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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/738

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BAALA — BAALATH

ment que deux noms bien connus : Bersabée (Bîr ei-Sébâ) etMolada (Khirbet el-Milh) ; il est donc très difficile de l’identifier. Knobel cependant propose de la reconnaître dans le village actuel de Deir el-Belahh, Â^Ji ji, « le couvent de la Datte, » situé sur une petite hauteur, à quelques heures au sud-ouest de Gaza, et dont le nom se rattache à un couvent chrétien détruit et à de belles plantations de dattiers. Cf. V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. ii, p. 223-226. Il n’y a là qu’un rapprochement purement accidentel entre les mots, et cet emplacement nous reporte bien trop à l’ouest, jusque sur les bords de la mer, dont Deir el-Belahh n’est éloigné que de dix-sept cents mètres. Les possessions israélites n’allaient

pas si loin.

BAALAM, ou plutôt Balaam, comme le portent communément les éditions de la Vulgate (hébreu : ffil’âm ; Septante : ’Ity&luâv), ville de la tribu de Manassé occidental, assignée, avec ses faubourgs, aux fils de Caath. I Par., vl, % (hébreu, 55). Elle n’est mentionnée qu’en ce seul endroit de l’Écriture. Dans la liste parallèle de Josué, XXI, 25, on lit Gethremmon ; mais il est très probable que c’est une faute de copiste : celui-ci aura, par distraction, répété le dernier nom propre du verset précédent, où Gethremmon est, comme dans Josué, xix, 45, rangée parmi les villes de Dan. Les Septante ont mis’îeSetBi, peut-être pour Uêalâ. On croit généralement que Sil’âm n’est autre que Yble’âm, Jéblaam, indiquée, Jos., xro, 11, parmi les villes de la tribu de Manassé. C’est, en effet, le même mot oïba, moins le », yod, initial, dans les Paralipomènes. Les Septante, du reste, ont ici traduit par’UftêXattN ; Codex Alexandrinus : I6Xocâu. Voir Jéblaam.


BAALATH (hébreu : Ba’âlâf ; Septante : FeëesXdiv, Jos., xix, 44 ; BaXrie, III Reg., ix, 18 ; BaXaàô, II Par., ▼m, 6 ; Vulgate : Baalath, III Reg., ix, 18 ; Balaath, Jos., xix, 44 ; II Par., viii, 6), ville de la tribu de Dan, Jos., xix, 44, rebâtie et fortifiée par Salomon. III Reg., ix, 18, et II Par., viii, 6. Malgré une légère différence de nom dans les versions grecque et latine, due probablement à une simple transposition de lettres, il s’agit ici d’une seule et même localité. Le texte original, en effet, porte partout Ba’âlâf ; et les deux récits parallèles, III Reg., ix, 18 ; II Par., viii, 6, indiquent une seule ville sous la double dénomination de Baalath et Balaath ; enfin plusieurs manuscrits de la Vulgate donnent, pour Jos., xix, 44, Baalath. Cf. C. Vercellone, Variæ lectiones Vulgatæ latinæ, Rome, 1864, t. ii, p. 63.

