Aller au contenu

Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, IV.djvu/715

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Verr< ; que de haillons. Les haillons des Cyniques né ccusribuent en rien à la tranquillité ni à la iftodef- Tie ; l’ambition suivit Diogène jusques dans son tonneau. S. Evr. Quittez ces vieux haillons.

Ce mot vient du Celtique ou bas-Breton, où il (Igisihe, celui qui a de pauvres habits.

Haillon se dit aussi des habits mal-propres. Cet homme si si mal-propre, que ses plus beaux habits ne paroissent que des haillons.

Haillon se dit encore des vieux meubles. Il n’y avoit en cet inventaire que des haillons qui n’étoient propi es que pour des Frippiers.

Haillon se dit aussi des vieux morceaux de toile & de diAp, qu’on jette dans les rues, & que ramassent le : Chifsonniers. Le papier n’est fait que de vieux haillons.

On dérive zemotàéfale, comme qui diroir yàil- sons.

HAIMBOURG, Hamburgum. Qxcqïes-Mns écrivent Hymbourg. Hamhurga. Ville d’Allemagne, dans la basse Autriche, au bord méridional du Danube, à la frontière de la Hongrie, & environ à dix lieues de Vienne. Quelques Autents prétendent que Haimboiirg est le Comagcnum, que les Anciens mettoient dans la Pannonie. Maty. M. de Tillemont qui écrit Haimhourg, croit que ce pourroit être Carnoute, autrefois ville d’Illyrie, & fait de Haimhourg une ville, qu’il place onze lieues Françoises au-dessous de Vienne.

HAlN, AÏN, EN ou EIN. s. m. Ces mots signifient, en Hébreu, une fontaine, & entrent dans la ce^iiposition de plusieurs noms des villes de la Palestine. Les Arabes les emploient aussi dans le même sens. Il AIN, ou AIN. s. m. C’est la même chose que hameçon. Hamus.

HAIN. Nom d’un bourg de la Misnie, en haute-Saxe. Haganoa. Il est sur la rivière de Réder, à trois lieues de Meiffen & de Dref de, au levant de la première, &r au nord de la dernière. Maty. Long. 3 1 d. & m- lati // d. 20 m,,

HAIN AN. Nom propre d’une île de la Chine. Hainana Infstd. Elle est située près de la Province de Quantung, de laquelle elle dépend. Sanfon, dans la Carte de l’Asie, la représente comme un ovale, dont la plus grande longueur, du couchant au levant, est environ de cinquante lieues ; & la plus grande largeur, du nord au sud, est : de quarante, & il y met les villes de Clieu, d’Yai & de Zuncheu, qui est peut-être la même que Kiumcheu, que le Père Couplet, dans sa Carte de la Chine faite à la main, dit être la Métropole ou Capitale de l’île. Maty.

HAINAU, ou HAINAUT. Nom d’une des Provinces des Pays-Bas. Hannonia, Hainoum dans les Annales Beniniani, Hanoium & Hanioum, dans les Capitulaires de Charles le Chauve de l’an 870 { mais Hadrien de Valois croit que c’est une faute. L’Auteur de la vie de S. Ausbert de Rouen Hagnawum ; Sigébert à l’an 953, Haginoum, & d’autres Kaginoia. Quelques Anciens disent Hannonia y comme tous les Modernes. Hadr. de Val. Not. Gall. p. 27°. Cette Province est bornée au nord par le Brabant ; au couchant par la Flandre & l’Artois ; au midi par le Cambrésis, la Picardie & la Champagne ; & au levant par une partie du pays de Liège & le Comté de Namur. Le Hainaut peut avoir quatorze lieues du nord au sud, & seize du couchant au levant. L’air y est tempéré, & le terroir fertile ; l’on y trouve des mines de fer& de plomb, & des carrières de marbre. On y compte vingt-quatre villes fermées, & vingt-six Abbayes : l’Escaut, la Sambre & la Haisne l’arrosent ; elle est possédée aujourd’hui par les François & par l’Empereur. Les François occupent la partie méridionale, où font Bouchain, Valenciennes, Condé, Bavai, Maubeuge, le Quesnoi, Landreci, Avesnes, Beaumont, Chimay, Philippeville & Marienbourg. Le Hainaut qu’a l’Empereur est au nord. Mons en est la capitale ; les autres villes font Saint- Guislain, Binche, Roeulx, Soignies, Braine-le-Comte, Enghuien, Halle, Lessines, Ath, Chièvres & Leuze.

