Parmi les œuvres apocryphes de saint Athanase figure une Synopsis Scripturæ Sacræ, Patr. gr., t. xxviii, col. 283-437, donnant la liste, l’incipit et l’analyse sommaire des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, et, à la fin, une liste des livres non canoniques. Au jugement de MM. Zahn et James, cette Synopsis aurait été composée aux environs de l’an 500. Elle a été publiée par Montfaucon, d’après un manuscrit unique aujourd’hui disparu, mais dont on a récemment signalé une répétition du xive-xve siècle. Voir Robinson, Texts and Studies, t. II, no 2, p. 7, Cambridge, 1892 ; Zahn, Geschichte des neutestam. Kanons, Leipzig, 1890, t. ii, p. 290-318. — On signale un Athanasii Commentarius in Psalmos, inédit, dont le texte grec existe à Venise et à Milan, et une version slave, à Bologne. Montfaucon, qui avait étudié ce commentaire, le tient pour postérieur au patriarche de Constantinople Germain (✝ 733), qui s’y trouve cité. Voir Patr. gr., t. xxvii, col. 602 et 606. — Plus importante est l’Interpretatio Psalmorum, publiée sous le nom de saint Athanase par Antonelli, Rome, 1747, reproduite par Migne, Patr. gr., t. xxvii, col. 649-1344. C’est un psautier grec, dont chaque psaume est divisé en stiques, excellente méthode pour dégager le parallélisme de la composition ; chaque stique est accompagné d’une courte glose qui en marque le sens allégorique, chaque titre, expliqué selon le même système d’allégories. Nous ne voyons pas que ce commentaire ait d’attestation plus ancienne que le manuscrit qui nous l’a conservé et qui est du IXe siècle (897), le Vaticanus palatinus gr., 44. L’auteur y marque une estime éminente de la vie monastique au désert (col. 1250), le dédain de la science humaine (col. 1054, 1287), son éloignement pour toute dignité ecclésiastique (col. 1247), et la conviction plusieurs fois répétée que le monde, créé en six jours, ne durera que six mille ans (col. 686, 794, 1010). Ce commentaire est vraisemblablement de quelque moine égyptien ou sinaïtique du Ve siècle. — Montfaucon a publié le texte grec d’une Expositio in Psalmos, t. xxvii, col. 55-546, attribuée à saint Athanase par les manuscrits et par la Chronique pascale, au VIIe siècle, Patr. gr., t. XCII, col. 544. Comme la précédente, c’est une édition glosée du Psautier ; mais, plus développée, elle est aussi plus grave et plus relevée. L’auteur entend les Psaumes comme des prophéties concernant le Christ et l’Église, et il applique ce principe d’interprétation historique à tout le Psautier. Contrairement à l’auteur de l’Interpretatio publiée par Antonelli, il s’applique à ne jamais prononcer le nom des hérétiques, et il évite les interprétations théologiques proprement dites : ce qui est surtout sensible dans le commentaire du psaume Dixit Dominus, où, ayant à parler de la « génération du Seigneur », il l’entend de la « génération selon la chair », et détourne le verset Ante luciferum genui te de son interprétation commune. Voir t. xxvii, col. 462 et col. 1146. Il a utilisé Origène et Eusèbe (cf. col. 54), ce dernier notamment. Enfin il a travaillé, le texte des Hexaples sous les yeux (cf. col. 71 et 470). Ce sont là autant de raisons de douter que ce commentaire soit d’Athanase. — On possède enfin un court et élégant traité intitulé Epistula ad Marcellinum in interpretationem Psalmorum, t. xxvii, col. 11-46. Cet opuscule figure déjà dans le Codex Alexandrinus de la Bible grecque (ve siècle), sous le nom d’Athanase, et Cassiodore le connaissait également et le donne comme d’Athanase. De institut. divin. litt., l, t. lxx, col. 1115. Ce petit livre, adressé à un solitaire nommé Marcellin, est un éloge du Psautier, éloge mis dans la bouche d’un saint vieillard dont on ne dit pas le nom. Il groupe les Psaumes par affinités aux divers sentiments de l’âme chrétienne (pénitence, compassion, action de grâce, confiance, etc.), et il les partage entre les divers jours de la semaine et les diverses circonstances de la vie. Quelques critiques identifient ce traité avec le De titulis Psalmorum, œuvre de saint Athanase que connaissait saint Jérôme, De vir. ill., 87, t. xxiii, col. 731. — Voir Möhler, Athanasius der Grosse, in-8o, Mayence, 1827 ; traduct. française, 2 in-8o, Bruxelles, 1841 ; E. Fialon, Saint Athanase, in-8o, Paris, 1877.
