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COM

celui du Rapporteur, & sur lequel un procès a été partagé. Auctor sententia ad partiendam litem prævalentis.

☞ Dans ce cas l’affaire est portée dans une autre Chambre, pour y être, sur l’examen des raisons de part & d’autre, départagée & jugée précisément en faveur de l’une des deux opinions, sans y rien ajouter ni diminuer.

☞ Le Rapporteur soûtient son avis par les motifs & les raisons qui l’ont déterminé à le donner.

☞ Le Compartiteur expose les raisons de l’avis contraire.

☞ Les raisons de part & d’autre pesées & examinées, la Chambre juge.

Ces mots viennent du Latin partior, de pars.

COMPARUIT, terme de Palais. Ce mot est purement latin, & veut dire, il a comparu. On le trouve dans les livres de Droit, pris substantivement ; alors il signifie un acte délivré par un Juge à une des parties pour certifier sa comparution, lorsque l’autre partie est défaillante ou décédée ; pour faire appeler de nouveau en cause le défaillant ou ses héritiers.

COMPARUTION. s. f. Présentation en Justice. Obitus vadimonii. Une comparution personnelle, est celle qui se fait au Greffe en personne. Une comparution en état de prise de corps, ne se fait qu’étant prisonnier, ou ayant un écroue à la main. Comparution par Procureur, est celle qui se fait en faisant présenter un Procureur pour occuper sur des affaires civiles. En tous les Procès-verbaux on donne acte aux Procureurs & aux parties de leur comparution, dire & remontrances, & défaut contre les absens. Ce mot vient de compareo.

COMPAS. s. m. instrument de Mathématique, qui sert à décrire des cercles, & à mesurer les distances de deux points, de deux lignes. Circinus. Il est composé de deux branches de fer ou de cuivre, pointues par en bas, & attachées, par un clou rivé sur lequel elles sont mobiles dans une charnière. Un compas à quatre pointes, ou à pointes changeantes, est celui qui a des pointes d’acier ; un porte-crayon, un coupe-cercle, qu’on change, & qu’on attache avec une vis à une des branches. Les Poëtes nous ont voulu faire croire qu’Icare étoit l’inventeur du compas. C’est Calus, fils de la sœur de Dédale qui l’inventa, & Dédale en conçut une telle jalousie, qu’il le tua.

On dit figurément, faire les choses avec règle & compas ; marcher avec règle & compas ; pour dire, avec grande précaution & exactitude, avec une proportion étudiée, ne faire rien à l’étourdi. Metiri omnia suis rationibus. Il pèse toutes ses paroles, & crache même avec compas. Main. Tout son corps est fait au compas. Voit. On dit qu’un homme a le compas dans l’œil ; pour dire, qu’il mesure aussi juste à l’œil, qu’il le pourroit faire avec un compas.

Son discours, ses gestes, ses pas,
Sont tous mesurés au compas. Gomb.

En pareil jour, que chomons ici-bas ;
Prêtre sacré baptisoit une Muse,
Qui les surpasse autant par ses appas,
Que par le don d’une science infuse,
De bien rimer, d’ajuster au compas,
Tendre chanson, ou plaintive Elégie,
Et qui plus est composer Tragédie.

Nouv. choix de vers.

Ce mot vient de compartir, compartissement. On peut aussi le faire venir de compes. En effet le compas a deux piés, dont l’un tourne pendant que l’autre est fixe.

Compas brisé. Les Doreurs sur tranche se servent de ce compas pour placer l’or en feuilles sur l’assiette, dont ils couvrent la tranche du livre qu’ils veulent dorer.

Compas de division, est un compas, qui par le moyen d’une vis tarodée de deux grosseurs, l’une plus déliée que l’autre, & traversant deux petits cylindres mobiles dans le milieu de ses branches, s’ouvre & se ferme tant & si peu que l’on veut, pour diviser une ligne en autant de parties qu’on fait faire de mouvemens à la vis. Circinus divisiones adjuvans.

Compas à tracer des ellipses & des ovales. Le Gentilhomme de Bretagne qui a donné la méthode de tracer des courbes rampantes pour les escaliers, donne à la fin la figure & la description de cet instrument. Il est composé d’une règle de bois carrée, bien droite & bien égale, d’environ sept à huit piés de longueur, sur laquelle sont ajustées deux boîtes pour couler au long de la règle ; au dessous de ces boîtes est un petit cône autour, & au dessus une petite vis à oreille, pour l’arrêter sur la règle, à l’extrémité de laquelle s’ajuste aussi une pointe d’acier au dessous de la boîte, qui coule librement, & s’arrête aussi par le moyen d’une vis à oreille pour tracer l’ovale, soit avec la pointe ou un crayon. Les deux boîtes s’ajustent au long des branches d’une croix, sur laquelle porte la règle, & au dedans de laquelle il y a une coulisse en forme de queue d’aronde. Cette croix doit être faite bien carrément, c’est-à-dire, bien exactement à angles droits, & les coulisses doivent être également profondes & également larges ; car c’est en cela que consiste toute la justesse. On met la règle dans les coulisses ; on arrête les boîtes ; on tourne la règle, qui faisant aussi tourner les boîtes dans la coulisse, en avançant & reculant au long de la croix & l’autre boîte dans l’autre branche de la croix. Il faut mettre aussi des pointes de clou par dessus la croix aux quatre coins, pour l’arrêter fixement sur un plancher, ou sur un enduit. Il y a une petite platine mince pour ajuster dans la mortoise sous la vis à oreille, afin d’affermir les boîtes sur la grande règle que l’on fait mouvoir, comme on l’a dit, dans les coulisses, pour tracer l’ovale que l’on demande, & selon qu’on la veut, plus grande ou plus petite, ou si l’on en veut deux concentriques l’une à l’autre s’il n’y a qu’à avancer ou reculer sur la règle la pointe d’acier, qui sert à tracer l’ovale.

Le compas à ellipse est, selon Frézier, un instrument composé du compas à verge, & de deux poupées de plus, qu’on fait mouvoir dans une coulisse, pratiquée dans une figure de croix pour une ellipse entière, ou de T pour tracer une demi-ellipse sur des arcs donnés. Cet Auteur donne la description de cet instrument dans sa Stéréotomie, p. 138.

Le Compas à ovale est une simple équerre, sur les côtés de laquelle on fait couler deux pivots attachés à certaine distance à une règle, au bout de laquelle est un crayon pour le tracer : d’où il suit que pour une ellipse entière il faut assembler quatre équerres séparées par une coulisse, pour laisser le passage de ces pivots ; supposant qu’on ne veuille tracer qu’une demi-ellipse, il faut un instrument composé de deux équerres avec une coulisse entre deux. Frézier.

Compas de proportion, est un instrument de Géométrie composé de deux règles plates, mobiles dans une charnière avec des pinules. Circinus proportionibus inveniendis aptatus. Il sert à observer les longueurs, largeurs & distance des corps, & pour plusieurs usages de l’Altimétrie. Il y a des lignes divisées qui sont marquées sur les branches plattes, dont deux sont de parties égales, d’autres qui marquent la mesure ou la corde des angles, d’autres la proportion du poids des métaux, &c. Stauffler, Henrion, Ozanam, & plusieurs autres Auteurs, ont écrit des livres entiers de l’usage du compas de proportion.

Compas de réduction, est un compas qui étant composé de deux branches croisées & mouvantes sur un centre fixe, forme quatre pointes ou jambes, dont les deux petites opposées aux deux plus grandes, servent à réduire toute mesure capable de la plus grande ouverture à la moitié, au