Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, IV.djvu/874

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%66 H O N il fnur retenir le nom Latin, &c dire l’Empereur //o- norias j le Pape Honoriusj & non p:is l’Empereur Ko- noiii; , le Pape Hono’m. HONOLSTEIN. Petite ville avec un château qui h. do- mine. Honolfieïnum. Elle eft dans l’Eleclorat de Trê- ves , chef d’un de fes Bailliages , & lîtuée à une lieue & demie de la ville de Weldentz. Maty. HONORABLE, adj. m. & h Qui eft digne d’être ho- noré; qui mérite de l’honneur, du ret’ped, de la vé- nération & de l’eftime. Honorakilis^ honore dignusy hononmdus s ohfervandus. La vertu eft honorable , même d ms les ennemis. Le mérite eft honorable par- tout où il le trouve. Le devoir des Grands , eft de rendre les vertus honorables &c plus eftimables par leur exemple. Nie. Honorable fe dit aulii de tout ce qui honore, qui procure de l’honneur, de la gloire, de l’eftime, du refpedt. Decorus, laude dignus, hononficus^ glorio- fiis. Cet homme eft dans un pofte , dans une charge , dans une profefiion honorable. Il eft parvenu à une vieillelFe honorable. Rang, condition, caractère ho- norable. On dit à la guerre, qu’un homme a reçu une blef- fure honorable , quand il a été blelfé par devant; & qu’il a fini par une mort honorable ^ lorfqu’il a été tué en combattant courageufement : qu’un Capitaine a fait une retraite honorable:, quand il s’eft- retiré en bon ordre, ik avec Ton bagage, d’un heu où il étoit engagé. Decorus. Honorable fignifie auffi honnête, & va quelquefois ’]u(oxo.niom’çimc..SflendiduSimagniJîcus.Ccih.cm- me reçoit fort bien ceux qui vont le voir ; il eft ho- norable ; il nous a fait un accueil honorable. Dépenle honorable. On dit auiiî, en parlant des Auteurs, des Hiftorieus, qu’ils ont fait une honorable mention de quelqu’un , pour dire, qu’ils en ont parlé avantageu- fement, quand l’occalion s’en eft préfentée. Honorable Homme eft un titre que l’on donne dans les contrats à ceux qui n’en ont point d’auties, & qui n’ont , ni charge , ni Seigneurie qui leur donne une diftindion particulière. Honejlus^ ingenuus. C’eft celle que prennent les Bourgeois, Marchands & Ar- tifans. Ce titre eft à préfent avih, & eft en quelque façon oppofé à nohleffe. Il fe donnoit quelquefois à ceux qui avoient palTé par les Magiftratures, qu’on appeloit /7er/ô/2/:ej honorables , de même que ceux dont il eft fait mention dans le Code Théodohen, de Comitlbus vacantïbus , qui font maintenant nos Vétérans ou Confeillers honoraires. Honorable hom- me & fage étoit autrefois le titre que l’on donnoit aux gens de robe qui avoient dignité, & aux gens de lettres. On a donné autreiois ce titre aux Commii- iaires du Châtelet, qui n’étoient pas nobles. Aujour- d’hui ce titre eft aboli. Voye’ le Commiiraire la Mare, Traké de la Police :,L.Ii Tu. XI, c.y. C’eft ainfi qu’on appeloit autrefois Honorati , dans quel- ques Colonies Romaines, comme à Barcelone, ceux qui avoient été Duumvirs, ou , s’il eft permis de par- ler ainfi, les Exduumvirs. On les appelle aullî Prin- cipales. Il refte encore à Barcelone des veftiges de cet aftcien. titre, ; car il y a certains Bourgeois no- tables qui jouiirent des privilèges de laNobleife, & qu’on appelle encore Hourados, Honorati. Voyez M. Lie Marca, Hifpan. L. II, c. 14, n. ij. Il eft fou- vent parlé de ces Honorati dans l’un & l’autre Code, dans S. Auguftin & dans S. Léon , Pape , auftî-bien que dans plufieurs infcriptions antiques ; ainfi je ne voudrois point appeler en Latin , Honorarius, ce que nous appelons Honoraire j je dirois Honoratus. En teimes de Blafon , on appelle pièces honorables de^’écu, les pièces principales & ordinaires, qui, en, leur jufte étendue, peuvent occuper le tiers de fon champ. Quelques-uns n’en mettent que neuf, lavoir : la croix , le. chef , le pal, la bande, la fafce, le fautoir , le giron & l’écullon. D’autres y en ajou- tent trois; la barre, la bordure, l’elfoninier ou le trécheur. Amende Honorable. C’eft