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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/1042

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1949
1950
BRONZE — BRUCCIOLI

roi Salmanasar III (858-823), des vases de bronze traités avec un art exquis (fig, 625), des poids comme le lion de bronze du musée du Louvre, etc. G. Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 722 ; M. Berthelot, Sur quelques métaux provenant de l’antique Chaldée, dans la Revue archéologique, 3° série, t. ix, 1887, p. 11, 12. Si les objets analysés ne remontent pas au delà du IXe siècle avant J.-C, nous avons d’autres témoignages plus anciens. La lettre du roi d’Alasiya nous prouve que la fabrication du bronze était connue sur les rives de l’Euphrate au moins dès le xvie siècle avant J.-C. De plus, un hymne magique bilingue en suméro-accadien et en assyrien, d’une date certainement plus ancienne, bien qu’elle ne puisse être précisée, appelle le dieu feu « mélangeur du cuivre et de l’étain ». F. Lenormant, Les noms de l’airain et du cuivre, dans Transactions of the Society of Biblical Archæology, t. ii, 1878, p. 344-345 ; Histoire ancienne de l’Orient, t. v, p. 197 ; E. d’Acy, ouv. cité, p. 204. Il en était de même de Babylone : on sait, en effet, que les Chaldéens ont été les initiateurs des Assyriens dans les arts et l’industrie ; puis le mobilier funéraire des tombes de Chaldée a fourni plus de bronze que de cuivre pur. G. Rawlinson, Five great monarchies, Londres, 1862, l. 1, p. 123. Aussi le neḥoséṭ dont étaient faits le ventre et les jambes de la statue symbolique vue en songe par Nabuchodonosor devait être du bronze. Dan., ii, 32, 39. On a cherché de quelle contrée les Chaldéens et les Assyriens avaient d’abord reçu l’étain et appris à faire le bronze. Avant de venir de l’Occident, l’étain leur fut apporté par les marchands qui descendaient de l’Hindou-Kousch et des monts Altaï. G. Bapst, L’étain dans l’antiquité, dans la Revue des questions scientifiques, avril 1888, p. 355-356. Strabon indique vaguement la place de ces mines d’étain. xv, 11, 10.

3° Les Phéniciens, originaires des bords du golfe Persique, F.-E. Movers, Die Phönizier, 1re part., Das phönizische Alterthums, in-8°, Berlin, 1849, t. ii, p. 59, avaient probablement connu le bronze fabriqué avec cet étain avant de s’établir sur les bords de la Méditerranée. Ces peuples, attirés par le commerce sur toutes les plages de l’Occident, ne tardèrent pas à découvrir par eux-mêmes ou par leurs colons de nouveaux gisements d’étain. Les mines de l’Espagne occidentale ne furent pas exploitées avant le XII 6 ou XIe siècle avant J.-C ; les îles Cassitérides ne furent découvertes qu’après. G. Bapst, L’étain dans l’antiquité, p. 364-365 ; H. et L. Siret, Les premiers âges du métal en Espagne, dans la Revue des questions scientifiques, avril 1888, p. 403, 418. C’est alors que les Phéniciens fournirent de l’étain à l’Égypte et à l’Assyrie, et même des objets en bronze tout fabriqués ; car ils excellaient dans cet art. G. Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 738-749 ; t. iii, p. 864. Sans doute ils n’inventèrent pas plus qu’en architecture pour les motifs de décorations ; ils les empruntèrent au style assyrien et au style égyptien, qu’ils mélangèrent. La renommée des artistes de Tyr engagea Salomon à faire venir à Jérusalem Hiram, habile à façonner toutes sortes d’ouvrages de bronze. III Reg., vii, 14 ; II Par., ii, 13 ; Jer : , lii, 17-20. Il lui fit faire les colonnes de bronze appelées Jachin et Booz avec leur ornementation, l’autel d’airain, la mer d’airain, les lavoirs mobiles, III Reg., vii ; II Par., i, 5, 6 ; vii, 7, et bon nombre d’objets et d’ustensiles formant le mobilier du temple, qui probablement avaient été fabriqués en cuivre pour le service du tabernacle dans le désert. Voir Cuivre, Étain.

