Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VII.djvu/938

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pour être crus. C’est une erreur populaire de croire qu’il y a des remèdes sympathiques qui agissent sur les corps éloignés.
Sympathique est une épithète que l’on donne à route maladie qui a deux causes ; l’une éloignée, & l’autre prochaine ; & ce terme est opposé à celui d’idiopathi- que. Véçt^[tfymputh’uiue eft produire pat la caule éloignée, c’eft-a-dire, quand le vice du cerveau em- bourbé du fang eft précédé Se produit par quelqu’au- tre maladie. Il y a une palpitation de cœur idiopathi- qucj tk nne/ympachique. On le dit aulfi des caules lucmes des maladies. 11 n’y a qu’une caule idiopathi- que de la palpitation de cœur ; mais il y en a plusieurs sympathiques.
SYMPATHISER, v. n. Avoir de la sympathie. Voyez ce mot. Convenire i confindre. Cet homme eft II bour- ru, qu’il ne peut j(y/w/’ijrA//èr avec pertonne. Nous fympathifons vous Se moi. Mol. §CT On ne le dit guère que des perfonnes. Il y a pourtant des occalions où ce mot peut être employé avec grâce. On peut très-bien dire que de tous les inftrumens de mulique, celui dont les lons/i mpathifent le plus avec nos dil- pohtions intérieures c’cft la voix humaine.
☞ SYMPATHISTE. s. m. Philolbphe qui prétend ex- pliquer la railbn des lyraparhies. Il parut en 1749 , une brochure qui a pour titre SJlime des S’ mpa~ tkijies. L’Auteur établit pour principe fondamental la tranfpiiation, c’eft-à-dire , que la matière transpirante de l’un suivant qu’elle chatouille ou déchire les fibres de l’autre, ou ne fait ni l’une ni l’autre de ces impres- sions , est l’unique source de l’amour, de l’aversion, ou de l’indifférence.
☞ SYMPHONIE. s. f. Formé des mots grec σὺν avec qui marque union , &c φωνὴ, voix. Concert d'instru- mens de musique. Symphonia. Ce qui s’entend non- seulement des pièces qui doivent être jouées par les instrumens, mais celles où les instruments se trouvent mêlés avec la voix. La musique vocale est sans symphonie quand elle n’a point d’autre accompagnement que la basse continue ; avec symphonie, quand il y a des accompagnemens de violons, flûtes, hautbois. Une pièce est à grande symphonie, quand outre la basse & les dessus, il y a encore d’autres parties instrumentales comme la taille, la quinte, &c.
☞ Le mot de symphonie se prend aussi pour les instrumens qui accompagnent la voix. Ainsi nous disons que les voix étoient belles, mais que la symphonie ne valoit rien.
☞ La symphonie des Anciens étolt un chant de deux voix ou de deux instrumens accordés à l’unisson ; c’est à-dire, qu’elle résultoit du concours de plusieurs voix ou instrumens chantans ou jouans la même partie : car ils n’avoient point de musique à plusieurs parties, comme a fort bien prouvé M. Perrault Médecin, dans Ion traité de la musique.
Symphonie, est aussi un nom que les anciens ont donné à celui des instrumens dont on fait le moins de cas , qui est la vielle, comme on voit chez les Anciens qui en ont écrit, & entre autres le Père Mersenne dans son grand volume de l’harmonie. C’a été peut-être par an- tiphrase. Symphonia.
SYMPHONISTE, s. m. Celui qui joue des instrumens , ou qui compose les pièces qu’on joue dcifas. S^m- phonijla. Ce Muficicn a été un des grands Sympho- nijies de fon temps.
SYMPHORIEN. s. m. Nom d’homme. Smphorianus. Le peuple dit Sephorien , ou Siphorien. Saint S^m- phonen étoit fils d’un homme qualifié de la ville d’Au- tun , nommé Faufte. Il louftrit le martyre vers l’an 179, fous le Conful.iire Fléracle.
SYMPHYSE, s. f. Terme de Médecine, qui fe Jir d’une union naturelle des os, par laquelle deux os féparés fe font continus, & deviennent un , telles que font la plupart des épiphyles ; ou bien de l’union des os qui sont séparés dans le corps des enfans nouveaux nés , qui fe joignent , & ne font qu’un os dans les perfon- nes âgées , comme l’os éthmoïde, les os du crâne , &c. S mphJts. La /. mp !i fe ou union naturelle d’os eft de deux



