l82 F L A S. Winox & Harlebec ; trois Principautés , Steen- huise , Gaure , Espinoy ; quatre principaux ports de mer, l’Ecluse , Nieuport , Dunkerque & Ostende. Il appelle les quatre premiers de Flandre les quatre principaux Barons & anciennes familles du Comté, qui sont celles de Pamelle, Cisoin, Heine & Boulaër, Et les membres de Flandre, les quatre Etats de ce Comté; à savoir, les Prélats, les Nobles, les Villes & les Châtellenies. La Flandre se prend, ou s’est prise souvent, pour tout ce qui est compris entre la France, l’Allemagne & l’Océan; c’est-à-dire, pour toutes les XVII Provin- ces des Pays-Bas , que les habitans appellent la Basse- Allemagne. Germania inferior. C’est ainsi que Car- nero intitule son Histoire Espagnole des guerres ci- viles des Pays-Bas : Historia de las guerras civiles que ha avido en los Estados de Flandres , & que Bentivoglio , Della Guerra de Flandria , dit , le Pro- vincie unité di Flandria ; & que Du Ryer intitule sa traduction de Strada : De Bello Belgico , Histoire des guerres de Flandre. Cependant la Flandre, à proprement parler, n’est que l’une de ces Provinces, & n’a que les bornes que nous venons de lui don- ner. C’est ainsi que nous disons ordinairement la Hollande & les Hollandois , pour toute la Républi- que & tous les Etats des Provinces-Unies. La Flandre s’est divisée différemment , & ses dif- férentes parties ont eu différens noms en différens temps. On la divisoit autrefois en Flandre Comté , & Flandre propriétaire, & Flandre Domaine, ou en particulière & propiétaire. La Flandre particu- lière ou le Comté de Flandre , se divisoit en Flandre Gallicane ou Wallone , & en Flandre Teutonique. La Flandre Teutonique se divisoit en Teutonique propre, en Flandre Impériale, & en celle qu’on nom- moit le Domaine. Depuis le dernier siècle , la Flan- dre se divise en Flandre Wallone , Flandre Françoise & Flandre Espagnole. La Flandre Espagnole se sub- divise en Flandre Espagnole propre & Flandre Hol- landoise. Nous allons expliquer tous ces noms ci- dessous par ordre alphabétique. Guichardin ne la divise qu’en trois portions , qui sont la Flandre Fla- mande ou Flamingante , la Flandre Gallicane & l’Im- périale. La Flandre étoit anciennement le pays des Ména- piens & des Grudiens, & , selon Guichardin, seu- lement des Morins. Charlemagne y établit un Grand- Forestier , qui fut Lideric de Harlebec. Quelques- uns disent que la Flandre fut érigée en Comté par Louis le Débonnaire , en faveur de Baudouin , qui avoir épousé la Princesse Judith, sa fille, femme en premières noces d'Ethelulphe , Roi d’Angleterre , mais ils se trompent. D’autres, que c’est Charlemagne qui fit cette érection l’an 793, en faveur de Lideric de Harlebec, qu’il fit Comte & Grand-Foreftier de Flandre , & qui fut la tige des Comtes de Flandre. D’autres , que Charlemagne le fit seulement Grand Forestier, & que ce n’est que Charles le Chauve qui érigea la Flandre en Comté ; car Odoacre , fils d’En- guerrand , n’ayant point eu de postérité, Charles le Chauve érigea la Flandre en Comté, & en invertit Baudouin Bras- de-fer , à condition de le tenir à foi & hommage de la France. Il fit aussi le Comte de Flandre Pair de France , & c’est lui qui ceignoit l’épée au Roi dans la cérémonie de son facre , et qui la portoit devant lui dans les cérémonies. Buzelin , Callo Flandria , L. III , c. I. Marguerite, fille uni- que de Louis le Masle, dernier Comte de Flandre, delaMailon de Béthune, ayant été accordée en 1 352 , à l’âge de quatre ans, à Philippe Duc de Bourgogne & Comte d’Artois , qui n’avoit que sept ans , elle lui porta le Comté de Flandre. Marie, fille unique de Charles le Terrible, dernier Duc de Bourgogne, mort en 1477, le porta dans la Maison d’Autriche par son mariage avec Maximilien I. Voyez le P. Bu- zelin , Jéfuite, dans fes Ann. Gallo-Flandr. Gui- CHARDIN, dans fa Defcription des Pays-Bas, qui a été traduite & imprimée in-folio à Anvers, chez Tbûtia ca ijSi. Hadr. ds Valois, Not. Gall. FL A p. I çs i i 9^- L^ Flandre reçut