Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VI.djvu/270

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leil, qu’elles quittent leur perpendicularité, & qu’elles s’inclinent par leur sommet, de façon qu’elles présentent leur disque à cet astre, & changent de situation pendant le cours de la journée, de même que le soleil. C’est ce mouvement qu’on appelle nutation des plantes, & l’on appelle flos nutans, celle qui obéit plus particulièrement à cette nutation. Ces plantes font connues sous le nom de plantes héliotropes. Voy. Héliotrope.

NUTRICAIRE. s. m. Nutricarius. On donne ce nom à ceux qui étoient chargés autrefois de noursir & d’élever les cnfans exposés, les enfans trouvés.

☞ NUTRIMENT. s. m. Vieux mot. Nourriture. Marot. On ne le dit plus.

NUTRITIF, IVE. Terme de Médecine, qui se dit tant de l’aliment qui nourrit, que de la puissance qui le convertit en la puissance du corps qu’il entretient. Nucntius, nutnûvus. ☞ Remède purgatif & nutrui}. Les Philosophes anciens admettoient une faculté nucntive dans le corps, ne pouvant pas expliquer autrement la manière dont il le nourrit.

☞ NUTRITION. s. f. Changement qui se fait du suc nourricier en la substance des parties. Le lue nourricier distribue dans toutes les parties du corps, les gonfle. Le flegme se dissipant par le moyen de la transpiration, le suc nourricier se fige, s’épailllt & augmente le volume des parties solides, ou répare celles qui se sont diiîîpées.

fj3° On sçait qu’il se fait une difTipation continuelle de parties dans tous les corps inanimés, même les plus durs, par la seule action de la matière ignée dont ils sont pénétrés. A plus forte raison cette dilîipation doit-elle avoir lieu, & d’une manière plus considérable, dans les corpsoiganifes, qui, non seulement sont pénétrés de la matière ignée, mais encore doués d’un

Principe de mouvement, qui tend sans cesse à détruire assemblage de leurs parties. Cette déperdition est plus grande dans les premières années de la vie, parce que les parties solides font plus molles, & que les mouvemens font plus vils : elle diminue avec r.ige ; mais elle est toujours considérable. Le corps le réduiroit donc à rien a la longue, si les pertes continuelles qu’il fait n’étoient sans cesse réparées. Cette réparation le fait par une susception intérieure des parties des alimens qui font analogues à celles qui forment les élémtns de l’organisation & ceux des humeurs qu’elle renferme, qui te convestrilent en notre propre subsl : ance. Nutrkio. Il faut donc que cette fonétion du corps vivant dure autant que la vie : en quoi la nutrition diffère de l’accroissement qui ne dure qu’un certain nombre d’années. La lymphe est la matière de la nutrition, elle est portée avec le sang dans toutes les parties du corps ; &■ de-là elle s’insinue dans les petits vides que les parties qui se sont dililpées, ont laissés, où elle s’arrête & se lige. Le défaut de nutrition est la cause de la maigreur qui survient dans la plupart des maladies. Un Médecin Anglois nommé Hevers, dans un Traité d’Oftéologie qu’il a fait, soutient que la nutrition n’est point une réparation de la perte qui se fait de la substance des parties solides ; mais seulement une succession continuelle, ^’un supplément des esprits & des autres parties fluides, lesquelles remplissent les parties qui les contiennent, & les conservent étendues.Harris.Ily a autant de différentes fortes de nutritions, qu’il y a de différentes passif-s dans le corps. Quelques uns prétendent d.ans les Éphémérides des Curieux delà Nature, Déeur. I. Ann. VIII. p. & y, que la nutrition se fait paf filtration. Le cœur est le principe de la nutrition. Idem. Deour. III. Ann. II. p. 2po.

Nutrition, en termes de Pharmacie, est une espèce de préparation qui se fait quand on mêle pou-à-peu des liqueurs de différente nature, en les agitant ensemble jusqu’à ce qu’elles ayent acquis une consistanceépaille, comme quand on fait le beurre de Saturne, ou l’onguent nutritum. Nutrkio, fomentatio ; coagmentatio.

☞ NUTRîTUM.

