les miroirs de Brindisi. Berthelot, Introduction à l’étude de la chimie des anciens, p. 278. On peut dire aussi que dans les textes les plus anciens, nehoséṭ désigne vraisemblablement le cuivre. Car l’emploi du cuivre pur a précédé naturellement celui du bronze. Le cuivre était, pour ainsi parler, sous la main des Hébreux, pendant leur séjour au désert et après leur établissement en Palestine : car les montagnes du Sinaï et l’île de Chypre, qui était dans leur voisinage, avaient des mines de cuivre. Voir col. 323 et Cuivre. L’étain, au contraire, était rare, et son minerai n’attire pas l’attention comme le cuivre ; ses gisements étaient situés aux extrémités du monde connu : l’Hindou-Kousch et les monts Altaï d’un côté, la côte occidentale de l’Espagne, quelques parties de la Gaule et les îles de la Grande-Bretagne, appelées îles Cassitérides. Il y a donc lieu de se demander si l’Égypte, où le peuple
d’Israël s’était formé, si la Phénicie, l’Assyrie, la Chaldée, avec lesquelles il fut en contact et en relation de commerce après la conquête de la Palestine, connaissaient déjà l’étain et fabriquaient le bronze.
1o Pour les Égyptiens, ce fut seulement vers le xve ou le xvie siècle avant notre ère, qu’ils paraissent avoir connu la supériorité du bronze sur le cuivre et l’avoir employé pour la fabrication des armes et des instruments d’un usage courant. En effet, l’analyse chimique des objets de date certaine, a établi, contrairement à ce que l’on avait prétendu (G. Perrot, Histoire de l’art, t. i, p. 829), que le métal employé avant le nouvel empire est le cuivre. Quand on y découvre de l’étain, il s’y trouve en proportions si faibles avec d’autres substances, qu’on les regarde à bon droit comme des impuretés accidentelles.
624. — Coupe de bronze de style égyptien, trouvée à Nimroud. Dimension : 0m22.
D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pl. 63.
Les anciens ne savaient pas isoler le cuivre pur : les traces des différents métaux associés dans le minerai se retrouvent presque toujours après la fabrication. G. Maspero, L’Archéologie égyptienne (1887), p. 291 ; Sal. Reinach, dans l’Anthropologie, t. ii, 1891, p. 107, 108 ; M. Berthelot, La chimie au moyen âge (1893), l. 1, p. 359. Mais à partir de la XVIIIe dynastie, on commence à rencontrer du véritable bronze avec des proportions d’étain qui vont en augmentant. E. d’Acy, De l’origine du bronze, dans Compte rendu du congrès scientifique international des catholiques, 1891, 8e section, Anthropologie, p. 201 ; G. Maspero, Archéologie