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ECU EDE

entre les mains duquel il prête serment de fidélité. Il n’est appelé sur l’Etat qu’Ecuyer ordinaire de la grande Ecurie.

Le premier Ecuyer, qu’on appelle absolument Monsieur le premier, est celui qui commande à la petite Ecurie & aux Pages du Roi qui y sont. Il prête serment de fidélité entre les mains du Roi. Cette charge n’est pas aussi ancienne que celle de Grand Ecuyer. Il a sous lui des Ecuyers de quartiers, qui aident au Roi à monter à cheval. Chez les Princes & Grands Seigneurs, il y a des Ecuyers qui disposent de toute l’écurie, & commandent à la livrée.

Ecuyer Cavalcadour, chez le Roi & les Princes, est celui qui commande l’écurie des chevaux-servans à leur personne.

Ecuyer, est celui qui, chez les Princesses & grandes Dames, non-seulement commande leur écurie, mais encore donne la main pour les mener. L’Ecuyer de la Reine, de Madame, &c. Et on les appelle Ecuyers, ou Chevaliers d’honneur.

Ce mot s’est étendu à tous ceux qui donnent la main aux Dames, soit qu’ils soient leurs domestiques, soit qu’ils soient leurs galans, soit qu’ils le fassent par pure civilité. Cette partie étoit bien assortie, chaque Dame avoit son Ecuyer. Ecuyer, se dit aussi de quelques Ôfticiers particuliers. Un Ecuyer tranchant, est celui qui est occupé chez les Princes à dépecer, à servir les viandes. Sector mcnfarius., scindendi opfonii Magister. Cette charge n’est plus guère en usager, maison appelle encore Ecuyer tranchant, celui d’une compagnie qui dépèce.adroitement les viandes qu’il sert. Les Allemans se piquent fort d’être bons Ecuyers tranchans : ils ont des AListres exprès pour leur apprendre cet art.

Ce mot se dit peut être en ce sens par corruption ^Ecayer, qu’on appeloit en Latin sociétés escarii, ou menfarii, ce qui vient de ejca, c’est- à dire, viande : la ressemblance des mots les a fait confondre. l’Ecuyer tranchant s’est appelé Dapijer \ &i non-seulement les Princes, mais les particuliers même en avoient. Voy. Dapifer.

Grand Ecuyer tranchant, ou Archiécuyer tranchant de l’Empire. Voyez Archidapifer, dans Dapifer.

- Ecuyer-bouche. C’est un Officier qui range les plats sur la table de l’office, avant que de les servir au Roi, & qui donne deux essais au Maîtres d’Hôtel.

Ecuyer de Cuistne y est celui qui commande à la cuisine du Roi, qui fait faire la délivrance des viandes qu’on sert chez le Roi. Ce nom s’est étendu à presque tous les autres Cuisiniers des Grands Seigneurs.

ÉcuYER, en termes de Vénerie ^ signifie un jeune cerf, accompagnant & suivaire un vieux cerf. Cervus affectator, affecta.

Ecuyer, chez les Vignerons, signifie un faux bourgeon qui croît au pied d’un sep de vigne,J’uffraoo ^ palmes succrescens y Oculus poslerior. Ce mot s’est dit par métaphore du mot ecuyer, qui signifie un Gentil’homme du plus bas degré ; qui accompa gne un Chevalier. Au reste cet ecuyer réussit quelquefois, & répare la perte du vrai bourgeon, endommagé par la gelée, ou par quelque autre accident.

ECY.

ECYA. Voyez Ecua.

E D’A.

ÈDA. Rivière de l’Arabie heureuse. Eda y Béisins. Elle coule dans les Etats du Chérif, ou Prince de la Mecque, & se décharge dans la mer rouge à Zidden. On croit que l’Eda est le Bstius des An-

ciens.

