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ALÊNE — ALEXANDER

ALÊNE, instrument pointu dont on se sert ponr faire des trous, et spécialement pour percer le cuir. Le mot hébreu marṣêa’, qui a été rendu dans les Septante par ὀπήτιον, et dans, la Vulgate par subula, « alêne, » désigne certainement une sorte de poinçon destiné à faire un petit trou, puisqu’il servait à percer l’oreille de l’esclave qui, au lieu de recouvrer sa liberté, préférait demeurer toute sa vie au service de son maître. Exod., xxi, 6 ; Deut., xv, 17. [[File: [Image à insérer] |300px]]
87. — Cordonniers égyptiens fabriquant des sandales. Celui de gauche fait un trou au cuir avec une alêne. Au-dessus de lui est représentée une autre alêne. On en voit également une troisième au-dessus du pied étendu de l’artisan égyptien placé à droite.
Nous ne connaissons pas la forme du marsêa’ hébreu, mais il est assez probable qu’elle ressemblait à celle des alênes dont se servaient en Égypte les fabricants de sandales et autres ouvriers sur cuir. Des peintures de Thèbes représentent des cordonniers perçant le cuir avec une alêne (fig. 87). On voit aussi dans les musées des spécimens d’alênes qui ont été retrouvées dans les tombeaux où on les avait ensevelies avec les momies (fig. 88). [[File: [Image à insérer] |300px]]
88. — Alênes égyptiennes. British Museum.


ALÉOUTIENNE (Version) de l'Évangile de saint Matthieu. Elle fut faite par le prêtre Jean Veniaminoff, en 1840, pour les habitants des îles Aléoutes qui étaient soumis à la Russie. Elle a été imprimée en colonnes parallèles, avec une version russe.

ALEP, ville de Syrie. Voir Helbon et Bérée 2.


ALEPH, א, nom de la première lettre de l’alphabet phénicien et hébreu, ainsi appelée parce que dans l'écriture ancienne elle a la forme d’une tête de bœuf grossièrement dessinée, zV. Le mot 'âlef ou 'élef signifie lui-même « bœuf », et les Grecs, chez qui l’aleph était devenu l’alpha ou la première lettre de leur alphabet, en connaissaient la signification sémitique. Nous lisons dans Plutarque : « On rapporte que Cadmus donna à l’alpha le premier rang parmi les lettres, parce que le bœuf est ainsi appelé dans la langue des Phéniciens. » Quæst. conviv., 1. IX, q. 2, § 2, édit. Didot, t. iv, p. 900. L’aleph hébreu n’exprime pas une voyelle, mais une aspiration légère, correspondant à l’esprit doux des Grecs. — Dans la Vulgate, le mot Aleph, qui se lit Lament., i, i ; ii, 1 ; iii, 1, 2, 3 ; iv, 1, indique que le mot initial du verset original en hébreu commence par la lettre aleph, parce que ces quatre chapitres de Jérémie sont des poèmes alphabétiques. Voir Alphabet et Alphabétique (Poème).


ALÈRE Jean, de Alerio ou de Alerio, général des carmes, mort en. 1342. Il était de Toulouse, et fut élu général de son ordre dans un chapitre tenu à Montpellier en 1321. Après avoir gouverné pendant neuf ans avec beaucoup de sagesse, il abdiqua volontairement sa charge et se retira au couvent de Toulouse, où il mourut. Il a laissé un commentaire sur l’Ecclésiastique. Voir Moréri, Dictionnaire historique, 1739, t. i, p. 136-137.

ALÈS (ALESIUS) Alexandre, théologien protestant, né à Édimbourg le 23 avril 1500, mort à Leipzig le 17 mars 1565. Son vrai nom était Alane. Il a laissé un certain nombre d'écrits théologiques et quelques commentaires : Disputatio in utramque Epistolam ad Timotheum et ad Titum, in-8o, Leipzig, 1550 ; Commentarius in Evangelium Joannis, m-8*, Bâle, 1553 ; Disputationes in Paulum ad Romanos, in-8° Wittemberg, 1553, etc. Voir Bayle, Dictionnaire historique, article Aies, édit. de 1734, t. i, p. 228 ; Mac Crie, Life of Knox, note i ; Anderson, Annals of the English Bible, t. i, p. 498 ; t. ii, p. 427 et suiv. ; Jacob Thomasius, Oratio de Alexandro Alesio, dans ses Orationes, xiv, Leipzig, 1683 ; A. W. Ward, Stephen’s Dictionary of national Biography, 1. 1, p. 254-259.


ALESSANDRO Benjamin Cohen, appelé aussi Benj. Cohen Vital, né à Alexandrie, dans le Piémont, dans la dernière partie du XVIIe siècle, et rabbin à Reggio, composa : 1° un commentaire sur les Lamentations, ʾAllôn bâkûṭ, Le chêne des pleurs, Gen., xxxv, 8, in-4o, Venise, 1713 ; 2° Pêrûš širê hammaʿâlôṭ, Commentaire des Psaumes graduels, imprimé avec le précédent, in-4o, Venise, 1713.

1. ALEXANDER Archibald, théologien protestant américain, né à Augusia (maintenant Rockbridge) le 17 avril 1772, mort à Princeton le 22 octobre 1851. Il fut l’organisateur et le premier professeur du Princeton theological Seminary, en 1812, et exerça une grande influence sur l'Église presbytérienne des États-Unis, à laquelle il appartenait. On lui doit, entre autres ouvrages, Canon of the Old and New Testament, Philadelphie, 1826 ; History of the Patriarchs, Philadelphie, 1833 ; History of the Isrælitish nation, Philadelphie, 1853. Il prépara aussi le Bible Dictionary, publié à Philadelphie, en 1831, par l’American Sunday School Union, ouvrage qui eut un très grand succès. Son fils, le Dr J. W. Alexander, a écrit sa vie, Life of Rev. A. Alexander, New York, 1854.

2. ALEXANDER Joseph Addison, orientaliste et commentateur protestant américain, troisième fils d’Archibald Alexander, né à Philadelphie le 24 avril 1809, mort à Princeton le 28 janvier 1860. En 1833, il alla étudier en Allemagne, où il passa une année ; à partir de 1838, il enseigna les langues et la littérature orientales au séminaire théologique de Princeton ; en 1852, il y devint professeur d’histoire ecclésiastique, et en 1858 professeur d’exégèse du Nouveau Testament. On le considérait comme le plus habile linguiste d’Amérique. Dans ses commentaires, il s’inspirait surtout de Hengstenberg. On a de lui The Psalms translated and explained, 3 in-12, New-York, 1850 ; Isaiah, 2 in-8o, New-York, 1846-1847 ; nouvelle édition publiée par John Eady, in-8o, Glasgow, 1848, 1875. Il avait conçu avec Ch. Hodge le projet d’une série de commentaires populaires du Nouveau Testament. Il publia The Gospel according to Mark, in-12, New-York, 1858 ; The Acts of the Apostles explained, 2 in-12, New-York, 1858. The Gospel according to Matthew fut publié après sa mort, in-12, New -York, 1860. Son commentaire sur Isaïe est