Maty.

Ce pays a pris son nom de l’Haisne, Haina ou Ai- ha, ou Hagina ou Hagna, rivière qui le traverse. De Haina ou Aina, on a fait Hainau ou Ainau, qui est l’ancien nom que Louis le Débonnaire emploie dans la division de son Royaume ; car il faut y lire Ainau, & non pas Amau, comme a fort bien remarqué Adrien de Valois ; de Hagina, s’est formé Haginoum & Haginoia, & de Hagna, Hagnawum. ou Hagnau. Les Aemands disent Henegau ou Hainegow. Adr. de Valois, Not. Gall. p. 24°. De Valois ne veut point qu’on écrive Hainaut, mais Hainau ou Henau.

HAINAU. Voyez Honneau.

^

HAINE. s. f. (LVz s’aspire) Passion de l’ame, qui nous porte à vouloir du mal à quelqu’un & à lui en faire : sentiment de peine & de tristeste qu’un objet excite au fond de notre cœur, Odium. Haine mortelle, implacable, enracinée. Couvirit, cacher, dillîmuler, nourrir sa haine. Concevoir de la haine. Encourir la haine de quelqu’un. Le Cardinal Mazarin n’avoir, ni haine ; ni amitié, & ne témoignoir, ni l’une, ni l’autre ^ que quand son intérêt l’y obKgeoit. B. RAB.On fait quels jugemens opposés l’amour ou la haine font porter à ceux qui sont préoccupés par ces deux passions. Une parole mal interprétée, un rapport douteux, un soupçon mal fondé, allument tous les jours des haines irréconciliables. Fl. La haine, pour une personne qu’on a aimée, est un reste d’amour caché. Vill. Il n’y a point de haine plus vive ni plus violente, que celle qui prend la. place de l’amour. Dans un vrai sujet de haïr, on doit ie défaire des sentimens de haine par le seul intérêt de son repos. S. Evr. La haine est d’ordinaire plus ingénieuse à nuire, que ! l’amitié à servir. Id. La haine la plus dangereuse est celle qui est déguisée sous les dehors & les apparences de l’amitié ; Dac. §3° Il n’appartient qu’aux barbares d’avoir des haines iminortelles. La haine est souvent la fille de l’envie. La haine & l’envie s’unissent toujours, & se fortifient l’une l’autre dans un même sujet ; & elles ne font reconnoissables entre elles, qu’en ce que l’une s’attache à la personne, l’autre à l’état & à la condition. Comme entre les rivaux la haine est naturelle. Corn.

■^3’Haine, avedîon, antipathie, répugnance, synonymes. Le mot de haine s’applique plus ordinairement aux personnes. Elle est plus volontraire, & paroît jetter ses racines dans la p.assion ou dans le ressentirneht d’un cœur irrité & plein de fiel. Elle fait tout blâmer dans les personnes qu’on hait, & y noircit jusqu’aux vertus. Les manières impertinentes & les mauvaises qualités qu’on remarque dans les personnes, ou qu’on leur attribue, nourrissent a. haine ; elle ne cesse que quand on commence à les regarder avec d’autres yeux, soit par un retour d’estime,’foitpar reconnoissance pour quelque service, ou par un mouvement d’intérêt. Syn. Fr, Voyez les antres mots.

☞ F il y a moins loin, comme l’a dit un homme d’esprit, de la haine à l’amour, que de la haine à l’indifférence.

L’amour est mal guéri quand il l’est par la haine : L’indifférence est plus certaine ; On revient aifémeru de la haine à l’amour. CoRN’. LE y.

Haine se pfcnd quelquefois en borfné part, quand ofï en conçoit pour des choses mauvaises ou d.ingerèufes ; & en ce lens c’est le sentiment de l’ame qui fuit le m.al & qui s’en éloigne. La haine du vice & l’amocir de la vertu, font les deux fondemens de la’Morale. La haine ou le mépris des grandeurs & des’vanités mondaines, a souvent porté les hommes à la ; N n n n x