un fupplice infamant, où un criminel eft livré entre les mains du bouisreau , H O N qui, l’ayant mis nu en chcmife, & la corde au coU, avec une torche de cire ardente à la main, du poids de deux livres , le mèçe à l’audience , ou devant la principale Eglile du lieu, & on l’oblige à demander pardon à Dieu, au Roi, à Juftice & à la partie, de l’aélion par lui commile. Animadverfio honorana y animadv crfionis honorarid niulcla. Quelquefois fa pei- né finit là, quelquefois on ajoute les galères eu la mort. On condamne à l’amende honorable dans les grands crimes, comnje ceux de lèleMajefté, parri- cides , facrilèges , fauifetés & antres. On dit aulîi, dans le dilcours ordinaire & dans un fens figuré , faire amende honorable à quelqu’un , pour dire, lui faire réparation d’honneur, & reconnoître qu’on a eu tort à Ion égard. Colonne honorable, en Architeélure, c’eft une co- lonne élevée en l’honneur des hommes illuftrcs qui ont bien lervi le public. HONORABLEMENT, adv. D’une manière honorable. Honoratè , honef.è , ornatè , honorificè.Qt Bourgeois vit honorablement chez lui, reçoit fes amis fort ho- norablement. Ce livre parle fort honorablement d’un tel Capitaine , en fait une mention honorable. HONORAIRE, adj. m. &c f. Qui pofsêde quelque ti- tre , quelque quaUté, feulement par honneur, fans aucun émolument &c fans aucune charge ni admi- niltration. Honorarius, ad honores. Ainfi on appelle un Conleiller honoraire , celui qui après avoir été vingt ans dans fa charge, la vend, & en qualité de vétéran, le conlervc le droit de féance & de juge- ment aux audiences , fans pouvoir rapporter ni par- ticiper aux épices. Ceux qui ont droit d’entrer dans les Compagnies, foit en vertu de lettres du Prince, loit par les privilèges de leur charge ou de leur di- gnité, s’appellent Conlcillers d honneur. Dans le Par- lement de Paris , on diftingue des Conleillers hono- raires & des Conleillers d’honneur. Les Confeillers honoraires ont place après le Préfident ; les Conleil- lers d’honneur n’ont place qu’après les Conleillers en pied. Les Conleillers d’honneur font des Officiers, ou en titre , ou qui ont des places auxquelles cette qualité eft attachée. Les Conleillers honoraires font d’anciens Officiers qui ont lervi un temps compétent, tk qui ont obtenu & fait enrégiftrer des lettres de Vétérance. Dicx. des Arts, 173 i. On appelle Tuteurs honoraires, des pcrfonnes de qualité prépofées pour veiller aux intérêts des mi- neurs , pendant que les Tuteurs onéraires, qui agif- lenr fous leurs ordres, font chargés du maniement eftettif. Chanoine honoraire. Il y a deux forres de Chanoi- nes honoraires. Les uns iont d’anciens Chanoines , qui le Iont démis de leur Canonicat, & auxquels on conlerve une place de Chanoine. Les autres Iont des perlonnes qui , fans être Chanoines , ni l’avoir été , ont la place & les honneurs de Chanoine. §CT HONORAIRE, f. m. Signifie la récompenfe que l’on donne à ceux que l’honneur de leur profelFion ne permet pas de recevoir des lalaires. Honorarium dicitur, quod non mercedis nomine , fed honoris cau- fà ultro iS’ fponte alicui offertur in remunerationem potins accepti ab eo beneficii, quàm’ïn laborïs com- penfationem. Pignus merces , pretiurti op’èrit’. Les Avo- cats peuvent bien recevoir leur honoraire; mais ils n’eftiment pas qu’il foit honnête de le demander. On le dit auffi de ce qu’on donne aux Curés, aux Eccléfiaftiques, pour les devoirs Eccléfiaftiques 8c fpirituels dont ils s’acquittent , ou qu’ils rendent, Se aux Médecins pour leurs peines. C’eft encore, en termes de Chancellerie, le droit d’expédition & de fignature. Preùum folvendum ut tabuU in Cancellaria obfignentur. Il y a un Edit du Roi du mois de Décembre 1697, qui fixe ’ koncraire ou droit d’expédition des lettres de la grande Chan- cellerie, dont moitié doit entrer en bourte commu- ne. Il y a un autre Edit du mois de Mars 1704, qui attribue le droit de fignature & à^ honoraire , à qua- rante Secrétaires du Roi que cet Edit crée, f^oye^