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MYA — MYL

qui est réciproque entre deux ou plusieurs personnes. Mutuus. Un amour mutuel. Il y a des obligations mutuelles, des devoirs réciproques entre les supérieurs & les inférieurs, le Roi & ses Sujets, le pere & ses enfans, le maître & ses valets. Il y en a entre égaux, entre mari & femme, entre deux amis, entre deux associés. Les Chrétiens se doivent aimer d’une affection mutuelle. Vaug. Rem. La civilité du monde n’est bien souvent qu’une dissimulation mutuelle de nos défauts, Ab. de Mont.

☞ Vaugelas prétend que mutuel se dit proprement de plusieurs personnes, & réciproque de deux. Le mari & la femme doivent s’aimer d’un amour réciproque, & les Chrétiens doivent s’aimer d’une affection mutuelle. Pour bien parler, on ne diroit pas, les Chrétiens doivent s’aimer d’une affection réciproque, mais d’une affection mutuelle. Mais quoique mutuel ne se dise proprement que de plusieurs, on peut le dire de deux seulement. On peut bien dire que le mari & la femme doivent s'aimer d’un amour mutuel ; réciproque seroit pourtant meilleur. On n’observe point cette exacte précision dans l’usage. La M. Le V. Corn.

On appelle au Palais, un testament mutuel, celui que deux personnes font réciproquement pour laisser leurs biens au survivant. Un don mutuel, est celui que font le mari & la femme par leur contrat de mariage, ou par quelqu’autre acte qui donne droit au survivant de jouir par usufruit seulement, & sa vie durant, de tous les biens du prédécédé.

MUTUELLEMENT, adv. D’une manière mutuelle, réciproque. Mutuo. Il est du droit naturel de se prêter secours mutuellement. Il y a de certaines antipathies qui font que les hommes se haïssent mutuellement.

MUTULE. Terme d’Architecture. Voyez Modillon : c’est la même chose, si ce n’est que le mutule s’applique ordinairement à l’ordre Dorique, & le modillon au Corinthien. Mutulus. Blondel confond les noms de mutule, modillon, corbeau & console.

MUTUN, ou MUTIN, s. m. Nom d’un Dieu de l’Antiquité. Mutunus, mutinus. C’étoit le nom Latin du Dieu que les Grecs appeloient Priape. Quelques-uns disent Mutenus, ou Mutonus, ou Mutunus, mais mal. Dans Arnobe, L. IV. on trouve d’abord Tutinus, & peu après Mutunus atque Tutunus. C’étoit une infâme Divinité. Il avoit un temple à Rome dans le quartier qu’on nommoit les Véliens. Outre Arnobe, Lactance en parle, L. I. c. 20. &c S. Augustin, De Civ. Dei, L. VII. c. 9. & L. XII. c. 24. Et la comparaison de ces endroits de ce Père avec Lactance & Arnobe, montre que Mutun & Priape sont la même chose. Voyez Voss. de Idol. L. II. c. 7.

MUX.

MUXACRA. Murgis. Ville des Pays-Bas dans la Province de Hollande, au Goyland sur le Vecht.

MUY.

MUY. Voyez Muid.

MUYDEN. Ville des Pays-bas dans la Province de Hollande, au Goyland sur le Vecht.

MUZ.

☞ MUZARABE. Voyez Mozarabe.

☞ MUZER. Terme de chasse. Voyez Muser.

☞ MUZERINS. Nom de Secte. On donne ce nom en Turquie à ceux qui nient l’existence de Dieu. Ces Athées ont soin de cacher leurs sentimens, & vivent entr’eux dans une espèce de confraternité que l’on pourroit comparer à celle de nos Francs-Mâçons, non pour le fond de la doctrine, mais pour la manière de vivre ensemble & de se soulager mutuellement

MUZON, ou MOZON. Ville de Hongrie, capitale du Comté du même nom, sur le Danube.

MYA.

MYAGRE. Voyez Miodes.

MYAGRUM. s. m. Plante dont les feuilles sont oblongues, semblables en quelque manière à celles du pastel cultivé ; mais la plupart sont laciniées, embrassant leur tige par leur base, qui est la partie la plus large, de couleur de vert de mer. Ses fleurs sont petites, à quatre feuilles, disposées en croix, jaunes. Il leur succède des fruits formés en petites poires renversées, qui contiennent chacun en son milieu une seule semence oblongue, roussâtre. En Latin Myagrum monospermon latifolium. C. Bauh. Il y a une autre espèce de myagrum à feuilles menues, Myagrum monospermon, minus. On tire de la semence du myagrum par expression une huile qui est propre pour adoucir les âpretés de la peau.

MYC.

MYCÊNES. Mycenæ. Ville ancienne de Grèce, capitale d’un Royaume de même nom. Agamemnon en fut le Roi.

MYCONE, ou MICOULI. Myconos. Ile de l’Archipel, l’une des Cyclades, d’environ douze lieues de tour, à dix lieues de Naxie.

MYD.

MYDRIASE. s. f. Terme de Chirurgie. Nom d’une indisposition de l'œil. Mydriasis. C’est une trop grande dilatation de la prunelle de l'œil qui rend la vue obscure, parce qu’il entre trop de lumière dans l'œil. Harris.

MYG.

MYGLOSSUM. s. m. Terme d’Anatomie. Nom que l’on donne à deux muscles qui partent de derrière les dents molaires, & vont s’insérer au ligament de la langue, & qui servent à la mouvoir & à la faire tourner en haut. Ce sont les mêmes que M. Cowper Anglois appelle styloglosses qui partent du processus styloïde, descendent obliquement par-devant, & s’insèrent à la racine de la langue, immédiatement sous la naissance du cératoglosse. Ils servent à retirer la langue en dedans, & à la tourner en haut. Harris.

MYI.

MYIACORES. Voyez Myiodes.

MYIAGRE. s. m. Myiagrus. Dieu destructeur des mouches. Les Arcadiens, dit Pausanias, ont des jours d’assemblées & de foires en l’honneur d’une certaine Divinité qui est Hercule ou Jupiter. Selon toutes les apparences, dans ces occasions, ils sacrifient premièrement à Myiagre, adressant leurs vœux à ce Héros, & l’invoquant par son nom. Avec cette précaution, ils ne sont jamais incommodés des mouches durant leurs sacrifices. Ce Myiagre est un Génie imaginaire, dont le nom est formé de μυῖα, mouche, & ἄγρα, capture, parce qu’on lui attribuoit la vertu de chasser les mouches devant le sacrifice.

☞ A Rome on l’invoquoit sous le nom de Myiodes.

MYIODES. s. m. Nom d’un faux Dieu de l’Antiquité, Myiodes. On le nommoit autrement Miagre. Myiagros. C’étoit le Dieu chasse-mouches, qu’on invoquoit contre les mouches. On lui immoloit un taureau. Pline. L. XXIX. c. 6.

MYIOLOGIE. s. f. Traité des mouches. Discours sur les mouches. Myiologia.

Ce mot est formé de μυῖα, mouche, & λόγος, discours.

MYL.

MYLITTE. s. f. Nom que les Assyriens donnoient à Vénus. Mylitta. C’est Hérodote qui nous apprend ce nom, & que cette Déesse avoit à Babylone un temple où se commettoient bien des abominations autorisées & ordonnées même par les loix du pays. Voyez cet Historien, L. Lc. 131. & Strabon, L. XVI. Hérodote dit que c’est la même Déesse que celle que les Arabes appeloit Alitta, & les Perses Mithra.

MYLODS. s. m. pl. Voyez Milods.

MYLOGLOSSES. s. m. pl. Terme d’Anatomie. On ap-