Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Paradis, et Klee, Manuel de l’histoire des dogmes chrétiens, trad. Mabire, Paris, 1848, t. ii, p. 444, elles devaient demeurer jusqu'à la fin du monde et la résurrection générale ; tantôt le ciel, où elles ont été emmenées au sortir des limbes. S. Ambroise, De obitu Valentiniani, 72, t. xvi, col. 580 ; S. Augustin, Confess., ix, 3, t. xxxii, col. 765 ; Quæst, evang., ii, 38, t. xxxv, col. 1350 ; etc. C’est une des formules servant d'épitaphe sur les tombeaux chrétiens des premiers siècles. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 2e édit., Paris, 1877, au mot Paradis, p. 577. La liturgie de saint Basile, Renaudot, Liturg. orient. collect., Paris, 1716, t. i, p. 72, et la liturgie romaine, Ordo commendationis animæ, De exequiis ; cf. Office de saint Martin de Tours, demandent que les anges conduisent l'âme du défunt dans le sein d’Abraham, c’est-à-dire au céleste séjour. « L’art chrétien, surtout au xiiie siècle, représentait volontiers le ciel sous cette naïve figure. On la voit sculptée à Saint-Étienne de Bourges, à Moissac, à Vézelay, à Notre-Dame de Reims. » Fillion, Évangile selon saint Luc, Paris, 1882, p. 298. Deux lieux différents, les limbes et le ciel, ont pu, remarque saint Thomas, loc. cit., a. 4, ad 2um, porter le même nom à raison de leur destination commune, tous deux étant des lieux de repos, de rafraîchissement et de paix. L’un a succédé à l’autre ; et depuis l’ascension de Jésus, selon la parole de saint Augustin, Quœst. evang., ii, 38, t. xxxv, col. 1350, « le sein d’Abraham est le lieu de repos des pauvres bienheureux, à qui appartient le royaume des cieux, dans lequel ils sont reçus après cette vie. »

E. Mangenot.

3. ABRAHAM BEDERSI, BEN ISAAC, surnommé Bedersi, c’est-à-dire de Béziers, d’après la transcription juive du nom de cette ville, d’où il était originaire, fut un des poètes juifs les plus célèbres de la Provence, quoique ses nombreuses productions, dénuées d’imagination, ne méritent pas ce renom. Il florissait vers 1240. La date de sa mort doit être placée de 1296 à 1300. Il fit un dictionnaire des synonymes hébreux, sous le titre de Ḥôṭam ṭokniṭ, Ezech., xxviii, 12, Le sceau de la perfection. Ce travail, le premier de ce genre composé dans la littérature hébraïque, est assez riche en développements. Les lexiques de ses prédécesseurs y sont largement mis à contribution. Le Ḥôṭam ṭokniṭ a été édité par Gabriel Pollak, 1863. La bibliothèque de Leyde possède le seul manuscrit connu, encore est-il incomplet.

4. ABRAHAM-BEN-MÉIR-IBN-EZRA. Voir ABEN-ESRA.

5. ABRAHAM CHASAN, BEN JUDA, rabbanite polonais, un des plus judicieux exégètes de ce pays, composa un commentaire succinct sur les prophètes, les hagiographies et les cinq Megilloṭ. Dans cet ouvrage, il sait mettre à profit les commentaires plus anciens, comme ceux de Raschi, d’Aben-Esra, de Kimchi, etc., et il traduit en allemand les mots difficiles de l'Écriture. In-f°, Lublin, 1593, 1612.

6. ABRAHAM DE BALMÈS, BEN MÉIR, grammairien juif du xve siècle, né à Lecce, dans le royaume de Naples, fut médecin du cardinal Gammari, et professeur à l’université de Padoue. Il se fit connaître par une traduction latine des œuvres d’Averroès. On lui doit aussi une grammaire de la langue hébraïque, intitulée MiqnêhʾAbram, Gen., xiii, 7, La possession d’Abram. Cette grammaire, en hébreu et en latin, n'était pas achevée quand il mourut, à Venise, en 1523. Elle fut continuée par R. Kalonymosben-David, et publiée par Bomberg. Abraham montre dans cet ouvrage une grande érudition, et en exposant ses idées personnelles, en discutant les opinions des anciens grammairiens, il fait preuve d’un grand sens critique, mais il pèche par la méthode. Cette grammaire fut imprimée à Venise, par Bomberg, in-4°, 1523 ; la traduction latine à Anvers, in-4o, 1564 ; hébreu et latin, Hanau, 1594.

