les idées vulgaires sur le cours du soleil, et s’en rapportent aux apparences qui tombent sous les sens. Jos., x, 12 ; Ps. xviii, 6. Ils ne voient que ce qui frappe tous les hommes, la multitude des étoiles, Gen., xxii, 17 ; Exod., xxxii, 13 ; Nahum, iii, 16, etc., leur brillante et douce lumière, Is., xiv, 12, etc. Nous ne trouvons dans l’Ancien Testament aucune trace de la distinction des planètes, des étoiles fixes et des comètes ; ces « astres errants », àa-clpeç nXavîjTai, ne sont mentionnés que dans le Nouveau Testament. Saint Jude, dans son Épître, }. 13, leur compare les hérétiques ; mais il emprunte sa comparaison à la science grecque.
Les Hébreux distinguaient seulement, en dehors du soleil et de la lune, quelques étoiles et quelques constellations particulièrement remarquables, qu’ils désignent par des noms spéciaux. Job, ix, 9, énumère 'âS, kesîl, kîmâh et hadrê (êmân (Vulgate : Arcturus, Orion, Hyadte, interiora Austri ; la signification de hadrê têman, « ffis chambres du sud, » est douteuse). Le nom des Pléiades, kîmâh, se retrouve dans Job, xxxviii, 31, et Amos, v, 8 ; celui de kesil (Oridn), dans Amos, v, 8, et, au pluriel, dans Isaïe, xiii, 10, pour signifier les plus grands astres, considérés comme semblables à kesîl ; celui de 'as, sous la forme 'ayis, dans Job, xxxviii, 32 ("Vulgate : Vesper). Le livre de Job, xxvi, 13, nomme encore le nâhâs (Vulgate : Coluber), la constellation du Dragon. On trouve aussi dans l’Ancien Testament, chez les prophètes, quelques noms de planètes : hêlêl (Vulgate : Lucifer), l'étoile du matin ou Vénus, Is., xiv, 12 (â<jr)]p êo>91v6c, Stella matutina, dans l’Ecclésiastique, L, 6) ; — gad (Vulgate : Fortuna), Is., lxv, 11, la planète Jupiter, selon les uns ; Vénus, selon les autres ; — ment (omis dans la Vulgate), Is., lxv, 11, d’après un grand nombre de commentateurs, la Lune ; d’après d’autres, Vénus ; — kîyûn (Vulgate : imago), Amos, v, 26, la planète Saturne. Les noms de Nébo et de Nergal, qui personnifiaient les planètes Mercure et Mars, se lisent aussi Is., xlvi, 1, et IV Reg., xvii, 30, mais comme noms d’idoles. On admet communément que le mot mazzâlôt, II (IV) Reg., xxiii, 5, et le mot analogue, mazzârôf, Job, xxxviii, 32 (Vulgate : duodecim signa et Lucifer), signifie le zodiaque. Les douze signes du zodiaque (fig. 341) sont représentés sur des monuments babyloniens ( Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. iii, pi. 45 ; cf. Epping, Astronomisches aus Babylon, p. 148 ; R. Brown, Remarks on the Euphratean astronomical Names of the signe of the Zodiac, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archseology, mars 1891, t. xiii, p. 246-271), et c’est peut-être à quelque représentation de ce genre que fait allusion IV Reg., xxiii, 5. Les rapports que les Juifs avaient eus avec les Assyriens depuis Achaz, IV Reg., xvi, 7, 10, 18, leur avaient donné quelques notions des sciences et des arts cultivés sur les bords de l’Euphrate et du Tigre, et c’est de leurs astronomes qu’Achaz avait dû apprendre la manière de construire un cadran solaire. IV Reg., XX, 11. Cf. Hérodote, il, 109. Le prophète Isaïe, xlvii, 13, fait allusion à' leurs observations astronomiques et astrologiques.
Dans le Nouveau Testament, les Gémeaux, étoiles protectrices des marins ( À16<rxoupoi ; Vulgate : Castores), Act., xxviii, 13, n’apparaissent que comme le nom du navire qui transporte saint Paul de Malte à Pouzzoles. La planète Vénus est nommée dans l’Apocalypse, ii, 28 ; xxii, 16, sous la désignation d' « étoile du matin », à<mip 6 itpwïvi ; , et d' « étoile brillante du matin », » àorrip à X « (iJtpàç xa’i àp61v<5{ (Vulgate : Stella splendida et matutina). Saint Pierre la nomme aussi, en employant l’expression par laquelle elle était désignée ordinairement dans la langue grecque : <pw<jq ; 6po< ; (Vulgate : Lucifer). II Pet., i, 19. Pour les étoiles et les constellations mentionnées dans la Bible, voir les articles spéciaux.