D’après l’énumération de Josué, xix, 41-46, où elle est mentionnée entre Gebbéthon et Jud, Baalath semble bien appartenir à la frontière septentrionale de Dan ; mais son emplacement est difficile à déterminer. Jud (hébreu : Yehud) est généralement identifiée avec El-Yehoudiéh, à l’est de Jaffa. Cf. V. Guérin, Description de la Pales’Une, Judée, t. i, p. 321-322 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 99. La situation de Gebbéthon (hébreu : Gibbepôn) est plus problématique ; mais on peut, avec les anteurs anglais, ouvr. cité, p. 69, la reconnaître dans le village actuel de Kibbiéh, au sudest d’El-Yehou(héh. Cest donc entre ces deux points ou dans les parages voisins qu’il faut chercher notre ville. Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, 1859, p. 291, pense qu’elle se retrouve probablement dans Deir Baltouf, y^J « Ji, formant triangle, au nord, avec les deux idéalités précédentes. « Ce n’est plus actuellement qu’un village de cent cinquante habitants au plus. Autrefois, à en juger par l’étendue des ruines qui couvrent la colline où il s’élève, ce devait être une ville véritable. La plupart des maisons étaient construites avec des pierres de grandes dimensions, soit polygonales et assez mal aplanies, soit rectangulaires et régulièrement taillées. » V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 130. À propos de cette identification, M. Guérin ajoute : « Le mot arabe Balloulh, qui signifie chêne, n’a aucun rapport de signification avec le mot hébraïque ou chananéen Ba’alath, qui semble faire allusion au culte rendu jadis en ce lieu au dieu Baal. Mais ce n’est point là une objection péremptoire contre le rapprochement de ces deux mots, les Arabes, en effet, ’ayant pu faire subir au nom antique, dont ils ne comprenaient pas le sens, une modification légère, qui le transformait aussitôt en un terme arabe, qui leur était très familier. Une objection qui me paraît plus forte que la précédente, c’est que la ville de Ba’alath est assignée, par la Bible, à la tribu de Dan, et que Deir Ballouth me semble plutôt, par sa position, appartenir à l’ancien territoire de la tribu d’Éphraïm. » Cette difficulté n’est pas si grande que le suppose le savant explorateur, et. nous ne voyons rien qui nous empêche de faire rentrer ce point dans les limites de Dan. Voir Dan (tribu et carte). Van de Velde, en proposant cette identification, distingue cette Baalath de celle qui fut fortifiée par Salomon, III Reg., ix, 18 ; II Par., viii, 6, parce que Deir Ballouth n’est pas situé près d’une grande route, nécessitant une place forte. La distinction, que n’autorise point le texte sacré, nous paraît inutile ; il semble que, par sa position sur les premiers contreforts des montagnes, au-dessus de la plaine de Saron, cet endroit devait avoir une certaine importance, comme le conjecture du reste M. Guérin, d’après les ruines actuelles.

Cependant Josèphe, Ant. jud., VIII, vi, 1, place Baalath plus bas. Reproduisant le récit de III Reg., ix, 18, et II Par., viii, 6, il nous dit que non loin de Gazara (Gazer) Salomon bâtit deux autres villes, dont l’une s’appelait Br, Tx<ip « j et l’autre Ba)16. Gazer est Tell Djézer, à droite de la route de Jaffa à Jérusalem, et Betchora semble bien correspondre à Béthoron, ï'nri n>3, Bê{ffôrôn, une des deux villes de ce nom, situées un peu plus haut, à l’est. Baleth est la Ba)16, BâW, de l’Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 237, 239 ; la Baaleth, Ballath, de saint Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxili, col. 883, 884, et Deir Ballouth ne peut évidemment en marquer l’emplacement, d’après l’indication de l’historien juif. Mais son expression où irôppw 8'aO>Tr<ç, « non loin d’elle [Gazara], » n’est-elle point une conclusion personnelle et trop absolue de ce fait que Baalath est, dans le texte sacré, mentionnée avec Gazer et Béthoron ? Si elle était basée sur la tradition, on pourrait alors suivre l’hypothèse des explorateurs anglais, Names and places, p. 21, qui croient retrouver Baalath dans Bel’aîn, un peu au nord-ouest de Béthoron inférieure.

Parce que Baalath est citée avant Palmyre, III Reg., ix, 18, quelques auteurs ont voulu l’assimiler à Baalbek, remarquable comme celle-ci par ses merveilleuses ruines. Cette opinion n’a aucun fondement ; car, dans le récit parallèle de II Par., vill, 4-6, elle est séparée de Palmyre, et l’ensemble des deux passages favorise plutôt sa proximité de Béthoron. D’après le Talmud de Jérusalem, Sanhédrin, I, 2, Baalath était située sur la frontière entre la tribu de Juda et celle de Dan ; les maisons étant de Juda et les champs de Dan. Il confond Baala de Juda avec Baalath, et son assertion est absolument fausse, puisque Baala appartenait à l’extrémité méridionale de la Palestine. Voir Baala 3. « Les Talmuds, dit A. Neubauer, se mettent facilement en contradiction avec la Bible, lorsqu’il s’agit de trouver un texte à l’appui de leurs explications soit dogmatiques, soit agadiques. » La géographie du Talmud, in-8o, Paris, 1868, p. 99, 100.


BAALATH BÉER RAMATH (hébreu : Ba’alaf Be’êrRâmat ; Septante : BaXÉx Tcopeuoiiévwv Bajj.É6), ville située sur la frontière de Siméon, vers le midi. Jos., xix, 8. Dans la liste parallèle de I Par., IV ; 33, elle paraît sous la forme contracte Bâ’al. Faut-il considérer ces trois mots comme formant un seul mot composé ? Rien de plus