7. ABRAHAM DE BETH-RABBAN, ainsi nommé du lieu de sa naissance, plus connu sous le nom d’Abraham de Nisibe. (Voyez ce nom.)

8. ABRAHAM DE LONSANO, BEN RAPHAËL, auteur d’une grammaire hébraïque, intitulée QinyanʾAbraham, Possession d’Abraham, in-8°, Zolkiew, 1723.

9. ABRAHAM DE NISIBE ou DE BETH-RABBAN. Écrivain nestorien, qui succéda à Narsai dans l’école de Nisibe (Assemani, Bibliotheca orientalis, t. iii, part, i, p. 71), probablement dès le commencement du vie siècle. Suivant Ébedjésu, ibid., il écrivit un commentaire sur Josué, les Juges, les Rois, l’Ecclésiastique, Isaïe, les douze petits Prophètes, Daniel, le Cantique des cantiques ; mais cet ouvrage ne nous est pas parvenu. Ébedjésu lui attribue encore un livre sur les pauses à observer dans la récitation du psautier, et aussi une collection d’hymnes. Le premier de ces ouvrages nous est également inconnu ; mais on trouve parfois, à la fin des Psautiers nestoriens, l’une des hymnes mentionnées par Ébedjésu, notamment dans le Mss. Add. 7156, fol. 157 b du British Muséum, à Londres, Il ne faut pas confondre cet auteur avec un autre Abraham qui vécut plus tard. Cf. W. Wright, Syriac literature, dans l’Encyclopædia Britannica, 9e édit., t. xxii, p. 836, notes 22 et 24.

R. Graffin.

10. ABRAHAM DE PORTALEONE, BEN DAVID, connu aussi sous le nom d’Abraham Aryéh, abréviation de Miššaʿar ʾaryéh, c’est-à-dire de « Porte du lion » ; ou encore sous le nom d’Abraham Roféh, c’est-à-dire « le Médecin », naquit à Mantoue en 1542. Il alla étudier à Pavie la philosophie et la médecine, et il y obtint, en 1563, le titre de docteur. Sa mort arriva en 1612. Il composa un livre sur les antiquités judaïques, intitulé Šiltê haggiborîm, Les boucliers des forts, Cant., iv, 4, où il traite du temple, de sa structure, des autels, des habits sacerdotaux, du chant, de la musique et des instruments de musique des Hébreux, etc. Wagenseil appelle cet ouvrage « livre excellent, expliquant solidement les antiquités judaïques, livre d’or ». Conrad Iken s’en est beaucoup servi dans son livre des Antiquitates hebraicæ, in-4o, Brême, 1730. Il a été imprimé à Mantoue, in-f°, 1612. La traduction latine a été publiée par B. Ugolini, dans son Thesaurus antiquitatum sacrarum.

11. ABRAHAM ECHELLENSIS. Voir Echellensis.

12. ABRAHAM FARRISSOL, BEN MARDOCHAÏ, originaire d’Avignon, alla se fixer à Mantoue, puis à Ferrare. Célèbre par ses ouvrages de géographie et de cosmographie, il n’a pas la même valeur comme exégète ; il ne fait que suivre les sentiers battus des interprètes juifs de son temps. On a de lui un commentaire très court sur le Pentateuque, Pirḥê šôšannîm, Fleurs des lis ; un commentaire sur l’Ecclésiaste ; un autre sur Job, imprimé dans la Bible rabbinique de Venise, 1518, et publié à Amsterdam dans l’ouvrage de Moïse Francfürter, intitulé Qehilaṭ Môšeh.

13. ABRAHAM GALANTE, rabbin italien, mort à Rome, au commencement du xvi° siècle, donna un commentaire cabalistique sur les Lamentations de Jérémie, Qînaṭ seṭârim, Lamentation mystérieuse, in-4°, Venise, 1589 ; in-4°, Prague, 1621.

14. ABRAHAM HALLÉVI, surnommé Hazzaqên (l’Ancien), disciple de Moïse Corduero, vivait à Jérusalem au XVIe siècle. Il donna un commentaire cabalistique sur les soixante-dix semaines de Daniel, Mešârê qitrin, Celui qui résout les problèmes, Dan., v, 16. « Les futilités contraires au texte, dit Bartolocci, abondent en cet ouvrage. » Publié à Constantinople, in-4°, 1510.