AMARAL (Pierre de), commentateur portugais, né à Zurara en 1621, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus le 10 janvier ou juin 1636, professa les humanités et la rhétorique à Braga, la philosophie et l'Écriture Sainte à Coïmbre, fut recteur du collège de Braga, et mourut à Lisbonne le 29 décembre 1711. Il a commenté le Magnificat : Canticum Marianum, hoc est sanctissimse Dei Genitricis Maries canticum, nempe ejus Magnificat litteralibus pariter ac mysticis illustrationibus investigatum, in-4°, Évora, 1709.
AMARIAS ou AMARIA, hébreu : 'Âmaryâh et 'Âmaryâhû, « Jéhovah a parlé, » c’est-à-dire « promis » ; Septante : Ἀμαρία et Ἀμαρίας.
1. AMARIAS, grand prêtre, fils de Méraioth et père d’Achitob. I Par., vi, 7, 52. Voir Grands prêtres.
2. AMARIAS, grand prêtre du temps de Josaphat, successeur d’Azarias et père d’un autre Achitob. I Par., vi, 11 ; II Par., xix, 11 ; I Esdr., vii, 3. Josèphe, Antiq. jud., IX, I, l’appelle Amaziah.
3. AMARIAS, fils d’Hébron ou Jahath, et chef d’une famille des lévites de la branche de Coré, au temps de David. I Par., xxiii, 19 ; xxiv, 23.
4. AMARIAS, lévite préposé à la distribution des dons entre les lévites, sous le roi Ézéchias. II Par., xxxi, 15.
5. AMARIAS, prêtre chef d’une famille, qui revint à Jérusalem avec Zorobabel du temps du grand prêtre Josué. II Esdr., xii, 2. Il signa avec Néhémie le renouvellement de l’alliance avec Dieu. II Esdr., x, 3.
6. AMARIAS, nom d’une famille de prêtres dont Johanan était le chef sous le grand prêtre Joacim. II Esdr., xii, 13. Probablement c’est la même famille qui est appelée Emmer, I Par., xxiv, 14.
7. AMARIAS, père de Godolias, aïeul du prophète Sophonie. Soph., i, 1.
8. AMARIAS (Septante : Σαμαρία), descendant de Phares, de la tribu de Juda. II Esdr., xi, 4.
9. AMARIAS, un des fils de Bani, sous Esdras. Il fut un de ceux qui se séparèrent de leurs femmes après les avoir prises contre la loi. I Esdr., x, 42.
AMASA, hébreu : ʿĂmâšâʾ, « charge ; » Septante :
Ἀμεσσαῖ.
1. AMASA, fils d’un homme inconnu, nommé Jétra ou Jéther, et d’Abigaïl, sœur de David. Plusieurs commentateurs ont pensé qu’Amasa était le fruit d’une union illégitime, d’après ce qui est dit, II Reg., xvii, 25, des rapports de Jéther et d’Abigaïl. Mais cette interprétation est contestable, puisque l’expression qu’on relève dans ce passage est prise en bonne part dans plusieurs autres : Gen., xvi, 2, et xxx, 3 ; Deut., xxii, 14, etc. Un autre point qui paraît plus probable, c’est que le père d’Amasa était de nationalité étrangère. En effet, si Jéther est donné comme étant de Jesraél, II Reg., xvii, 25, il est appelé ailleurs Ismaélite par la Vulgate elle-même, IPar., ii, 17, et la diversité actuelle des leçons tait supposer avec raison qu’il était qualifié de la même manière dans le texte primitif de II Reg., xvii, 25.
C’est peut-être ce qui expliquerait l'éloignement dans lequel David paraît avoir tenu son neveu. Malgré ses grands talents militaires, auxquels Absalom et David rendirent témoignage à la fin, en le choisissant l’un après l’autre pour leur général en chef, et malgré son étroite parenté avec le roi, on ne voit figurer nulle part Amasa comme exerçant un commandement important dans les armées d’Israël ; il n’est pas même compté parmi « les vaillants de David », énumérés II Reg., xxiii, et I Par., xi et xii, à moins qu’on ne l’identifie, comme le font quelques-uns, avec cet Amasaï, un des principaux entre les officiers appelés šališim, qui vint rejoindre David à Siceleg, vers la fin du règne de Saûl. I Par., xii, 16-18.
