Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, V.djvu/883

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
875
MAS

papillotes. Sa racine est rampante, rougeâtre en dehors, très-blanche en dedans, d’un goût fade. En Latin Typhd yalujhis major. On prétend que c’est de ce roseau qu’on mita la main de Notre Seigneur. Les pauvres gens ielervcnt en quelques endroits des fleurs de la mj[]c comme d’une espèce de bourre pour garnir leur matelas : on en emploie les feuilles pour couvrir les bouteilles, & pour faire de petites chassos, ou tabourets. Se même des couvertures tissues en forme de n.-lttes. La seconde espèce de masse, qu’on appelle Typlia palufiris rhirior, poulie des feuilles comisse celles du gramcn, longues, cannelées, étroites, pointues, roides. Il fort d’entre ces feuilles une tige haute de deux ou de trois pieds, lille, roide, semblableà celle du jonc, fans nœuds, foutcnant en fou sommce un épi, ou une malfe, petite, étroite, souvent double, dont l’inférieure est plus petite & plus ronde. La supérieure, qui est distante de la précédente d’environ deux pouces, est plus grosse ék ; plus longue pour l’ordinaire. Ses fleurs sont des étamines brtnies, qui s’envolent aussi en papillottes. Ces deux plantes froissent dans les marais et dans les étangs : elles font dérerfivcs &’astringéntes.

MASSE, ou MOSSE. s. m. Nom d’homme. Maximus.

Ce nom s’est formé du Latin, Maximus, Maxime, Maxme y Mafme, Màjjc, Mosse.

Masse Blanche. Masse blanche d’Utique. Massa candida Utlcenfis. Il y eut l’an 158, fous l’Empire de Valérien, un grand nombre de Chrétiens martyrisés, que l’on appela & qu’ou appelle encore, la Masse blanche, en Latin Massa candida. Le Diacre Ponce décrit leur martyre dans les Actes de S. Cyprien, & Prudence dans son Periftephanon, Hymne iji

MASSELOTTE. s. f. Terme de Fondeur. C’est la superfluité du -métal, qui se trouve au moule des pièces de canon & des mortiers, après qu’ils ont été coulés. Metalli reliquia. On scie cet excédent de métal, quand on répare la pièce, ou le mortier.

MASSE-MORE. s. f. Terme de marine. On appelle ainsi du bilcuit pilé, dent on nourrit les bestiaux sur les vaisseaux, quand ofi n’a rien autre chose à leur donner.

MASSEMUT. l^’bssif Masmodine.

MASSEPAIN. s. m. Pâtisseric, ou confiture faite d’amandes pilées avec du sucre. Massa panis amygdalinat Une tarte de massépain glacé, tortillé. Ce mot vient de l’Italien marçapane, c’est-à-dire, Pandel Seigneur Marco, qui en fut l’inventeur. Quelques-uns l’appellent marfus panis. Se d’autres marjius panis. MÉn.

MASSER, v. a. Ja est long. Marquer ce qu’on vent jouer en un coup de dez. Indicare, significare, jiotare. Il lui a majje’une Ci grosse somme, qu’il lui a fait quitter le dé. On dit, Masse tant, masse à qui dit, masse la poste ; pour dire, je masse tant, je masse à qui répondra, je masse autant qu’il y a déjà au jeu. ÂcAD. Fr,

MASSERAN. Nom d’une petite ville d’Italie enclavée dans le Piémont. Masseranum,

MASSETER. s. m. Terme d’Anatomie. C’est le nom d’un des muscles de la mâchoire. Masseter,Menforius.

☞ II sert à tirer la mâchoire inférieure en en haut lorsqu’on mange.

MASSIAC. Ville de France dans l’Auvergne, Éleftlon de Brioude.

MASSICAULT. s. m. Droit qui se perçoit à Rouen sur la vente des vins. Ce droit est très-ancien & domanial, il se prend sur les vins qui viennent de l’étran- ■ ger, ou des Provinces réputées étrangères, destinés pour la provasion, ou le commerce des Bourgeois & Marchands de la ville de Rouen.

MASSICO. Monte Massico^ Voyez salérne.