☞ erme de Pharmacie, qui se dit d’un onguent dessicatif & rafraïchiffant, qui se prépare en agitant & nourrissant ensemble dans un moia, tier, quelque préparation de plomb, avec de l’huile & du vinaigre : ou du suc de folanum. Nutntum.

N U Y.

NUYE. s. f. Vieux mot. Nuée. Nubes.

NUYklGUIER. s. m. Ce mut, dans les Statuts de Provence, veut dire la même chose que Nornquoi dans quelques Coutumes, c’est-à-dire, celui qui nourrit, qui cleve du bétail. Pecuarius,

NUYS. Nom d’une petite ville fortifiée. Novesium, Nussia. Elle est dans le Diocèse de Cologne, liir l’Espe, il une lieue de Duiieldorp, du côté du midi. Cette ville étoit autrefois impériale. Charles le Terrible, Duc de Bourgogne, l’alsiègea inutilement l’an 1474, mais elle fut prise & repnfe pRiheurs fois pendanc la guerre des Suédois. Maty. Valois, Nota. Gall.p. j82 j, âàl Neus, ou Nujffe, ou d’uys, mais en Francois on dit toujours d’uys.

Chanoine Régulier de Nuys, Congrégation de Nuys, c’est une Congrégation de Chanoines Réguliers, fondée à Nuys par quelques Chanoines de Cologne en l’an 1170, & unie à celle de Windfeim eu 1450, avec douze Couvens qui en dépendoient. Voy. le P. Héliot, T. II. p. 352, & suiv.

Nuys. Ville de Bourgogne. Voyez Nuitz.

N Y A.

NYABEL. s. m. Arbre qui s’élève à la hauteur de quarante pieds ; il croit au Malabar. Son fruit est délicat. Ses amandes broyées avec du gingembre récent & une addition de lucre, provoquent les lestes. On fait avec le lue de son huit vert & avec du lucre, un syrop, qui est très bienfaisant dans la toux, l’allhine, & dans les autres affections de la poitrine. Ray, Histor. Plantar,

N Y B.

NYBOURG, ou NUBOURG. Nom d’une ville du Danemarck. Neohurgum. Elle est dans l’île de Fionie, ou Funem, sur un golfe de la côte orientale, à quitte lieues de la ville d’Odenfée. Ny bourg a été autrefns le liège des Rois & du Parlement de Danemarck. Elle est encore assez bien fortifiée du côté de la mer ; mais du côté de la terre les ouvrages sont ruinés. Maty.

N Y C.

NYCTAJES. Nom de secte. Les Nyctaqes, ou Nyctazontes, étoient des Hérétiques qui blâmoient la pratique de veiller la nuit pour chanter les louanges de Dieu, parce que la nuit, disoient-ils, a été faite pour le repos. Nyctages, Nyctagon.

Ce mot vient de νύξ, qui veut dire nuit.

☞ NYCTALOPE. s. m. & f. Terme de Médecine. Nyclalops, pis. On appelle ainsi celui qui voit mieux la nuit que le jour. Ce mot est Grec : νυκτάλωψ ; il est compose de νύξ, nuit, & de ἀλάπηξ, renard ; parce que cet animal, dit-on, voit mieux la nuit que le jour.


NYCTALOPIE. f. f. Terme de Médecine. Nyctalopia, nyctalopiasis. Maladie des yeux qui fait qu’on ne voit pas si bien le jour que la nuit, à cause que le jour les esprits sont trop dissipés, & qu’ils sont plus ramassés la nuit. Quelques-uns, comme Focs & Commenus, donnent à ce mot une interprétation toute contraire. Ils l’expliquent de la lamyopie, ou de la difficulté de voir pendant la nuit, ou lorsque le soleil se couche, & que la lumière diminue. Ce qui est contre l’étymologie, l’usage reçu, & le sentiment d’Hippocrate. Col de Villars. En général une maladie qui empêche de voir en certains tems, où les autres hommes voient, s’appellent nyctolopie.


NYCTÉE. s. m. Père de Nyctimène & d’Antiope. Nycteus.

Nyctée. C’est le nom d’un des quatre chevaux de Pluton, selon Claudien, qui nomme les trois autres Orphnus, Aéthon & Alastor.