Voir Saalschùtz, Archâologie der Hebrâer, c. xlvi, t. ii, p. 72-74 ; L. Ideler, Historische Untersuchungen
ûber die astronomischen Beobachtungen der Alten, in-8o, Berlin, 1806 ; id., Unstersuchungen ûber den Ursprung und die Bedeutung der Sternnamen, in-8o, Berlin, 1809 ; Stem, Die Sternbilder in Buch Hiob, dans la Jùdische Zeitschrift fur Wissenschaft und Leben, t. iii, 1864, p. 258-276 ; G. Hoffmann, Versuche zu Amos, dans la Zeitschrift fur die alltestamentliche Wissenschaft, t. iii, 1883, p. 107-110, 279 ; M. Uhlemann, Grundzûge der Astronomie und Astrologie der Alten, in-8o, Leipzig, 1857 ; J. H. Kurtz, Die Astronomie und die Bibel, in-8o, Mitau, 1842 (principalement cosmologie) ; 0. M. Mitchel, The Astronomy of the Bible, in-12, NewYork, 1863.
F. Vigouroux. ASTROS (Paul Thérèse David d'), théologien français, né à Tourves (Var) le 15 octobre 1772, mort à Toulouse le 29 septembre 1851. Il supporta avec un grand courage les épreuves de la Révolution. En 1798, il devint secrétaire de Portalis, son oncle, puis grand vicaire du diocèse de Paris, qu’il administra après la mort du cardinal de Belloy (1808). Pie VII lui adressa, en 1809, la bulle d’excommunication contre Napoléon Ier. L’empereur le fit alors incarcérer à Vincennes, où il resta jusqu’en 1814. Il accompagna les Bourbons à Gand pendant les Cent jours. À son retour, il fut nommé évéque de Bayonne ; en 1830, il devint archevêque de Toulouse, et le 29 septembre 1850, il fut promu au cardinalat. Il a laissé plusieurs écrits théologiques, canoniques et polémiques. On cite aussi souvent sous son nom La Bible mutilée par les protestants, ou Démonstration de la divinité des Ecritures rejetées par la Béforme, ouvrage publié par ordre de Affl r d’Astros, archevêque de Toulouse, in-8o, Toulouse, 1847. Cet ouvrage est en réalité l'œuvre de B. H. Vieu’sse, Sulpicien, professeur au grand séminaire de Toulouse. Voir Vieusse. Cf. Caussette, Vie du cardinal d’Astros, in-8o, Toulouse, 1853.
- ASTRUC Jean##
ASTRUC Jean, médecin français, né à Sauves, dans le bas Languedoc, le 19 mars 1684, mort à Paris en 1756. Il étudia la médecine à Montpellier, et occupa à partir de 1716 une chaire à la faculté de cette ville. Adonné surtout aux sciences médicales, il se mêla cependant de métaphysique et d’exégèse biblique, et dans cette dernière branche ses conclusions ont eu du rententissement, à cause du parti qu’en ont tiré les rationalistes modernes. Ses Conjectures sur les mémoires originaux dont il paraît que Moïse s’est servi pour composer le livre de la Genèse, ouvrage publié à Bruxelles (Paris), en 1753, sous le voile de l’anonyme, ont servi de base à tout un système d’attaques contre l’intégrité du Pentateuque et la réalité de son auteur. Astruc distinguait, dans la Genèse, deux mémoires ou documents principaux, reconnaissablés, d’après lui, au nom différent de Dieu qui y était employé : Elohim, « Dieu, » dans l’un ; Jéhovah (Dominus dans la Vulgate) dans l’autre. Il admettait en outre la présence de divers autres fragments, et prétendait que Moïse s'était servi, pour la composition de son récit, d’une douzaine de mémoires, insérés sans presque aucune modification. Cette distinction, déjà remarquée d’ailleurs par plusieurs Pères ou docteurs de l'Église, qui avaient essayé de l’expliquer, a fait fortune en Allemagne depuis le commencement du siècle, et bon nombre d’exégètes rationalistes l’ont admise, en la modifiant selon leurs vues propres. Vater, l’auteur de l’hypothèse « fragmentaire », reproduit dans son système cette distinction des noms de Dieu, à laquelle il prête une grande importance. Ce furent Eichhorn et surtout Ewald qui popularisèrent au delà du Rhin les idées d’Astruc, d’où tire son origine l’hypothèse « des documents ». Dès lors les critiques de cette école regardèrent comme un fait démontré que le Pentateuque n'était qu’une sorte de mosaïque dans laquelle étaient juxtaposés des documents d’origine diverse. Toutefois l’accord cessa tout à coup lorsqu’il s’agit d’indiquer dans le livre sacré la place qui convenait à chaque document,