Massicot. s. m. Terme de Chimie & de Peinture. C’est de la ccrufe qu’on a calcinée par un feu modéré. Color luteus. Il y en a de trojs fortes, du blanc, du jaune, & du doré. Leur différence ne provient que des divers degrés du feu qui leur ont donné des couleurs différentes. Le majjicot blanc est d’un blanc

MAS 87T

j.um’itre ; c’est celui qui a re^.u le moins de chaleur. Le majpcoc jaune en a reçu davantage, & le majpcot doré encore plus. Les uns & les autres doivent être en poudre impal|)able, pefiins, hauts en couleur, ils fervent pour la Peinture. Si on pousse la calcination de la cérule, elle devient rouge, & fait le minismi.

☞ On donne aussi quelquefois le ijom de Majjicot, de Maftichotà une composition dont on se sert pour vernisser la fayance. C’est une espêce de verre fait •avec du fable fin, & de la fonde, ou de la pufasse. On y mêle ensuite, fuit de la chaux d’étain, soit de ■ la litharge, soit du plomb, suivant différentes proportioiis.

Ci-3

MASSICOULIS. Voyez MAchrcouLis.

MASSIER. s. m. Celui qui porte une malle. Claviger^, clavator y & dans la basse Latinité Macerius. Quand le Kecteur marche, il est précédé de ses Bedeaux, ou Macters. Il y a aussi deux Gardes, ou Alassiers qui accompagnent M. le Chancelier, ou le scoau du Roi. Quelques Auteurs sont appelé en Latin Ma^erius^, Les Cardinaux ont leurs M.-JJicrs. Quand le Roi marche en cérémonie, principalement auxprocessions de l’Ordre, il est précédé de AlaJfJers. Les Cardinaux Légats en leurs entrées, ont leurs MaJJicrs à cheval devant eux. Oii troiive dans la basse Latinité Masserius pour un Officier du Pape, apparemment un M aj/ier. Deux de ces Officiers tiennent la bride de son cheval. Se le conduisent lorsqu’il fort en cérémonie. Ce’rém. Ml, de Déventer.

MASTEU. s. m. Voyez : ( Matthieu. C’est la même chose. C’est àinsi qu’en Grec na se change souvent en 7-1.

MASSIF, IVE. adj. Qui est gros & solide. Il est opposé à menu & délicat. Solidus. Cet homme est fort massif & trop gros. Avouez que le bel esprit ne s’accommode point avec les tempéramens grofliers, & les corps massijs des peuples du Nord. Bouh. La lune est un corps opaque & majp.f. sont. Cette miiraille, ce bâtiment font trop massijs, font trop épais ; c’està-dire, que les mUrs en foiit trop épais. Se les jours trop petits à proportion des trumeaux. On estime les tours de l’Eglise de Reims, parcequ’elles sont plus délicates, & ne font pas si massives que celles de Vris. Les montres d’Allemagne font plus grossîères,• plus massives que celles de France. I

☞ On appelle colonne massive, celle qui est trop courte & qui a moins de hauteur que l’ordre dont elle porte le chapiteau.,

Massif, se dit aussi

☞ de certains ouvrages d’orfèvrerie, qui font de relief, & qui ne font ni creux en dedans, ni fourrés d’aucune autre matière. Une croix d’oi, d’argent OTiî// ? l". Cette vallFelle, cette figure est ’d’or majjlj.

IJCr Massif. Est quelquefois substantif, &se dit détour ouvrage de maçonnerie, fondé en terre, pour porter un piédeftal, un pilier, un perron, un mur, ou autre chose fèmblable.

On appelle majjlf de pierre, celui qui n’a ni moellon, ni blocage. Se qui est tout de quartiers de pierre. Massif de moellon, celui qui est fait d’uit corps de maçonnerie de brique, à bain de moitier, pour être ensuite incrufté par-dedans, ou par-dehors de pierre de taille ou de marbre.

Massif de Gazon, est dans un parterre à l’Angloise une plare bande de gazon en enroulement, laquelle se mêle a la broderie’. Pulvinus cefpititius. t

☞ On le dit encore de l’Archiredïure dès jardins, pour signifier un plein bois qui ne luisse point de jour, de passage à la vue. Cette allée est terminée par un majjif.

☞ j" Il se prend qùesquefois au figuré, comme synonyme de péfant. Se ne se dit qu’en mauvaise part pour désigner une qualité opposée à celle qui provient de la pénétration & de ta vivacité de l’esprit. Dans ce sens il fè dit même de Felprit. Cet homme a l’espric bien maJJif. Hebes, ohtufus.

M’ASSILIARGUES. Nom d’un bon bourg du bas Languedoc. MassiUargA. Il est sur la Vidourle, à quatre Sf fff, ; .