☞ Le P. Fournier dans son Hydrographie, donne la construction et l’usage de cet instrument.
NOCTURNE. adj. m. & f. Qui se fait durant la nuit, ou qui appartient à la nuit. Nocturnus. Les assemblées nocturnes sont défendues. Le hibou, la chouette, sont des oiseaux nocturnes. Un rendez-vous nocturne. H. S. de M. ☞ Vision nocturne.
Arc nocturne, se dit en Astronomie, de l’arc du cercle que parcourt le soleil, ou quelqu’autre astre, pendant la nuit. Comme on dit arc diurne, de celui qu’il parcourt pendant le jour. On dit aussi l’arc semi-nocturne du cercle, pour l’arc du soleil qu’il parcourt depuis notre méridien jusqu’au point de l’horizon où il se leve, ou bien depuis le point de l’horizon où il se couche, jusqu’au méridien.
☞ Nocturne. s. m. Terme de Bréviaire. Nocturni cantici membrum, nocturnum. C’est le nom qu’on donne à une des parties de l’Office appelé Matines ; laquelle est composée d’un certain nombre de pseaumes & de leçons. L’Office de la Férie n’a qu’un nocturne. l’Office double ou semi-double, est divisé en trois nocturnes, dont chacun contient trois pseaumes et trois leçons. Le Matines de l’octave de Pâques et de l’octave de la Pentecôte n’ont qu’un nocturne. Le premier nocturne du Dimanche contient douze pseaumes. Tout ceci s’entend des nocturnes du Bréviaire Romain ; car les Bréviaires particuliers des anciens Ordres Religieux, ou des Diocèses, ont quelque différence, tant pour les nocturnes que pour le reste.
Dans le Bréviaire Bénédictin les deux premiers nocturnes (& il n’y en a jamais moins de deux) ont toujours six pseaumes ; & le troisième, quand il y en a trois, trois cantiques.
Ce nom de nocturne vient de ce que cette partie de l’Office se disoit autrefois la nuit; & encore aujourd’hui dans la plûpart des Monastères & des Couvens, & dans quelques autres Églises, les Matines se disent la nuit, comme à Notre-Dame de Paris, & à S. Jean de Lyon.
☞ Nocturne. s. m. Planète de Vesperus, l’étoile de Vénus. Nocturnus, Hesperus. Les Latins ont appelé quelquefois cette planète de ce nom, qui signifie la même chose en leur langue qu’Hesperus en Grec.
NOCTURNEMENT. adj. Nuitamment, pendant la nuit. Mais que dites-vous de Monsieur d’A***, qui alloit voir amoureusement & nocturnement Madame D***, à la campagne ? On l’a pris pour un voleur, on l’a rué sur la place. Voilà une étrange aventure ! Madame de Sévigné au Comte de Bussy, 9 Août 1678, page 270, du I. Tome des Lettres de ce Comte. Voyez le Dictionnaire de Bayle, au mot Albret.
☞ Ce mot n’est pas reçu, & ne peut être employé qu’en badinant, comme dans l’exemple qu’on vient de citer.
☞ NODIN, ou NODOT. s. m. Terme de Mythologie. Nom d’un faux Dieu de l’Antiquité. Nodinus, nodotus. C’étoit celui qui étoit censé faire nouer les herbes, ou servir, présider à la production des nœuds qui se forment dan les tiges, & les rendent plus solides. Voyez S. Aug. de Civ. L. IV. c. 8.
Ce mot étoit formé de nodus, un nœud.
☞ NODUS. s. m. Terme de Chirurgie entièrement Latin. Nodus. C’est une tumeur dure, qui vient sur les os du corps humain, & qui procède souvent de quelque mal vénérien. Elle est engendrée d’une humeur crasse, froide, & visqueuse, laquelle on a souvent bien de la peine à résoudre. On se sert d’ordinaire d’une lame de plomb enduite de mercure qu’on applique dessus, ou bien l’on frotte de tems en tems le nodus avec quelque onguent mercuriel, & l’on y applique des onguens mercuriels.
☞ On donne quelquefois le nom de nodus à toutes ces tumeurs dures & indolentes qui viennent aux parties extérieures du corps ; mais ce mot convient particulièrement aux protubérances qui se forment aux jointures de goutteux. Voyez Goutte & Tophus.
