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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/588

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ARŒR — ARPHAXAD


différentes villes. Le contexte ne permet pas de la confondre avec celles dont nous venons de parler ; les localités citées avec elle appartiennent au midi de la Palestine. Aroër est nommée en égyptien sous la forme Harhorar. Voir Mariette, Listes géographiques des pylônes deKarnak, 1875, p. 36. Robinson croit l’avoir retrouvée à’Ar’ârah, près de l’ouadi du même nom, à l’est-sudest de Bersabée (Bires-Séba). Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 199. La ville ancienne est marquée par quelques restes d’habitations, des fragments de poterie et plusieurs puits. Vers le nord, des solitudes formées de collines crayeuses et de vallées sablonneuses présentent çà et là quelques champs cultivés, et forment les limites entre la Judée et le désert.

A. Legendre.
    1. AROLA François##

AROLA François, frère mineur, docteur en théologie, a publié : Concordantise majores Bibliorum, Lyon, 1551. Possevin, Wadding, Jean de Saint -Antoine et les autres bibliographes citent cet auteur et son œuvre, sans fournir aucun autre détail, P. Apollinaire.

    1. AROMATES##

AROMATES, substances végétales qui ont une odeur agréable et pénétrante. Voir Parfums.

1. ARORITE (hébreu : hâ’ârârî). II Reg., xxiii, 33. Dans le passage parallèle, I Par., si, 34, on trouve hahârârî, orthographe légèrement différente ( hé pour aleph) du même mot. Il indique le surnom ou la patrie d’Ahiam, baillant guerrier de l’armée de David. Voir Arari.

2. ARORITE (hébreu : hahârôrî. I Par., xi, 27). — Dans II Reg., xxiii, 25, on lit hahârôdi ; Vulgate : de Harodi. Désignation de la patrie, Harod, d’un autre guerrier renommé de l’armée de David, appelé Semma.

3. ARORITE (hébreu : hâ’ârô’êrî, « l’Aroérite, » c’est-à-dire originaire d’Aroër, patrie de Hotam, père de deux vaillants guerriers de l’armée de David. I Par., xi, 44.

    1. ARPHAD##

ARPHAD (hébreu : ’Arpâd ; Septante : ’ApçiS), ville de Syrie mentionnée dans l’Écriture, et toujours à côté d’Émath : IV Reg., xviii, 34 ; xix, 13 ; Is., x, 9 ; xxxvi, 19 ; xxxvil, 13 ; Jer., xlix, 23. Sennachérib ou ses envoyés insistent sur la prise d’Arphad et d’Émath pour effrayer les habitants de Jérusalem et les engager à se rendre. En effet, les textes cunéiformes assyriens mentionnent fréquemment une ville de ce nom, Arpaddu, comme ayant pris une grande part à la lutte engagée contre l’Assyrie par tous les États coalisés de l’Asie occidentale, qui tentèrent vainement de sauvegarder leur indépendance. Ramman-Nirari l’avait attaquée dès 806 ; Théglathphalasar, l’allié d’Achaz contre Phacée et Razin, la prit après un siège de trois ans, 743-740 ; elle se révolta, ainsi que les villes d’Émath, de Damas et de Samarie, contre Sargon, père de Sennachérib, et fut de nouveau reconquise par l’Assyrie. The cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. ii, pi. 52, rev., 1. 12-26 ; obv., 1. 30, 32, 34 ; Botta, Le monument de Ninive, t. iii, pi. 145, II, 9 ; Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 129, 148, 182 ; Eb, Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, p. 121 et 122, 235, 310, 449. Si Sargon ou Sennachérib la détruisirent, elle ne tarda pas à se relever de ses ruines, à ce qu’il semble, d’après Jérémie, xlix, 23 ; mais les inscriptions cunéiformes n’en disent rien depuis cette époque. Au temps du géographe arabe Iakout, elle était encore habitée ; maintenant il n’en reste plus que des ruines, qui ont conservé leur nom ancien, Tell-Erfâd ou Arfâd. Celte localité est à vingt kilomètres environ au nord de la ville d’Alep. — Une opinion assez commune, suivie par Winer, D. Calmet, Comment, litt. in IV Reg., xviii, 34, édit. lat., Wurzbourg, 1791, p. 435 ; Dictionnaire de la Bible, Genève, 1730, t. i, p. 299, etc., avait confondu Arphad avec Arad ; c’est à tort, car les inscriptions cunéiformes