la Foi de faint Vicf trice , Evéque de Rouen, vers le miheu du IV’ liècle^ Voy. TiLLEMONT , Hifi. Ecclef. T. Xj p. 66 j & fuiv. On varie tur l’origine du nom de Flandre. Quel- ques-uns dilent qu’il vient de Flamdebert , Flande- bert ou Flantdcbert , fils d’un certain Claude, Roi des Gaulois : car Céfar ayant fait afliéger Bavay, alors- ville des Bovaques , par C. Antiftitus Reginus , fon Lieutenant , & les aftîégés étant extrêmement prellcs de la hunine, on dit qu’Andrcmade, Roi de la na- tion, fit ibrtir de la ville par des chemins fouter- reins , la plus grande partie des Bourgeois avec une efcorte de loldats , fous la conduire de Flandcberi; & de Flamincus; qu’ils s’arrêtèrent dans les campa- gnes du Lys près Eaiileul; que Flandebert fit uri traité avec Antiftius à des conditions avantageufes ; qu’il en obtint tout ce qui s’étendoit depuis l’Efcauc juiqu’a la mer, & qui n’étoit qu’une épailFc foret; qu’il ladélricha, cultiva la terre, fur-rout proche du Lys; qu’il y bâtit la ville de Lille, & que s’étant ainfi fait là un Etat , le pays prit fon nom. D’autres prétendent qu’il l’a pris de Flandrine , fille de Lide- ric II , Grand-Foreftier de ce pays , fous Charlemagne & Louis le Débonnaire. D’autres croient que la Flan- dre, que les habitans appellent Vlaenderen ou Flaan- dereri^ a pris Ion nom des vents qui fouftloient avec impétuofrré contre les forêts dont elle étoit autre- fois couverte , ou bien de ces mots L?i.ûns fmClus ou flatus; favoir, des ondes Hottantes de la mer, ou des vents marins & occidentaux qui y régnent. Cor- neille Schepper dérive ce nom du mot Allemand fldidreii, c[m fignifioit //èc/zej. Cette étymologie a plu à plufieurs, & entr’autres à Pierre Nannie,par- cequ’on ufoit autrefois d’arcs & de flèches dans ce pays. Foye^ Guichardin dans fa Defcription dq Flandre , & Meyer dans fon Hift. de FlaAdre. Flandre nommée le Domaine, Dominatus. Elle n’c- toit pas toute au-delà de l’Efcaut, comme l’a écrie M. Corneille dans fon Dich Géogr. T. II, p. 100^ Cette partie de Flandre comprenoit plus de pays, de villes & de bourgs , que le Comté & la Flandre pro- priétaire. Elle avoit au-delà de l’Efcaut beaucoup de campagnes & le Comté d Aloft , les deux villes d’A- loft & de Ninove, & au moins 172 bourgs ou vil- lages. En-deçà de l’Efcaut, elle avoit le pays de Was ou Waes , le territoire de Beveren , & ce que le P. Buzelin appelle Quacuor O^cia ; Sanderus , Quatuor Ambacta; d’autres , Quatuor opifcia , Sc les Flamands, Z)e Vier Ambachten y & en François les Quatre Offices. Le Domaine a dans le pays de Was, Rupelmonde, & dans les quatre Métiers , Axel & Hulft. Buzchn dir que le Domaine eft I4 même choie que la Flandre Impériale. On ne fait pas bien pourquoi cette partie de la, Flandre a été appelée le Domaine. Dominatus. Quel- ques-uns di(ent que c’eft parccqu’elle croit partagée entre plufieurs petits Seigneurs auxquels elle appar- renoir. D’autres prétendent que c’eft parceque les Princes de Flandre avoient plus de pouvoir & d’aiL- torité dans ce pays, que dans le reft’c de leurs Etats, F’oye^ le p. Buzelin, Jéfuite, Gallo-Flandr. L. i, c. : . Comme cet Auteur dit que ce pays fut appelé Flandre Impériale , parceque les Empereurs ert avoient la fouveraineté , & qu’il relevoit d’eux , que c’étoit un Fief Impérial; &: d’ailleurs, commet il dit encore, la Flandre propriétaire fut ainli apw- pelée , parceque les Comrcsde Flandre avaient cette partie en toute fouveraineté, fans dépendre, ni re- lever d’aucun autre Prince, Empereur ou Roi : il f a plus d’apparence que le Domaine a érc ainfi ap- pelé par oppofition à la Flandre propriétaire , & parccqu’il relevoit de l’Empereur. Flandre ^svag-hoi-ï.. Flandria Hifpanlca , partie diT Comté de Flandre , qui cil entre la Flandre Francoife & la Flandre Hollandoife. On y trouve les Châtel- lenies d’Oudenarde , de Courtray & de Gand, avec le territoire & le Franc de Bruges. Depuis le traité de Raftad , tout ce que l’Efpagne polfédoit aupa-r ravaat dajjs ks Pays-Bas» eft à l’Empereur*
