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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/624

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ASIE


salem, le jour de la Pentecôte, figurent des habitants de l’Asie. Act., ii, 9. Les Juifs d’Asie habitant Jérusalem sont également nommés parmi ceux qui entrent en discussion avec le diacre saint Etienne, Act., vi, 9, et ce sont eus qui reconnaissent saint Paul dans le temple et le font arrêter comme perturbateur par le tribun qui commandait à la tour Antonia. Act., xxi, 27-30. Dans son premier voyage apostolique (45-50) ; saint Paul, accompagné de saint Barnabe, passa par l’Asie Mineure ; mais il ne put que faire un court séjour à Antioche de Pisidie. Act., xiii, 14, 50. Il y passa de nouveau à son retour. Act., xiv, 18. A son second voyage, l’Apôtre voulait encore évangéliser

1. T hlriTH.r. doit 297. —

Carte de la province romaine d’Asie.

l’Asie ; mais le Saint-Esprit l’en empêcha et lui fit connaître que Dieu voulait que la foi fût prêchée d’abord en Macédoine. Act., xvi, 6. Pendant son troisième voyage i'54-57), saint Paul prêcha à Éphèse et à Milet. Act., xix, 10, 22, 26 ; xx, 16-38. À partir du jour où il quitta cette dernière ville, l’Apôtro ne remit plus les pieds sur la terre d’Asie ; mais le navire qui l’emmenait prisonnier à Rome longea les côtes de cette province. Act., xxvii, 2. C’est pendant son séjour en Asie que saint Paul écrivit sa première Épître aux Corinthiens, qu’il salue au nom des Églises asiatiques, I Cor., xvi, 19, et dans la seconde Épître, adressée à la même Église, il fait allusion aux tribulations qu’il vient d'éprouver en Asie. II Cor., i, 8. Saint Pierre énumère les Églises d’Asie parmi celles à qui il adresse sa première Épître. I Petr., i, 1. Deux disciples de saint Paul, Tychique et Trophime, étaient d’Asie. Act., xx, 4.

La création de la province d’Asie remonte à l’an 133 avant J.-C. Attale III, roi de Pergame, avait, en mourant, légué son empire aux Romains. Tite Live, Epit., lviii, lix. Plutarque, Ti. Gracch., xiv ; Justin, xxxvi, 4 ; Strabon, xiii, p. 624. Mais la province ne fut réellement constituée qu’en 129, par" M. Aquilius. Strabon ~ xiv, p. 646 ; Justin, xxxyi, 4. Elle comprenait la Mysie jusqu’au mont Olympos, l'Éolide, la Lydie, l’Ionie et la Carie. Sylla, en 84,

organisa la nouvelle province. En 82, Cibyra, et, en 62, Apaméé et Synnada, qui toutes trois appartiennent à la Phrygie, furent réunies à l’Asie. Strabon, xiii, p. 631 ; Cicéron, Pro Flacco, 27. Sur ce point, voir Bergmann, Phïlologus, t. ii, p. 644, 670-678. Réunis à la Cilicie, de 56 à 50, ces trois districts firent de nouveau partie de la province d’Asie à partir de 49. Cicéron, Ad famil., xiii, 67. Voir Bergmann, Philologus, t. ii, p. 681, 684. L’attribution des diverses parties de la Phrygie à des provinces différentes explique pourquoi saint Luc la nomme séparément dé l’Asie. Act., Il, 9 ; xvi, 6. Dans ce dernier passage des Actes, saint Luc mentionne également la Mysie et la Troade, qui faisaient partie de la province d’Asie : c’est pour marquer plus nettement les endroits par où passa saint Paul. Act., xvi, 6.

Lors du partage des provinces entre le sénat et l’empereur, en l’an 27 avant J.-C, l’Asie fut laissée au sénat et

298. — Monnaie de la province romaine d’Asie. TI CLAVD OAB8 AUG. Tête de l’empereur Claude, tournée à gauche. — Hj. COMimune] ASUse]. Temple à deux colonnes dans lequel on voit Claude debout en habit militaire, tenant une haste de la main droite et couronné par la Fortune ou la Paix, qui tient une corne d’abondance. Sur la frise on lit : ROM ET ATS. Frappée & Pergame.

fut gouvernée par un proconsul, qui était toujours l’un-des plus anciens consulaires. Elle était divisée en grandes circonscriptions, appelées conventus juridici, dans les capitales desquelles le proconsul, dont la résidence officielle était à Éphèse, se transportait pour rendre la justice. Parmi les villes nommées dans l'Écriture figurent plusieurs de ces chefs-lieux de conventus, ce sont : Éphèse, Laodicée, Pergame, Philadelphie, Sardes et Smyrne. Ces villes figuraient aussi parmi les métropoles, c’est-à-dire dans la catégorie des villes les plus importantes. Éphèse, la première d’entre elles et le véritable cheflieu de la province, prenait le titre de itptÔTj] nao-ûv xocï y.i*((<m, irptin) xaî lAE-j-t’o-rn, [t^tpéiroXiç 'Ao-faç. Les noms des sept Églises d’Asie aux évêques desquelles saint Jean adresse les lettres qui sont placées en tête de l’Apocalypse, Apoc, 1, 11, nous montrent que les villes les plus importantes de la province avaient été évangélisées au moment où fut écrit ce livre. Ils nous donnent en même temps la preuve que le mot « Asie » désigne bien la province romaine avec ses limites officielles. Ces Églises sont celles d'Éphèse, de Smyrne, de Thyatire, de Sardes et de Philadelphie en Lydie, de Pergame en Mysie et de Laodicée en Phrygie. Apoc, i, 11 ; ii, 1, 8, 12, 18, 24 ; iii, 1, 7, 14.

La province d’Asie était l’une des plus riches de l’empire. Le charme de son site, l’excellence de son climat, la variété de ses productions, lui assuraient une prospérité hors pair. Sans doute elle avait beaucoup souffert des tremblements de terre qui, sous Tibère, détruisirent douze villes florissantes, entre autres Sardes ; mais la générosité privée et surtout les largesses impériales avaient relevé ces villes de leurs ruines. L’industrie et le commerce du pays avaient très vite fait disparaître les traces des désastres. Parmi les richesses du pays, il faut citer les laines de Milet, les draps de Laodicée, l’orfèvrerie d'Éphèse, les laines tissées de Philadelphie et d'Éphèse. L’activité littéraire n'était pas moins grande que l’activité industrielle. Les professeurs, les médecins, les sophistes, les rhéteurs