est infaillible contre toutes sortes de coliques. Il faut, dit-il, avoir un anneau de fer d’un pouce & demi, ou environ de diamètre, & gros à proportion ; le faire bien rougir au feu, & faisant étendre le malade sur le dos, lui appliquer l’anneau sur le nombril, ensorte que le nombril serve comme de centre à l’anneau : le malade ne tardera pas à en ressentir l’ardeur, il faut alors le retirer promptement ; la révolution subite qui se fera dans le bas ventre dissipera en peu de tems toutes les douleurs. Il se fait garant du prompt effet de ce remede, & m’assure qu’il s’en est toujours servi aux Indes avec succès. Lettr. édif. Tom. IX.
Colique d’estomac. Stomachi tormina. Ce sont des douleurs aiguës & vives dans les fibres de l’estomac. La colique d’estomac cause des vomissemens, & réduit quelquefois à la mort. Une décoction de fleurs de camomille dans de la bière commune a guéri de la colique d’estomac. Si l’on prend seulement deux fois un bolus composé d’une drachme de rhubarbe & d’autant de l’hiéra de Galien & de miel rosat, il n’y aura point de purgation plus sûre ni plus efficace pour prévenir la colique d’estomac.
Colique de Poitou. Morbus colicus Pictaviensis. Une espèce de colique qui est familière à Amsterdam pendant l’hiver, se manifeste sous les dehors de celle qui a été ci-devant appelée Colique de Poitou. Demours, Acad. d’Ed. I. c. 418, 419.
☞ La Colique de Poitou est une espèce particulière de colique qui provient des exhalaisons, des préparations de plomb, & de l’usage des vins sophistiqués avec des préparations de ce métal. Colica Pictonum. On l’appelle aussi colique des Plombiers, parce que les ouvriers qui travaillent à fondre ou à purifier le plomb, ou qui sont exposés à recevoir les vapeurs qui en sortent, y sont fort sujets ; & colique des Peintres, colica Pictorum, parce que les Peintres qui emploient le blanc de Céruse y sont aussi fort exposés.
☞ COLIQUE, en termes d’Anatomie, est aussi adj. Alors ce terme sert à désigner les artères & les veines qui appartiennent au colon. Il y a quatre artères coliques, les deux droites qui naissent de la mésentérique supérieure ; & les deux gauches qui naissent de la mésentérique inférieure. Les veines coliques vont se rendre à la veine mésaraïque qui porte le sang qu’elle en reçoit dans le tronc de la veine porte.
☞ COLIQUEUX, EUSE, adj. Colicus. Ce mot dans Montaigne signifie, qui est sujet à la colique, ou qui donne la colique.
COLIS, s. m. terme de Négoce, particulièrement en usage à Lyon. Il signifie une balle, ballot, ou caisse. On prétend que les Lyonnois ont emprunté ce mot des Italiens.
COLISÉE. s. m. Amphithéâtre ovale qui fut bâti à Rome par Vespasien. Amphitheatrum Vespasiani. Le colisée fut élevé dans le lieu où étoit l’étang de la maison dorée de Néron. On y voyoit autrefois des statues qui représentoient toutes les Provinces de l’Empire, au milieu desquelles étoit celle de Rome, qui tenoit à la main une pomme d’or, comme témoigne Ugution. On a aussi appelé colisée un autre Amphithéâtre de l’Empereur Sévère. On faisoit dans ces superbes colisées des jeux & des combats & de bêtes farouches. Le tems & les guerres ont ruiné ces colisées. Il y a encore à Argos & à Corinthe des colisées qui sont semblables.
Ce nom s’est dit en général pour Théâtre, Amphithéâtre. Le nom de colisée vient du latin coliseum, formé de Colossæum, à cause du Colosse de Néron qui étoit à Rome proche du colisée, ou, selon Nardini, de l’Italien coliseo.
☞ COLLABORATION, s. f. terme de Jurisprudence. Collaboratio. C’est le travail de deux personnes qui tendent à une même fin. Ce terme s’emploie principalement en parlant de la communauté entre mari & femme ; & c’est dans ce sens qu’on dit que la moitié des biens de la communauté appartient au survivant des conjoints parce qu’elle est le fruit de leur collaboration. Au reste je ne sais si ce terme, qui est d’ailleurs fort expressif, est en usage par tout.
