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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/466

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AQUEDUC


suffisamment d’eau et sa capitale et le temple ? » Guùrin, Description de la Palestine, t. iii, p. 114.

Mais, dès le temps de Salomon, il fallut bien pourvoir à l'écoulement du sang des victimes du temple, qui était versé au pied de l’autel, et de toutes les eaux qui avaient servi aux purifications. L’autel des holocaustes s'élevait probablement au-dessus d’une citerne appartenant à l’ancienne aire d’Oman. Au fond de cette citerne est un canal

LTlmfflier.der 5 191. Aqueducs anciens an buu de Jérusalem.

souterrain, que les musulmans appellent Bir el-Arouah (puits des âmes), et qui ne serait autre que l’ancien conduit par où le sang et les eaux s'écoulaient jusqu’au torrent du Cédron. Guérin, Jérusalem, p. 3C8. À la suite de fouilles entreprises en 1853 pas de Saulcy, et continuées ensuite parles explorateurs anglais, on a découvert au sud de la muraille du Haram, sur le palier de l’ancienne triple porte du temple, un puits (fig. 192) donnant accès à un système de galeries qui servaient à l'écoulement des « aux employées dans les sacrifices (fig. 193). De Saulcy, Voyage en Terre Sainte, t. ii, p. 9.

4° L’aqueduc de l’A In Mogâret. — À mesure que s’accrut la population de Jérusalem, le besoin d’eaux plus abondantes se fit sentir, et l’on songea à capter d’autres sources que celle de Ras el-Aïn. À cinq lieues au sud d'Étham, sur la route qui mène à Hébron, se trouve la source Aîn Mogâret (source de la grotte). Dans une grotte en partie naturelle et en partie artificielle, se rassemblent les eaux des coteaux supérieurs. On a relié cette source à celle D1CT. DE LA BIBLE.

d'Étham par un aqueduc tantôt taillé dans le rocher, et tantôt construit en pierres à bossage. Cet aqueduc est ancien, mais d’une époque difficile à déterminer. Il côtoie à peu près la route pendant quatre kilomètres, puis suit le thalweg de l’Ouadi Biâr (vallée des puits), ainsi nommé à cause des regards pratiqués dans l’aqueduc, et au moyen

Y~0

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192. — Galeries pour l'écoulement des eaux du Temple.

CC, mur de l’enceinte du Temple. — A, puits de construction

moderne. — B, trou. — bb, porte.

desquels on pouvait arroser la vallée et la fertiliser. Cet aqueduc jette ses eaux dans celui du Ras el-Aïn, à l’est des étangs.

5° L’aqueduc de l’Aïn Aroub. — Le procurateur Ponce Pilate entreprit à son tour d’enrichir les anciens aqueducs des eaux de l’Aïn Aroub, à onze kilomètres d'Étharn, toujours dans la direction d’ilébron. L’Aïn Aroub est une source d’eau potable ordinairement très abondante. L’eau

193. — Puits d’accèB des galeries devant la triple porte. Coupe suivant d, e, f, g de la figure 192.

monte dans plusieurs puits, d’où elle se déversait dans une grande piscine, à 940 mètres d’altitude. De là partait l’aqueduc de Pilate. Pour subvenir aux frais nécessités par ce travail et par la réparation des anciens aqueducs, le procurateur puisa directement dans le corban ou trésor du temple. Une émeute s’ensuivit. Pour la réprimer, Pilate fit déguiser ses soldats, et les envoya dans les parvis du temple faire un grand massacre de Juifs. Josèphe, Bell, jud., II, îx, 4. Cet aqueduc fait des détours immenses, en cherchant toujours le niveau, et il va rejoindre celui de Ras et Ain, près des Étangs de Salomon. Bien que la distance d’Ain Aroub à Jérusalem ne soit que de cinq lieues, Josèphe dit que Pilate lit venir des eaux éloignées

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