PRI
en cas de déni de justice ; mais si le déni de justice vient de la part d’un Juge de Cour Souveraine ou Supérieure, on n’a que la voix de porter sa plainte à M. le Chancelier. L’Ordonnance de 1667, tit. 25, n’entend parler que des Juges dont il y a appel par devant d’autres Juges ; elle veut que si ceux-là négligent de juger, ils soient sommés de le faire par deux différencs actes signifiés de huitaine en huitaine, s’ils resosrtissent nûment aux Cours Souveraines, & autrement de trois jours en trois jours, en leur domicvile au greffe de leur juridiction. Quand la prise à parti est bonne, ce qui ets très-rare, le Juge est déclaré bien intimé, & condamné aux dépens, dommages & intérêts, &c. ☞ Voyez LOUET. Lettre I. num. 4. Voyez PRENDRE dans toutes ces acceptions.
PRISE. se dit aussi au figuré des raisons, des occasions, des prétextes d’attaquer, de censurer ou de nuire. Causa, occasio, prætextus. Le tems n’a point de prise sur une vertu solide. LE CH. DE M. Vous avez des ennemis, qui vous observent de si près, que vous ferez prudemment de ne donner pas la moindre prise sur votre conduite. S. EVR. Les meilleurs esprits laissent de petites choses en prise à l’exactitude de la critique. S. EVR.
PRISE, se dit aussi des querelles, des combats. Jurgia, contentiones, rixæ. On a donné des gardes à ces Cavaliers, parce qu’ils ont eu quelque prise ensemble ; ils en sont venus aux prises, aux injures, aux coups. Il est fâcheux d’être aux prises avec la mauvaise fortune. S. EVR.
PRISE. Ce terme est en usage parmi les Boulangers & Pâtissiers.
Quand du pain & un pâté ne prennent pas assez
de couleur, on fait un feu clair à l'entrée du four,
pour leur donner de la prise à dorer, & affermir la
croûte.
PRISE, en terme de Jeu d'hombre, se dit des fiches &
des jettons que l'on a pris en entrant au jeu. Je perds
ma prise. Voilà ce qui reste de ma prise.
☞ PRISE d'armes, se dit d'ordinaire d'une rébellion
des Sujets, contre leur Souverain. Concursus ad arma,
rebellio, seditio. L'action de prendre les armes contre
son Prince. La prise d'armes est un crime capital.
PRISE d'habit, est une cérémonie qui se fait dans les
Maison Religieuses, lorsqu'on prend l'habit de l'Ordre,
lorsqu'on commence son année de probation.
Vestis, inductio, vestitura.
☞ On appelle prise d'eaux, l'action de détourner
une certaine quantité d'eau d'une rivière, d'un ruisseau,
d'un étang, &c. par de saignées ou autrement,
soit pour arroser les terres, soit pour d'autres usages.
Il n'y a que le propriétaire qui puisse fair une prise
d'eau, ou un autre, de son consentement.
Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VI.djvu/1010
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