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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/896

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CON

volare. Une femme pendant son année de viduité, ne doit pas convoler à de secondes noces. La femme ne peut pas avantager son mari, quand elle convole en secondes noces, de plus grosse somme que celle qu’elle laisse à celui de ses enfans, à qui elle donne le moins.

☞ On doit dire, convoler à de secondes noces, convoler à un second mariage, & non pas convoler en secondes noces, quoiqu’on décide le contraire dans le Dict. de l’Acad. Pourquoi cette distinction, convoler à un second mariage, convoler en secondes noces ?

Convoler se dit aussi quelquefois absolument par une espèce d’ellipse. Cette veuve ne sera pas longtemps sans convoler. Elle a convolé. Il est du style familier. Ac. Franc.

CONVOQUER, v. a. faire assembler par autorité juridique. Convocare, &c. Il faut convoquer exprès tout le Chapitre, pour rendre valables les délibérations importantes. Convoquer un Concile, les Etats. Convoquer les deux semestres d’une compagnie. On convoque avec quelques solemnités. On le dit des assemblées publiques : mais on convie, quand on fait des assemblées particulières de parens, amis, &c.

Convoqué, ée. part. Convocatus.

CONVOY, Voyez CONVOI.

CONVOYER, vieux v. a. qui s’est dit autrefois pour inviter, attirer. Invitare, vocare.

Convoyer, v. a. accompagner quelque personne, quelque chose, soit pour lui faire honneur, soit avec main forte pour sa sûreté. Le corps mort de cette Princesse a été convoyé par un grand nombre d’Officiers, jusqu’au tombeau de ses pères. Funebrem alicujus pompam comitari. On a fait convoyer cette voiture d’argent jusqu’à l’armée, par deux compagnies de Cavalerie. Convoyer des vaisseaux marchands se dit d’un vaisseau de guerre qui les escorte & prend soin de leur conduite. Persequi commeatum.

Convoyer n’a guère d’usage que dans cette dernière acception.

Convoyé, ée. part.

Ce mot vient de conviare, comitari per viam.

CONVOYONS. Voyez Couvoyons.

CONVULSÉ, ÉE. adj. qui souffre une convulsion, qui est attaqué de convulsions. Convulsus, a, um. La glotte convulsée. Dod. Acad. des Sc. 1700. Mém. p. 243. Des muscles convulsés.

CONVULSIF, IVE. adj. terme de Médecine, qui se dit des mouvemens qui dépendent naturellement de la volonté, & qui deviennent involontaires par quelque cause étrangère. Motus spaticus, motus qui contradictione nervorum cietur, convulsus. Le mouvement convulsif est une contraction qui se fait par intervalles ; en quoi il diffère de la convulsion, qui est une contraction continue. Quand le principe des nerfs est attaqué, il arrive des mouvemens convulsifs. La tension convulsive des solides est une des principales causes qui détruisent l’équilibre qui doit être entre les solides & les fluides. Journ. des Sav.

Convulsif se dit aussi de ce qui cause la convulsion, ou les mouvemens convulsifs. Les plaies des nerfs sont convulsives. L’ellébore blanc est convulsif.

Convulsif au figuré, se dit des mouvemens trop emportés & trop violens de la colère, ou de quelqu’autre passion. Motus animi impotens. Vos mouvemens convulsifs de fureurs me font craindre pour votre raison. S. Evr.

CONVULSION. s. f. terme de Médecine, c’est une contraction continue qui se fait contre notre volonté des parties du corps, qui ont accoutumé de se mouvoir suivant notre volonté. Spasmus, convulsio, contrario nervorum. Les maladies violentes font mourir quelquefois avec de grandes convulsions.

☞ On appelle proprement convulsion, un mouvement irrégulier & involontaire des muscles, avec secousse & violence.

Convulsion se dit figurément des emportemens, efforts extraordinaires qu’on fait pour quelque chose. Animi impotentia, animi impotentis effrenatio. La seule vue d’un homme qui demande de l’argent à cet avare lui donne des convulsions. Mol. Puisque les figures expriment les mouvemens de notre ame, celles que l’on mêle en des sujets où l’ame ne s’émeut point, sont des mouvemens contre la nature, & des espèces de convulsions. Port-R. Cet homme rit avec un emportement ridicule ; fort accès va jusqu’aux convulsions. Bell. Les animaux de l’humeur de notre fâcheux, sont toujours farouches, & il leur prend des convulsions si subites, que personne n’est en assûrance auprès d’eux. Balz.

Et tandis que tous deux étaient précipités
Dans les convulsions de leurs civilités,
Je me suis doucement esquivé sans rien dire. Mol.

CONVULSIONNAIRE. s. m. malade agité de convulsions.

☞ CONVULSIONNAIRES ou CONVULSIONISTES. On a donné ce nom à quelques fanatiques modernes dont la secte a commencé de nos jours sur le tombeau de M. Paris. Ce fanatisme déplorable fut rejeté avec unanimité par les appelans les plus éclairés ; de-là, les noms de Convulsionnaires & d’Anticonvulsionnaires. Tous les miraculés étoient agités sur le tombeau de M. Paris de convulsions les plus surprenantes, dont on peut voir le détail dans un auteur non suspect, M. Colbert, Evêque de Montpellier, dans son Ordonnance du 11 Nov. 1736. Ces convulsions, dit-il, consistoient dans des élancemens subits, des tremblemens & des secousses violentes de tout le corps, des roulemens par terre, des bondissemens sur le pavé, des roideurs, des agitations effrayantes des bras, des jambes, de la tête contre le pavé, des extensions douloureuses, des frissonnemens, des grincemens de dents, des renversemens dans les yeux, des contorsions dans le Visage, des mouvemens impétueux & involontaires qui paroissoient tenir de la fureur, des douleurs inexprimables, des états d’insensibilité & de mort apparente, des cris affreux qui ressembloient à des mugissemens, des altérations, & quelquefois même des paroles d’impatience & d’emportement. Reconnoît-on ici l’œuvre de Dieu ? Est-ce de miraculés qu’on nous parle, ou plutôt ne nous fait-on pas le récit des plus furieuses possessions ?

☞ Le Cimetière fut fermé par ordre du Roi, au mois de Janvier 1732. Des maisons particulières furent les théâtres où l’on continua de jouer en secret ces farces scandaleuses. Mais enfin les convulsions ont eu le sort de toutes les nouveautés, & sont tombées avec le temps dans le discrédit.

CONYZA. s. f. plante. Voyez Conise.

CONZA, petite ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, au pié de l’Apennin.

CONZÉLATEUR. s. m. un des arcs-boutans d’un parti. C’est l’épithète que Guillaume Rose donne au Commissaire Louchard, qui fut un des quatre de la faction des seize, que le Duc de Mayenne fit pendre pour la mort du Président Brisson. « Monsieur le Lieutenant, dit-il, vous avez fait pendre votre Argentier conzélateur Louchard, & avez déclaré par conséquent pendables tous ceux qui ont assisté à la cérémonie de l’Ordre de l’union qu’on a baillé au Président Brisson. » Sat. Mén. in-8o. p. 82.

☞ CONZIEU, petite ville de France dans le Bugey, à deux lieues de la ville de Bellay.