COLLAF ou COLLAPH, s. m. espèce de Saule, qui croît en plusieurs endroits d’Egypte, & principalement dans des lieux humides. Salix Ægyptacia, en Arabe חלאף Hhollaph, quelques-uns disent Calaph, mais mal. Ses feuilles sont larges d’un doigt, & longues de deux. Ses fleurs sont blanches, cotonnées, odoriférantes, & en fort grande quantité. On en fait une eau que les Égyptiens appellent machalaf. Ils l’estiment souveraine contre toute sorte de venin ; & comme elle fortifie le cœur, on tient qu’ils ont donné le nom de calaf à l’arbre, parce que ce mot signifie cœur en Arabe. D’autres disent qu’ils l’ont appelé ainsi à cause que son fruit a la figure d’un cœur, quand il commence à paroître.
☞ COLLAGE, s. m. terme de papeterie. Action de coller le papier, c’est-à-dire, de l’enduire feuille par feuille, quand il est bien sec, d’une espèce de colle, pour le mettre en état de recevoir l’écriture.
☞ On le dit aussi de la matière qui sert à le faire, qui sont des rognures de parchemin, des extrémités qu’on enleve des peaux, &c. Voyez Colle.
☞ COLLAO, Contrée de l’Amérique méridionale au Pérou, dans l’Audience de Los-Charcas.
COLLATAIRE. s. m. C’est celui à qui un bénéfice a été conféré par celui qui a droit de conférer, en qualité de Collateur. On dit le pourvû par le Collateur, mieux que Collataire.
COLLATÉRAL. s. m. Les Collatéraux, les sous-aîles, ou les bas-côtés d’une Eglise, sont tous termes synonymes. Alæ Ecclesiæ. Les Collatéraux de la Cathédrale de Rouen, y compris les Chapelles, ont chacun 28 piés de large, & 42 piés de haut. Descript. Géogr. & Histor. de la Haute-Norm. tom. 2, p. 26.
☞ Les derniers Arrêts ont jugé que les Collatéraux du Chœur, lors même qu’ils sont de même construction que le Chœur, ne sont point à la charge des gros décimateurs, qui sont seulement tenus des réparations du Chœur & Cancel.
COLLATÉRAL, ALE, adj. terme de Géographie. Qui est à côté. On appelle vens Collatéraux ceux qui soufflent à côté de ceux qui sont dans les points cardinaux de l’Horison, comme le Nord-Est, Sud-Est, Nord-Ouest, Sud-Ouest, & de leurs subdivisions. Un vent collatéral, ventus collateralis. Points collatéraux, ceux qui sont au milieu de deux points Cardinaux.
Ce mot vient du latin collateralis.
Collatéral, ale, terme de Droit & de Généalogie, se dit au figuré d’un parent qui sort d’une même souche, & qui n’est point au rang des ascendans, ni descendans ; mais qui est comme à côté, tels que sont les oncles, tantes, neveux, nièces, cousins, cousines. Transversus cognationis gradus, collateralis. On dit au pluriel les collatéraux au substantif. Transverso cognationis gradu juncti. Ils sont appelés collatéraux, parce qu’au lieu que les ascendans & les descendans sont dans une même ligne, qui les lie successivement l’un à l’autre ; les freres & les sœurs & tous les autres plus éloignés, sont entr’eux les uns à côté des autres, chacun dans sa ligne sous les ascendans qui leur sont communs. Ceux qui sont dans un degré supérieur, & plus proche de la souche commune, représentent une espèce de paternité à l’égard de ceux qui sont plus éloignés, au lieu qu’il y a plus d’égalité entre ceux qui sont parens dans le même degré. Quand il s’agit de dispense de mariage, l’on a égard à cette distinction, & à cette espèce de collatéraux ascendans & descendans.
On appelle, en Généalogie, la ligne collatérale ; celle qui est au côté de la directe, où sont les cousins, neveux, oncles, tantes, &c. Linea transversa.
Conseil Collatéral. C’est un Conseil d’Etat du Royaume de Naple. Tant que le Royaume de Naples a fait partie de la Couronne d’Espagne, le