NODUTERENCE. s. f. Nom d’une Déesse qui présidoit à l’action de battre ou de broyer le blé. Noduterensis. Arnobe qui est celui qui en parle, L. IV. l’Appelle Terense, mais Stewech, dans ses Electa lit Noduterensis.
NOÉ. s. m. Nom d’homme. Noé, Noëmus. Le Patriarche Noé étoit un saint homme. C’est des enfans de Noé que sont descendus tous les hommes après le déluge. C’est Noé qui planta la vigne. L’Arche de Noéest le vaiseau couvert qu’il construisit par ordre de Dieu, & où il se sauva lui, sa famille, & des animaux pour repeupler la terre. On appelle aussi figurément l’Arche de Noé, un coche d’eau, toute autre voiture, ou une assemblée, où il y a de toutes sortes de gens.
Ce nom Noé, a été pris du Latin sans aucun changement. Il vient de l’Hébreu נוח, Noach, qui signifie Consolateur.
Noé. s. f. Vieux mot. Nageoire de poisson ; il se disoit de noer, qui signifie nager.
Noë. s. f. Vieux mot. Terme de Coutumes. Les noës sont des prés, des terres nouvellement mises en prés.
NOEF. adj. m. & f. Vieux mot de nombre, qui s’est dit aussi pour novem, neuf. Ce fut fet & donné en Nostre Seigneur, mille deux cents seissante & noef, au moi de Moy.
NOËL. s. m. Ce mot ne se prononce pas tout-à-fait comme il est écrit no-ël, ni aussi comme nouel, mais d’un son mitoyen, qui participe de ces deux orthographes. Christi natalis dies, natalibus Domini sacer dies. Fête de la Nativité de N. S. L’Avent de Noël est le tems d’un mois, pendant lequel on attend la Fête de Noël, & on se prépare à la célébrer. Neuf jours devant ce saint jour, on s’y prépare d’une manière plus particulière, & on chante dans l’Église les Antiennes qu’on appelle les O, parce qu’elles commencent toutes par O. C’est en ce tems-là qu’on célèbre dans l’Espagne, le Portugal & ailleurs, la Fête qu’on appelle l’Attente des couches de la sainte Vierge : Expectatio partûs Beatæ Virginis. O, est la marque d’un souhait, & d’un ardent désir, pour marquer les souhaits & les vœux que les anciens Patriarches, Prophètes & les ames saintes de l’ancien Testament, avoient de la venue du Messie, après laquelle ils soupiroient, & qu’ils demandoient par ces aspirations, ô Sapientia ! ô Sagesse ! ô Adonai ! ô Notre-Seigneur ! ô Radix Jessé ! ô Racine de Jessé ! ô Clavis David ! ô Clef de David ! ô Oriens ! ô Orient ! ô Rex gentium ! ô Roi des Nations ! ô Emmanuel ! ô Dieu avec nous, &c.
Les Arméniens, au moins au XIIe siècle, ne faisoient qu’une Fête de Noël & de l’Épiphanie. La 33e Homélie du Ve Tome de saint Jean Chrysostôme, nous apprend qu’il y avoit peu de tems qu’on célébroit à Antioche la Fête de Noël, le 25 Décembre, comme une fête distinguée de celle de l’Épiphanie ; & que cet usage étoit venu d’occident. Ce fut donc vers l’an 377, qu’il commença à Antioche. Voyez M. De Tillemont, Hist. Eccl. T. XIII. p. 364. Voyez Nativité.
Noel, se dit aussi d’une chanson spirituelle, faite en l’honneur de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; auquel sens le mot de Noël a un pluriel. Noël nouveau. Natalitium Christi canticum, carmen. La grande Bible des Noëls, Pasquier dit, Rech. L. IV. chap. 16, que de son tems on chantoit encore en plusieurs Églises des Noëls pendant la Grand'Messe le jour de Noëls.
Noel. est aussi un cri de joie par lequel on témoigne souhaiter l'avénement du Messie. Natalis dies. On crioit autrefois Noël en toutes sortes de Fêtes & réjouissances publiques. Ainsi le peuple chanta Noël au baptême de Charles VI. & quand Charles VII. fit son entrée dans Paris en 1437, & d'autres occasions rapportées par Monstrelet, Alain Chartier & dans la