SYM fortes ; ou fans moyen , ou avec un moyen. La/yw- phfe fans moyen eft l’union qui le lait de deux c, par eux-mêmes , fans qu’envoie rien qui les uiiifti.. Telle eft lay’, mph .fe de l’épiphife avec l’os principal, & tels les os de la mâchoire inférieure. Cette uniuii fe fait à-peu-près comme celle de la grefte Oc de l’ai - bre. Lzfymphjfe qui le fait avec moyen eft de trois forrcs. La lynévrole, la fylarcole, & la fynchondro- fe. Voyez ces trois noms en leur place. Ce mot eft Grec , n/j.fuan, cohs.rentia , vel conne- xio naturaiis ; il fignificj ajjemblage de deux chofi jointes enjemble. SYMPHYT UM. f. m. Planre. Foxe^ Conso*De. ’ Ce mot vient du Grec »"• , cum^, Scde "î"""» , prc- pi adnafci. Naître auprès , a caule que cetre herbe eft fort vulnéraire, &c qu’elle fait comme renaître les chairs. SYMPLEGADES. f. f. pi. Ce font deuxîksou plutôc deux écueils fitués près du canal de la mer Noire, au détroit de Conftantinople, &’ qui font fi près l’un de l’autre, qu’ils femblenr fc coucher ou s’entrechoquer, ce qui a donné lieu aux Poètes d’en faire deux monl- tres marins redoutables aux vailleaux. SYMPOSIAQUE. f. m. Entretien de Phitofophe dans un banquet. Plutarque a fait pluficurs rraités qu’il a intitulés Des Sympojîaques. Le banquet des fept Sa- ges, &c. Ce mot vient du Grec ■^v^nVio,, convlvium, ban- quet.

SYMPOSIARQUE. f. m. Terme d’Antiquité, j’, m- 

pofiarchus. On nommoit ainfi celui qui dans un feftiii étoit élu pour Modérateur j Direéieur. Tous les con- viés étoient obligés de fuivre fcs ordres. C’eft pour cela qu’on lui donnoit encore le nom de Modimpe- ratcr. Il étoir quelquefois nommé par celui qui don- noit le repas j quelquefois élu à la pluralité des fuftra- geSj quelquefois tiré. a.ti fort , comme nous faifons un Roi de la fève. SYMPTOMATIQUE. adj. m. & f. Qui appartient au fyniptôme, ou qui en dépend. Symptomaticus. Il faut qu’un Médecin étudie tous les mouvemens^j /np - tomatiques. Deg. ^fT Une fièvre caufée par la douleur fe nomme fy mp- tomatique , parce qu’elle ne provienr pas d’une caufc primitive , mais de la douleur feulement. Une fièvre maligne e([fymptomatique, quand elle vient à la fuite d’une autre maladie. SYMPTÔME, f. m. Terme de Médecine. Signe, acci- denr, ou révolution qui arrive dans une maladie, par où l’on peut juger de fa nature, de la qualité & de fon événement. S : mptoma , cafus morhi. Le délire eft un fymptême de la fièvre. Les fymptômes qui arri- vent dans les maladies font la douleur , les veilles , l’airoupillement , laconvulfion, l’éblouillement , la furdiré, la paralyfie, la difiiculré de relpirer & d’ava- ler , la toux , le dégoût, la naufée , le fanglot , le vo- miirementj la foif, la lipothymie Se fvncope,le flux ou dureté de ventre, le Bux de fang , luppreftion d’u- rine la jaunilfe , la fécherelle Se noirceur de la lan- gue, &c. Le fymptôme comprend tous les accidens qui lurviennent aux maladies. Deg. {CF On le dit figurément en parlant des événemens qui arrivent dans les états : comme quand on dit : le mé- contentement général , la fermentation dans les elprits font des/i mptômes d’une révolution prochaine. Ce mot vient du Grec , rv^iilafià qui fignifie la même chofe. SYMPTOSE. f f. Terme de Médecine. C’eft l’afFailTe- ment ou la contraftion des vailFeaux, comme il en arrive après des évacuations. a. fmptofe fe prend aullî quelquefois pour un aftaillemenr & une contra- ction du corps & des membres , lorfqu’il eft accablé de lallitude Se de foihlelle. Symrtofis ^ de ^v< , qui marque union ou liairon,& de îiihIm , tomber- tom- ber ou arriver en même temps. SYMPUIE. f. m. Terme d’Antiquaire. Petit vafe dont les Ponrifcs Romains fe fervoient dans les facrifices , pour faire des libations. S%’r :pulurp..