2. ATHANASE le Jeune, surnommé Celetes (κηλήτης) ou Herniosus, évêque d’Alexandrie, vers 490, mort vers 497. Sa foi était suspecte ; il adopta l’hénotique de l’empereur Zénon, et, d’après plusieurs auteurs anciens, il mourut même dans l’hérésie. Liberatus, Breviarium, 18, Patr. lat., t. lxviii, col. 1029. Euthalius, qui lui a dédié plusieurs de ses commentaires sur le Nouveau Testament, dit qu’il avait un goût particulier pour les Livres Saints, et qu’il les méditait jour et nuit. Edit. Act., Prol., Patr. gr., t. lxxxv, col. 627. Certains critiques lui attribuent la Synopsis Scripturæ Sacræ, travail remarquable par la clarté et l’érudition, qui correspond à ce qu’on appelle aujourd’hui l’Introduction à l’Écriture Sainte. (Dans les Œuvres de saint Athanase le Grand, t. xxviii, col. 283-438.) Quelques-uns pensent aussi qu’il est l’auteur des Quæstiones ad Antiochum Patr. gr., t. xxviii, col. 597-710.
1. ATHAR (hébreu : ‘Éṭér ; Septante : Ἰεθέρ), ville de la tribu de Siméon. Jos., xix, 7. Elle fut, comme les autres, détachée de la tribu de Juda. Elle est appelée Éther dans Josué, xv, 42. Voir Éther.
2. athar (Chayim ibn ‘Athar), né à Sala, dans le Maroc, se retira à Jérusalem en 1742 ; il y mourut l’année suivante. On a de lui un commentaire sur le Pentateuque, ’Ôr haḥayyîm, « Lumière de vie » (Ps. lvi, 14), in-4o, Venise, 17·· (sic) ; on compte quatre autres éditions, la dernière in-4o, Lemberg, 18·· (sic).
ATHAROTH ADDAR, voir Ataroth 4, col. 1204.
ATHBASCH (אַתְבַּשׁ, ’aṭbaš), terme cabalistique, composé artificiellement pour indiquer le procédé d’après lequel la première lettre de l’alphabet hébreu, א, aleph, est remplacée dans l’écriture par la dernière, ת, thav ; la seconde, ב, beth, par l’avant-dernière, ש, schin, et ainsi de suite. L’usage de cette écriture cryptographique est très ancien. Saint Jérôme, In Jer., l. v, t. xxiv, col. 838-839, en parle (sans lui donner toutefois son nom cabalistique), et croit même qu’elle est employée par Jérémie, xxv, 26. Dans ce passage, le prophète dit que « le roi de Sésach » (hébreu : שֵשַׁךְ, šêšak) boira, à la suite des rois voisins de la Palestine, à la coupe de la colère de Dieu. D’après les règles de l’athbasch, Šêšak doit se lire בבל, Babel ou Babylone. Cette explication se trouve aussi dans le Targum, et elle devait avoir été donnée à saint Jérôme par ses maîtres juifs. Mais il est au moins fort douteux que l’athbasch fût déjà usité du temps de Jérémie et qu’il en ait fait usage. Le traducteur de la Vulgate suppose que le prophète a dissimulé « prudemment », par cet anagramme, le nom de Babylone, « pour ne pas exciter contre lui la fureur des Chaldéens, qui assiégeaient Jérusalem et étaient sur le point de s’en emparer, » In Jer., t. xxiv, col. 839 ; mais cette raison, peu concluante pour le passage de Jérémie, xxv, 26, où le contexte indique assez clairement Babylone, est tout à fait inapplicable à un autre endroit, Jer., li, 41, où Šêšak est mis en parallélisme, comme synonyme, avec Babylone, qui est expressément nommée. Il est certain d’ailleurs que « le roi de Sésach » est le roi de Babylone. Cf. Proceedings of the Society of Biblical Archæology, mai 1884, t. vi, p. 194, 195. Quant à la signification réelle de ce mot, voir Sésach.
Le Targum (ainsi que les Septante, qui ont omis les passages sur Sésach, Jer., xxv, 26, et li, 41) a vu une autre application de l’athbasch dans Jérémie, li, 1 : « J’exciterai contre Babylone et contre les habitants לב קמי, lêb qamaï, dit Dieu par son prophète, un vent qui les perdra. » Lêb qamaï signifie « le cœur de ceux qui se soulèvent contre