BROUGHTON Hugh, théologien et hébraïsant anglais, né à Owlbury en 1549, mort le 4 août 1612. Il étudia à l’université de Cambridge et se fit bientôt remarquer par les singularités de sa prédication. Il voyagea en Allemagne, et reprocha vivement à Théodore de Bèze les changements qu’il apportait sans cesse dans ses notes sur le Nouveau Testament. Dans ses œuvres, qui furent publiées par Lightfoot, in-f°, à Londres, 1662, sous le titre bizarre : The Works of the great Albionean divine, renowned in many nations for rare skill in Salem’s and Athen’s tongues and familiar acquaintance with all Rabbinical learning, nous devons mentionner : The concent of Scriptures ; A translation of Daniel with several annotations ; Latin commentary on Daniel ; A treatise of Melchizedech ; A translation of the book of Job ; A comment upon Coheleth, or Ecclesiastes ; The Lamentations of Jeremiah translated and explained ; A discourse upon the epistle of Jude ; A revelation of the holy Apocalypse. Quelques ouvrages, comme une nouvelle traduction de la Bible et une Harmony of the Bible, sont conservés manuscrits au British Museum. — Voir sa Vie, par Lightfoot, en tête de l’édition qu’il donna des œuvres de Broughton ; L. Stephen, Dictionary of national Biography, t. vi, p. 459-462.

B. Heurtebize.

1. BROWN John, exégète anglican écossais, né probablement à Kirkcudbright (1610 [ ?]), mort à Rotterdam en 1679. Il prit ses grades à l’université d’Édimbourg le 24 juillet 1630, fut nommé curé de Wamphray, dans l’Annandale, en 1655, et y vécut en paix jusqu’en 1662. Mais, le 6 novembre de cette année, ses opinions, qu’il avait trop manifestées, le firent condamner d’abord à la prison, et, le Il décembre, à l’exil, avec défense de rentrer dans sa patrie, sous peine de mort. Brown se réfugia en Hollande, où il mourut à Rotterdam, ministre de l’église écossaise de cette ville, en 1679. — On a de lui un commentaire doctrinal et pratique sur l’Épître aux Romains, sous ce titre : An explanation of the Epistle to the Romans, in-4°, Édimbourg, 1651 et 1769. — Voir L. Stephen, Dictionary of national biography, in-8°, Londres, 1886, t. vii, p. 9.

O. Rey.

2. BROWN John, ministre anglican, né en 1722 à Carpow, dans le comté de Perth, en Ecosse, mort le 19 juin 1787. II acquit une profonde connaissance des langues étrangères, et devint ministre de Haddington. Parmi ces ouvrages, nous devons citer : A Dictionary of the Holy Bible, sur le plan de D. Galmet, 2 in-8°, Londres, 1769 (souvent réimprimé depuis) ; The self-interpreting Bible, 2 in-4°, Londres, 1778 (souvent réédité) ; Sacred tropology : or a brief view of the figures and explication of the metaphors contained in Scripture, dont une édition a paru à Londres, in-8°, 1813 ; A harmony of Scripture prophecies and history of their fulfilment (la meilleure édition fut publiée à Édimbourg, in-12, 1800) ; A brief concordance of the Holy Scriptures, in-18, Londres, 1783 et 1816.

B. Heurtebize.


BRUCCIOLI Antoine, traducteur italien, né à Florence, vivait dans le XVIe siècle. Ayant pris part à la conspiration formée, en 1522, contre le cardinal Jules de Médicis, il dut quitter sa patrie et se réfugia en France. A la chute des Médicis, il put rentrer à Florence. Soupçonné de favoriser les erreurs de Luther, il fut jeté en prison et faillit payer de sa tête son goût pour les nouvelles doctrines. Il se retira à Venise, où deux de ses frères étaient imprimeurs. Parmi ses ouvrages, nous mentionnerons : Psalmi di David, nuovamente dalla hebraica verita tradotti in lingua toscana, in-8°, Venise, 1531 ; Bibbia tradotta in lingua toscana, in-f°, Venise, 1532 ; réimprimée en 1538 et en 1539, et reparut en 1542 et en 1547, avec des notes assez étendues, 3 in-f°, Venise ; Il Nuovo Testamento dal græco tradotta in lingua toscana, in-16, Venise, 1544 ; Commento in tutti i sacro-santi libri del Vecchio e Nuovo Testamento dalla hebraicaverita e fonte græco tradotti in lingua toscana, 4 in-f°, Venise, 1546. Les ouvrages de Bruccioli furent condamnés par l’Index. Richard Simon a prouvé que Bruccioli savait fort peu l’hébreu, et qu’il n’avait pas toujours compris la traduction du P. Santé Pagnini, dont il s’était servi.