distinguent soigneusement ces deux villes, absolument comme la Bible : tandis qu’elles mettent Arphad en relation étroite avec Émath et Damas, elles nous disent d’Arad, Aruadu ou Armadu, qu’elle était située ina qabal tihamti, « au milieu de la mer, » ce qui est bien la situation exacte de l’Arad ou Arvad de Phénicie. Michælis la confondait avec la Raphanée de Josèphe et des géographes grecs, à l’ouest d’Émath ; la situation conviendrait assez bien, mais les noms sont trop différents : VArphas de Josèphe, Bell, jud., III, iii, 5, placée à la frontière nord-est de la tétrarchie d’Hérode Agrippa, n’est pas assez au nord pour répondre aux exigences des textes assyriens, tandis que le nom et la situation des ruines A’Erfâd satisfont toutes les exigences. Aussi cette identification est-elle acceptée par les assyriologues : Schrader-Whitehouse, The cuneiform Inscriptions and the Old Testament, t. ii, p. 8 ; Riehm, Handwôrterbuch der bibl. Alterthums, t. i, p. 87 ; Delitzsch, Wo lag dos Paradies, p. 275 ; Kiepert, Zeitschrift des deutschen morgenlàndkchen Gesellschaft, t. xxv, p. 655, et Ndldeke,

ibid., p. 258.

E. Pannier.

ARPHASACHÉENS. Le nom de peuple ainsi écrit, I Esdr., v, 6, doit se lire Apharsachéens, comme le porte le texte original et la Vulgate elle-même, I Esdr., VI, 6. Voir Apharsachéens.

1. ARPHAXAD (hébreu : ’Arpaksad ; Septante : ’Aptpa^aS), mentionné dans la table ethnographique de la Genèse, x, 22, comme fils de Sem, né deux ans après le déluge, et mort à l’âge de 438 ans selon l’hébreu, les Targums et le Syriaque, de 338 suivant la Vulgate, 465, 365 et 335 ans suivant les différentes éditions grecques. Gen., xi, 10-13. Il fut père de Salé et aïeul d’Héber suivant l’hébreu, la Vulgate, etc. ; et au contraire père de Caïnan et aïeul de Salé suivant les Septante reproduits dans la généalogie de Jésus-Christ selon saint Luc, iii, 36.

Comme les noms qui précèdent et qui suivent dans la descendance de Sem sont ethnographiques, Élain désignant la souche des Élamites, Assur celle des Assyriens, Arain celle des Araméens, on s’est demandé si le nom d’Arphaxad n’avait pas également une signification ethnographique. Josèphe, Ant. jud., i, vi, 4, suivi par Eusèbe et saint Jérôme, y avait déjà reconnu l’ancêtre ou le fondateur de l’empire des Chaldéens, qu’il prétend avoir été appelés autrefois Arphaxadiens, ’Apça£a8° iou ; . Suivant l’opinion de Bochart, Phaleg, p. i, 1. ii, c. iv, col. 74, Arphaxad serait la souche ou la personnification des races habitant l’Arrapachitis des géographes anciens (Plolémée, As, , vi, 1, 2), actuellement nommée YAlbak, vers le nord du Zab supérieur, dans la région montagneuse et nord-est de la Mésopotamie ; c’est YArrapha ou Arbafya des textes cunéiformes assyriens. VoirEb. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, p. 164 et 167, note. Cette opinion a été embrassée par D. Calmet, Tuch, Delitzsch, Dillmann, Kautzsch dans Riehm, Handwôrterbuch der biblischen Alterthums, et Gesenius, Thésaurus linguse hebrxx, p. 153. Mais d’abord rien ne prouve que les descendants d’Héber et les Joctanides soient originaires du nord-est de la Mésopotamie ; de plus il est philologiquement impossible d’identifier de quelque façon que ce soit Arphaxad et Arrapha, la syllabe assyrienne ha ne pouvant correspondre à la fois au caf, au schin et au daleth de la forme hébraïque’Arpaksad.

D’autres auteurs, s’attachant à l’indication fournie par Josèphe, voient dans ce nom la souche des Chaldéens, population méridionale de la Mésopotamie de laquelle étaient sortis les Hébreux ; le nom hébreu des Chaldéens Keséd, pluriel Kaèdîm, se retrouve sans trop d’invraisemblance dans la désinence du nom d’Arpa-ksad ; mais le premier élément de ce nom s’explique moins facilement : on y a vu Our ou Irou, « ville » en assyrien, ou même Ur Casdim, la patrie d’Abraham ; Knobel lit Arma-Ksad, le