Si telle était en réalité la situation d’Amasa vis-à-vis de David, il dut se laisser gagner sans peine à la cause d’Absalom. Il embrassa, en effet, le parti de ce prince, lorsqu’il se révolta contre son père. Placé par lui à la tête de son armée, il passa le Jourdain et alla établir son camp au pays de Galaad, dans la forêt d'Éphraïm ; il y fut attaqué et complètement battu par Joab, qui commandait, avec Abisaï et Éthaï, les troupes de David. II Reg., xvii, 25-26 ; xviii, 6-8.
Aussitôt après sa défaite, un singulier revirement de fortune le fit succéder à Joab, son vainqueur, comme général en chef de David. Joab, qui depuis longtemps faisait trop sentir au roi son caractère dominateur, venait d’achever de s’aliéner son esprit en donnant, contre ses ordres formels, la mort à Absalom. II Reg., xviii, 14-15. David profita de cette occasion pour s’affranchir de l’espèce de dépendance dans laquelle Joab prétendait le tenir. II Reg., iii, 24-25, 39 ; xix, 5-7. Il fit donc des avances à Amasa, et lui promit avec serment le commandement suprême de ses troupes. II Reg., xix, 13. C'était du reste le moyen de décapiter en quelque sorte la sédition, en lui ôtant son général pour se l’attacher irrévocablement, et de faire rentrer en même temps beaucoup de révoltés dans le devoir à la suite d’Amasa.
Le nouveau général eut immédiatement à exercer ses fonctions. Le retour triomphal de David, auquel « le peuple de Juda » avait eu la principale part, venait de réveiller avec une extrême vivacité les vieux dissentiments entre la tribu de Juda et les autres tribus d’Israël. II Reg., xix, 41-43. Israël en masse se déclara contre David, à l’instigation du Benjamite Séba, et la révolte pouvait devenir plus redoutable encore que celle d’Absalom. II Reg., xx, 1-6. Il fallait donc se hâter, et ne pas laisser aux rebelles le temps de se rendre maîtres de quelques places fortes et de s’y établir. David ordonna à Amasa d’aller convoquer tous les hommes de Juda, et de se rendre avec eux dans trois jours à Jérusalem, où il venait lui-même de rentrer.
Amasa dut éprouver des difficultés imprévues dans l’exécution de cet ordre, peut-être à cause de la défiance d’un grand nombre pour ce nouveau chef, qui était la veille encore le général des révoltés ; car il ne put accomplir sa mission dans les trois jours, et arriver à Jérusalem au moment indiqué. Il y serait toutefois revenu, quoique en retard, d’après les Septante, et en serait reparti à la tête des troupes, ayant sous ses ordres Abisaï et les soldats de Joab. II Reg., xx, 6-7. Mais cette manière de présenter les faits ne paraît guère s’accorder avec ce qui est dit au y. 8, qu’Amasa « vint au-devant d’eux » ; cette rencontre s’explique au contraire tout naturellement, si l’on admet, comme semblent le supposer l’hébreu et la Vulgate, que David ne voulut pas attendre le retour d’Amasa, et qu’il chargea Abisaï (ou Joab, selon le syriaque et Josèphe) de prendre le commandement des troupes présentes, et de se mettre incontinent à la poursuite de Séba. Amasa, qui revenait enfin, les rencontra aux environs de Gabaon, la moderne El-Djib.
Ce fut le moment que choisit Joab pour assouvir sa vengeance ; la façon dont est décrit son équipement donne à entendre qu’il avait prémédité et préparé à l’avance l’assassinat de son cousin. « Salut, mon frère ! » lui dit-il en lui prenant la barbe de la main droite, à la manière orientale, comme pour l’embrasser, tandis que de la main gauche il lui plongeait son épée dans le flanc. Il continua aussitôt sa route, après avoir laissé un de ses soldats à la garde d’Amasa, étendu mort au milieu du chemin : c’est du moins ce que semblent dire l’hébreu, les Septante et