre corps, tant pour la propagation de l’espèce, que pour la conservation de l’individu. Ces cinq espèces de coctions sont la Chylose, la Chymose, l’Hœmatose, la Pneumatose, la Spermatose. On peut en ajouter une sixième, qui est propre aux femelles, c’est la Galactose.

Coction, en Pharmacie, exprime l’altération opérée sur un corps solide par l’action d’un liquide, augmentée par le feu. On fait la coction des différentes matières pour les ramollir, & les rendre propres à être réduites en pulpe.

☞ Les oignons qu’on ramollit sous la cendre portent avec eux le liquide qu’on est obligé d’appliquer aux corps qui sont plus durs.

☞ En Pharmacie, cuite & coction sont deux choses différentes.

Coction des métaux. Terme de Métallurgie. Manière dont les métaux se perfectionnent dans le sein de la terre.

Coction, en Alchimie, est la longue digestion à laquelle est exposée la matière du grand-œuvre, pour être conduite par des degrés insensibles à la maturation.

COCU. s. m. Terme injurieux & un peu libre, qui se dit de celui dont la femme est infidelle, & viole la foi conjugale. Les jaloux sont plus souvent cocus que les autres. Le jaloux souffre plus que le cocu. Mont.

Être cocu en herbe, c’est-à-dire, être un petit commencement de cocu, être taillé pour être un maître cocu. Richelet. Jean Névizan, Auteur italien du commencement du seizième siècle, a parlé des cocus en herbe (cornuti in herbis) dans la Foret Nuptiale. Ce qui fait conjecturer qu’il y a long temps que cette expression est en usage, même en d’autres pays qu’en France. Charron, en sa Sagesse (ô le beau livre ! il vaut mieux que des perles & des diamans) a dit quelque part ; qu’un avare est plus malheureux qu’un pauvre, & un jaloux qu’un cocu. Il me semble que ce grand homme a dit vrai-là, aussi-bien qu’ailleurs. Gui Patin. Lucullus, César, Pompeius, Antonius, Caton, & d’autres braves hommes furent cocus, & le furent, sans en exciter tumulte. Il n’y aut en ce temps-là qu’un sot de Lepidus (pere du Triumvir) qui en mourut d’angoisse. Montagne. Il mourut, dit Plutarque, de maladie qui lui vint, non tant du regret de la ruine de ses affaires, comme de la douleur qu’il reçut d’une lettre qui tomba entre ses mains, par laquelle il connut que sa femme avoit forfait à son honneur : Vie de Pompée de la version d’Amyot.

Auguste faisoit des cocus ; plutôt par raison d’Etat, que par volupté. Rochefort. Dictionnaire.

Ménage croit que ce mot vient de cuculus, à cause que le coucou va pondre dans le nid des autres oiseaux. Pasquier, en approuvant l’étymologie, ajoûte : nous faisons faute d’appeler cocu, celui dont la femme va en dommage ; il y auroit plus de raison de l’adapter à celui qui agit, qu’à celui qui pâtit. C’est pourquoi les Latins appeloient curruca dans le même sens, celui dont la femme étoit infidelle ; car c’est dans le nid de la fauvette que va pondre le coucou. Ménage. Spelmannus le dérive de cucurbita & cucurbitare, qui signifie débaucher la femme d’autrui. Mais Du Cange dit plus vraisemblablement, que c’est le mot de cous redoublé, qu’on disoit aussi pour cornard : d’où vient qu’on a appelé aussi ces gens-là coupeaux. Car on appeloit anciennement cos, ou cous, les maris malheureux. Cette injure étoit un outrage si sanglant, qu’on pouvoit tuer impunément l’offenseur. Beaumanoir rapporte, que Cil, à qui telle vilainie fut dite, sacca un coutel, & occit cel qui le fait ; & fut délivré par jugement par le bon Roi Philippe & son Conseil.

COCUAGE, s. m. malheur, disgrace, état de celui dont la femme est infidelle. Conjugis infidelitas. Il faut de l’insensibilité, ou de la constance, pour supporter patiemment le cocuage.

COCUFIER, v. a. faire quelqu’un cocu. Currucare.

COCYTE. Cocytus. ☞ Fleuve d’Epire, un des quatre que les Poëtes font couler aux enfers. Son nom qui signifie plainte, marque les cris de ceux qui sont dans les tourmens. Ce fleuve a donné son nom aux fêtes Cocytiennes, qu’on célébroit aux enfers à l’honneur de Proserpine. Il est différent d’une autre rivière de même nom, en Italie, près du lac d’Averne, & qui se déchargeoit dans le lac Lucrin, qui fut presque tout comblé par la chûte d’une montagne dans un tremblement de terre, en 1538.

☞ COCYTIENNES. (Fêtes) Voyez Cocyte.

COD.

CODAGA-PALA. s. m. C’est un arbre qui croît dans le Malabar. ☞ Sa racine courte & fibreuse est couverte d’une écorce jaunâtre, d’un goût amer & piquant. Ses tiges fermes & ligneuses se subdivisent en rameaux, dont le bois est blanchâtre, & l’écorce tirant sur le noir. Ses feuilles fournissent un sucre laiteux. L’écorce du tronc & de la racine pulvérisée & prise dans du lait aigre, arrête le cours de ventre & le flux hémorrhoïdal. Sa racine, réduite en poudre, & cuite dans de l’eau où l’on a lavé du riz, est propre pour fomenter les parties enflées dans l’esquinancie, les tumeurs de quelque espèce qu’elles soient, aussi bien que les parties affectées de la goutte. Elle guérit le mal de dents, quand on la garde dans la bouche, & tue les vers. Ray. Hist. Plant.