Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VII.djvu/1023

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T E M Temple, fe dit quelquefois, dans le (lylc élevé & en Poélîc , des Eglilés des Ctu-cticn"ï. Tcmplum , Diijt li- eu , Ecclejïa. Ce Prince a défendu riionncur de nos Temples, a dompté ces lebcUe.’i qui avoicnc profane nos Temples. On appelle auflî Temples, les Eglifts que polfé- doieju les Templiers : ainll l’on appelle a Pans le Tem- ple , le monaftèrc des anciens Templiers, qui depuis leur fupprclîlon cft à la Religion de Malte. Je demeu- re au Temple, Le quartier du Temple, la vieille, la nuuvclle rue du Temple. Le Marais du Temple cil ainll appelé a caufe de Hiîglile de ce nom. ÇCT Temple & Eglifc, dans ilne lignihcation fynonyme. foye’^ au mot Eglise. Temple, (edit aulli poétiquement, desinraginationsde Temples , qui ne rubfdtent que dans la fiction & dans la penlée. Templaficlïtla. Le Temple delà, mort, de Haberr. Le Temple de la Gloire , le Temple de la Mémoire, ou des Mules, de la Vidoire, de la Re- nommée. On dit aullî.ce Prince mérite bien qu’on lui élevé des Temples ik des ,’utels; pour dire, qu’on le loue , qii’on drelle des monumens à la gloire. Temple, le ditaullî figurémentde lame du jufte. Tem- plum. Les Chrétiens font les temples vivans duSaint- E’pri: , dit S. Paul. Corpora vcflra funt templum Spi- ritâs-Sdncli. Le Seigneur entendoit parler du temple de fon corps, quand il diloit qu il pouvoit détruue, & réédifîer en trois jours le Temple. Temple. Terme de Ferrandinicr. C’ell une crémaillère compofée de deux perites lames de bois dentelées , arrêtées l’une contre l’autre par une boucle coulante , & terminées pat des pointes d’épingle. fpT Temple. Terme de Charron. Les Charrons donnent ce nom à un outil dont ils le fervent pour enrayer ; c’eft-à-dire, pour marquer, quand les raies lont pla- cées dans le moyeu, la diftance à laquelle il laut pla- cer les mortoifes dans les jantes. TEMPLET. f. m. Terme de Relieur. Manière de petite tringle , ou de bâton carré qu’on lève du couloir , &: dont on fe fert pour tenir les chevillettes , quand on coud quelque livre. Régula. On ne lauroit coudre un livre, fans le fervir du templet. TEMPLET TE. f. f. Vieux mor. Sorte de bandelette que les femmes mettent à leur tête. TEMPLIER, f. m. Ordre Religieux & Militaire , établi d’abord à Jérufalem en l’an 1 1 1 8 , en faveur des Pè- lerins de la Terre-Sainte. Templarïus. L’an 1 1 1 8 , quel- ques Chevaliers , hommes nobles & craignans Dieu , {e dévouèrent à Ion lervice entre les mains du Patriar- che de Jérufalem, & promirent de vivre perpétuelle- ment dans la chafteté , l’obéiflance & la pauvreté j comme des Chanoines. Les deux principaux étoient Hugues des Payens , de Paganis , &c GéofFroi de Saint Aldemar ou de Saint Omer. Baudouin II , Roi de Jé- rufalem , leur donna un logemenr dans le Palais qu’il ivoit près le Temple: de là leur vinr le nom de Tem- pliers. Les Chanoines du Temple leur donnèrenrune place proche de ce Palais, pour y bâtir les lieux régu- liers: le Roi & les Seigneurs, le Patriarche & les Pré- lats leur donnèrent quelque revenu de leurs Domaines pour leur nourriture & leur vêrement. Leur ’premier engagement , fur de garder les chemins contre les vo- leurs &: les partifans , principalement pour la sûreté des pèlerins. Les principaux articles de leur règle , font j qu’ils enrendront tous les jours l’Office divin tout entier ; que quand leur fetvice militaire les en em- pêchera, ils y luppléront par certain nombre de Pater; qu’ils feront maigre quatre jours de la femaine , Se le Vendredi en viandes de Carême, c’eft-à-dire, fans œufs ni laitage ; que chaque Chevalier pourra avoir trois chevaux , & un écuyer ; 6c qu’ils ne chalferont ni à roifeau,ni autrement. Tels furent les commencemens de l’Ordre des Templiers _, le premier de tous les Or- dres miliraircs. Ils avoient reçu la règle de Sainr Ber- nard. Neuf ans après leur fondation, on leur prefcri- vit une règle dans le Concile de Troies. On les appe- loit ou Templiers , ou Frères de la milice du Tem- ple. La maifon du