ÉDA^stilûTOw/Tz, Ville des Provinces-Unies des Pays-

E D B E D Ë J7J

Bas. Edam est situé dans la Nord-Hollande sur le Zuiderzee, où si a un bon port, à t>ois ou quarte lieues d’Amsterdam, du côte du nord. Ldam a séance aux Etats de Hollande. Maty. Edam est célèbre par ses bons riomages, & par la quantité de vaisseaux qu’on y construit. Id. Un raconte qu’en 1430.1à mer, dans une grande tempère,. ayant rompu les digues, jeta dans les prairies d’tdam une femme marine, qui fut menée à Harlem,

☞ ; qui apprit à filer, & le fit à nos alimens. Elle vécue quelques années, ayant toujours un suffinst qui la conduisoit vers l’eau.

Le pays à Edam, qu’on appelle en Hollandois Landvam-Edam, Regeo Edami, est une contrée de là Groenlande, située au yô’^ degré de latitude septentrionale. Les Hollandois le découvrirent l’an i<î5 5, & lui donnèrent ce nom, en mémoire de la ville <^Edam.

E D B.

EDBERT. s. m. Nom d’homme. Eadbertus. S. Edherd, qu’on écrit en Anglois izadoert, fut élu Evêque de Lindisfarne en Angleterre, l’an 688. & fut successeur de Cutbert, mort l’année précédente. S. ndocte mourut lui-même le sixième de Mai de l’an 710. Henschenius y Aci. Sanct. AlaissT. II. p. l’oj. o’iQis.

E D D,

EDDA. s. f. l’Edda, citée si souventpar les Ecrivains des Antiquités du Nord, est un Recuevl de la Mythologie septentrionale ; c’est bien plus une Poësie qu’une Histoire. Chaque chapitre est une chanson en vers de plusieurs différentesmesures. Le premier chapitre contient les prédictions de la Sibylle. Les autres roulent furOdin, la m.agie, & les géans. La compitation de ÏEdda a été faite en partie par SemondFrodé, né eniflandeen 1057. plus ancien de près de cent ans que Saxon le Grammairien. Vît autre Recil est de l’Edda a eu pour Auteur Snorro né en 1 179. fils de Sturla, ce qui le fait nommer souvent Sturhïfonius par les Auteurs qui le essent. C’étoit un savant Jurisconsulte, qui a tianfmis à la postérité l’Edda y après l’avoir abrégée. Le Prologue de l’Edda, auquel cet abréviateur a donné une forme histotique, est rempli d’anachronismes, & directement contraire à tout ce qu’on lit dans les bons Auteurs Grecs & Latins, sur Sarurne, Jupiter, lesTroyens. C’est dans l’Edda que les Scaldes ont puisé ; & une partie de l’Edaa porte même le nom de Scalde, ou d’Art Poétique.

Il y avoit eu une Edda plus ancienne & beaucoup plus ample, composée par ces Asiatiques mêmes, qui avoient suivi Odin dans la Scandinavie \ car l’Edda qui reste est insuffisante pour expliquer plusieurs traits de cette Mythologie, & pour rendre raison des différens noms que les avenrures d’Odin lui avoient fait donner. Le souvenir de cette Edda plus ancienne & plus étendue, confirme qu’Odin & ses Asiatiques sont tout ce qu’il y a de plus reculé dans les Antiquités septentrionales, &i que leur commencement ne remonte pas au-delà. En effet, c’est seulement depuis Pompée, temps que l’Edda & les Chroniques ont fixé pour celui de la migration d’Odin & des premiers habitans dans la Scandinavie, que l’on commence à trouver quelque mention de ce pays dans les Anciens. De S. Aubin, Antiq. de la Nat. & de la Mon. Franc.p, sp2. & fulv.

EDE.

ÉDELAY. Petite ville de Syrie, à peu àé distance

d’Alep.

ÉDÉM A. Nom d’une ville de la Terre-Sainte. Edema.

Les Septante la nomment Arniaith, &• Ziégler,

Adamuch. Elle croit dans la Tribu de Nephtali.l^oy.

leLivredeJofuéXIX. 3^ ;.

ÉDÉME. s. m. Nom d’homme. Edemus. C’étoit un

citoyen de Cyinhos, que ses compatriotes adoré-