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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/717

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AUTPERT — AUTRUCHE


et Autpert mourut en s’y rendant, le 19 juillet 778. Son œuvre la plus considérable est son Expositio in Apocalypsim { Migne, Patr. lai., dans les Œuvres de saint Augustin, t. xxxv, col. 2417-2452). Presque tout y est expliqué dans un sens moral. Deux de ses homélies sur les Évangiles sont dans Migne, Pair, lat., t. lxxxix, col. 1291-1320.

    1. AUTROCHE##

AUTROCHE (Claude Deloynes d’), littérateur, né à Orléans le 1 er janvier 1744, mort dans la même ville le 17 novembre 1823. Il s’est adonné surtout à la traduction des classiques en vers français ( Horace, Virgile, Milton, Le Tasse). Ses ouvrages, publiés sous le voile de l’anonyme, sont de médiocre valeur. On a également de lui une Traduction nouvelle des Psaumes de David en vers français, avec le latin de la Vulgate en regard, suivie de celle des cantiques adoptés par l’Église dans ses offices de la semaine, par M. d’A***, in-8°, Paris, 1820. En tête de cet ouvrage se trouve un discours préliminaire sur le caractère de la poésie de David, où il soutient que le roi-prophète est l’auteur de tous les psaumes. La traduction est faite sur là Vulgate : c’est une paraphrase sans valeur exégétique. — Voir Les hommes illustres de l’Orléanais, 2 in-8°, Orléans, 1852, t. i, p. 255. E. Levesque.

AUTRUCHE. Hébreu : renânîm, pluriel qui vient de rânan, « faire un bruit strident, » et yâ’ên ou bat hayya-’ànàh, « fille de l’autruche, » hébraïsme pour désigner

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378. — L’autruche.

l’animal lui-même. On n’est pas d’accord sur I’étymologie de yâ’ên. Gesenius tire ce mot d’un radical inusité yâ’an, qui, - d’après le syriaque, signifierait « être vorace ». Fr. Delitzsch, Dos Buch Job, in-8°, Leipzig, 1864, p. 476, traduit bat hayya’ânâh, d’après l’arabe, par « habitant du désert ». Robertson et beaucoup d’hébraïsants font dériver le mot yâ’ên de yâ’an ==’ànâh, « pousser des cris plaintifs. » Les deux noms de l’autruche auraient ainsi une signification analogue. Aussi les Septante ont-ils traduit plusieurs fois yâ’ên par <retpijv, « sirène, » et quelques commentateurs par ulula, « chat-huant. » Ces deux traductions, bien que fautives, indiquent qu’on croyait que les noms de l’autruche lui venaient de son cri. Ailleurs les

Septante traduisent par « rtpovflôç, <rtpoj9îov ; Vulgate : struthio, « autruche. »

L’autruche est un oiseau qui appartient à l’ordre des échassiers. Elle est montée sur des pattes hautes et robustes, avec des pieds relativement petits, merveilleusement conformés pour la course (fig. 378). Les ailes sont rudimentaires et impropres au vol. La taille atteint plus de deux mètres, et le poids dépasse quarante kilogrammes. L’autruche est donc un oiseau coureur. Elle défie les meilleurs coursiers, et n’est atteinte que quand elle est exténuée de fatigue, après huit ou dix heures de poursuite. Elle est herbivore, mais d’une voracité telle, qu’elle avale avec ses aliments tous les objets qui se rencontrent. Cette voracité s’explique par la grande dépense de force et de chaleur qu’elle fait dans ses courses. Elle habite les déserts de l’Afrique et de l’Asie occidentale ; on en trouve encore au sud-est de la Palestine. L’autruche pond des œufs qui pèsent plus d’un kilogramme ; elle les dépose dans le sable chaud et ne les couve que la nuit ou pendant la saison froide. On la chasse surtout pour avoir ses plumes, qui sont d’un grand prix, ou pour domestiquer

379. — Autruche prise à la chasse. Plumes et œufs. Thébes. D’après Wilklnson, .2e édit., 1. 1, p. 283.

l’animal lui-même et s’en servir comme de monture. Un dessin égyptien représente un chasseur tenant d’une main le cou de l’oiseau, et de l’autre une corde qui l’attache ; un autre chasseur tient en main des plumes et une corbeille contenant de gros œufs (fig. 379). Les Assyriens l’ont aussi représentée sur leurs monuments (fig. 380).

Il y a eu de tout temps des struthiophages. Diodore de Sicile, iii, 27, édit. Didot, t. i, p. 144 ; Strabon, xvi, 11, édit. Didot, p. 657. Aujourd’hui encore beaucoup d’Arabes mangent la chair de l’autruche, tandis que d’autres se contentent des œufs ou de la graisse. Il était défendu aux Hébreux de s’en nourrir, et c’était pour eux un animal impur. Lev., xr, 16 ; Deut., xiv, 15. La défense d’en manger leur rappelait la nécessité de renoncer aux habitudes de la vie nomade, et l’horreur de toute cruauté ; car on ne peut habituellement surprendre et frapper l’autruche que quand elle couve ses œufs. Le désert est son séjour préféré, et souvent elle court dans les solitudes arides, comme le chameau, d’où le nom de strutliiocamelus, que lui donnaient les anciens. C’est pourquoi les prophètes prennent l’autruche comme le signe de la désolation qui règne dans les lieux maudits de Dieu. Is., xiii, 21 ; xxxiv, 13 ; xlhi, 20 ; Jer., l, 39.

L’auteur du livre de Job parle deux fois de l’autruche. Dans un premier passage, xxx, 29, imité par Michée, i, 8, il compare les cris de sa propre douleur à ceux de l’autruche dans le désert. La comparaison est très expressive. « Quand les autruches se préparent à la course ou au combat, écrit le voyageur Shaw, Travels in Barbary, t. ii, p. 348, elles font sortir de leur grand cou tendu et de leur bec béant un bruit sauvage et terrible, semblable à un sifflement. D’autres fois, en face d’un adversaire plus faible, elles ont une voix qui imite le gloussement des volailles domestiques ; elles semblent déjà se réjouir et se