Temple de Paris étoit la réfidence du Grand-Maître , lequel avoir la garde du l’réfor T E iM ) Royal. L’Ordre des Templiers fut aboli au commcn- ceinencdu XIV^ liècle fous Clément V & i’iiilippe le- Bcl. Les Templiers lurent arrêtés par ordre du Roi l^hilippcleBcl, le ij Odobre 1517. Clément Vies abrogea le 3 Avril 1 3 i 2. Cinquante furent brûlés vifs. En Angleterre , ils furent tous ariêtés le 10 Janvier 1507; fcpr turcnr brûlés vifs; & l’an rjii, dans la féconde leilîon du Concile de Vienne, rc)rdre fut en- tièrement éteint Hc fupprim<> par le Pape Clément V. F(iy. leur lliftoire pnr KL du Pui. Des Auteurs ont prétendu que les ciinics d’jiit on les accnlbit étoient luppoles; & que la véritable raifon qui fît lupprimer cet Ordre, c’eft qu’il avoir des biens imir.cnfes. Mais Il cette railon pouvoit porter à les lupprimer, elle ne pouvoit engager à les faire huiler vifs ; & il n’cft point du tour croyable qu’on eût exercé fur eux cette cruau- ré , s’ils eullént été innocens. D’ailleurs leurs biens fu- rent donnes aux Holpitaliers. Qu’y gagnoicnt donclc Pape, on les Rois de France & d’Angleterre ? Que leur importoit que ces biens fullent à l’un ou à l’autre de ces Ordres ; Le Père Mélyot traite de cet Ordre dans Ion Vr Tome, th. m. Brompton, Hiftorien prefque contemporain, rap- porte que de (on temps on prétendoit que ces Gen- tilshommes étoient des élèves des Holpitaliers ( de S. Jean de Jérulalem, ) qui ne fublillèrent pendant plu- licurs années que par leur (ecouis. Vertot , Hijl. de Mule. L. / j p. y2 , /j-. Voyez Chroniccn Joan. Erûmpton. HijL Angl. J’eript. p. 10 oS. Lond. 1652, Guill. de Tyr. 1 1 18 , i. LXXII , c. XI , p. i’p r, Ja- cob de Vitr. C. Lxiv. On dit proverbialement, boire comme des Tem- pliers, pour dire, s’enivrer, à caufe que ces Cheva- liers , dans le temps de la décadence de leur Ordre » buvoient par excès. • Templiers, eft aulfi un nom d’Hérétiques du onzième lîècle. Templarius. Ils s’élevèrenr à Jérulalem l’an 1050, après la mort de Philippe Augufte; & on leur donna ce nom j parce qu’ils étoient prelque toujours dans les Temples ou les Eglifes. Ils avoienr un llmu- lacre fait avec beaucoup d’art , qu’ils avoient dit-on , couvert de la peau d’un homme ; & à la place dej yeux ils avoient mis deux ekarboucles fort brillantes. Ils flriloient des efpèces de lacrifices à cette ftatue, ré- duifant des corps morts en cendres, & failant boire de ces cendres aux alîiltans, pour les fortifier.^u.and il étoit mort quelqu’un qui étoit né d’un Templier Se d’une fille , ils rôtiiroient fon corps , & frottoient leur ftatue de la graille & du fuc qui en dégoutoient. Ployd. TEMPLIN. Ville d’Allemagne, dans l’Eledorat de Bran- debourg, aulli appelé Fkertmarck , fur les confins de la Marche moyenne, ÇCF TEMPO. Terme de Mufique Italienne, qui fe joint avec quelque autre pour marquer le mouvement d’un air. Ainh l’on trouve écrit. Tempo di gavotta , pour marquer un air compolé dans le mouvement de la ga- votte, fans s’aflujétir à fuivre le nombre des mefures, ni les reprifes ordinaires à la gavotte. Tempo di mi- nuetto. Mouvement fcmblable à celui du menuet, & qui eft’ de trois temps légers. TEMPORAIRE, f. & adj. Terme Théologique. Les Théologiens diftinguent la foi en temporaire & falu- taire : en ce fens il eft adjeélif : mais quand on dit ab- folument , les Temporaires , pour fignifier ceux qui n’ont qu’une foi à temps , alors il eft lubftantif. TEMPORAL, adj. m. Terme d’Anatomie , qui a rap- port aux tempes. C’eft une épithète qu’on donne à un mufclc de la mâchoire inférieure, qu’on appelle mujr cle temporal , ou crotaphite. Temporalis. Il naît de toute la cavité des tempes , par un principe large , charnu & demi-rond , qui s’amenuife peu-à-peu , & qui palîanr par-deftous l’apophyfc zygomatique , va s’inférer à l’apophyfe choroïde de la mâchoire infé- rieure. Il eft la principale caufe de fon mouvement. On donne aulli cette épithète aux faulfes futures dm crâne, parce qu’elles bornent les os des tempes. TEMPORALITÉ. {’. f. Revenu ou juridiûion du domai- ne temporel d’un Evêché , d’un Chapitre, d’une Ab-