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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/766

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BAGGHUS — BAGHIËNE


auxquelles vous donnez le nom d’Omophagies, vous enroulez des serpents autour de vous, et pour faire voir que vous êtes remplies de la majesté d’un dieu, vous mettez en pièces, de vos dents ensanglantées, malgré les cris des victimes, les viscères de quelques boucs. »

On célébrait les Omophagies (repas de chair crue) en l’honneur de Dionysos Omestès (mangeur de chair crue) ; or il fallait à ce dieu, même chez les Grecs, des victimes humaines. La veille de la bataille de Salamine, pendant que Thémistocle offrait sur sa trirème un sacrifice aux dieux, on lui amena trois jeunes prisonniers d’une beauté remarquable, qu’on disait neveux de Xerxès. Aussitôt le devin Euphrantide prit l’amiral par la main et lui ordonna d’immoler ces jeunes gens à Bacchus Omestès. Thémistocle obéit. Plutarque, Themist., xm.

Si le dieu de l’ivresse inspire la cruauté, il excite plus

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418. — Bacchus sur une monnaie de Maronée (Thrace).

Tête, de Bacchns, couronné do pampres. — Sj. AI0NT2OT SQTHPOS MAPONITQN. Bacchus, debout, tenant un raisin de la main droite.

directement encore au libertinage. Les poètes grecs l’ont bien compris ; on le voit par le langage qu’ils prêtent à leurs Ménades (Euripide, Bacch., 400 et suiv. ; Aristophane, Acharn., 1085), et aussi par les processions qu’on célébrait en l’honneur du dieu dans la fête des Dyonisiaques ou Bacchanales. Dans les Acharniens, Aristophane décrit une de ces fêtes. Un personnage de la pièce, Dicéopolis, organise, au début de la comédie, une procession bachique en miniature ; sa tille marche la première, faisant fonctions de canéphore ; un esclave la suit, portant un emblème obscène, et Dicéopolis ferme la marche, en chantant un hymne digne du dieu qu’on honore. Acharn., 260. Les processions véritables (6îac701) étaient encore plus scandaleuses : des silènes ouvraient la marche, des satyres étaient disséminés sur les flancs de la colonne pour y maintenir l’ordre, distingués les uns et les autres par leurs honteux attributs ; et vers les derniers rangs de la pompe mystique, l’impur symbole, de dimensions colossales, apparaissait, porté en triomphe sur un char splendide. Athénée, V, 27-32, édit. Teubner, 1887, t. i, p. 438-449 ; Hérodote, ii, 48, 49. Les hommes et les femmes, qui jouaient le rôle de Ménades, portaient le tbyrse et étaient couronnés de lierre, la plante consacrée â Bacchus, surnommé xMjsoSéto ; , « ceint de lierre. » Hedera gralissima Baccho, « le lierre est très agréable à Bacchus, » dit Ovide, Fast., iii, 767. Cf. Longus, Past., iii, 7 ; Nonnus, Dionys., viii, 8 ; Plutarque, De Isid. et Osir., 37. Le dieu lui-même était figuré comme un jeune homme efféminé (9r)Xû(iop<poî, Euripide, Bacch., 353 ; Eusèbe, Chronic., il, t. xix, col. 397-398), avec une guirlande de lierre autour de ses cheveux. Strabon, xv, p. 1038. Une médaille de Maronée représente une tête de Bacchus couronné de lierre (fig. 413). Voir J. Nicolai, De rilu antiquo Bacchanal. , dans Gronovius, Thésaurus antiquitatum grœcarum, t. vii, p. 173-220.

Ce culte sensuel et sanguinaire fut introduit en Asie par les Séleucides. À cause de son caractère licencieux, il devait particulièrement répugner aux Juifs fidèles ; aussi

D1CT. DE LA BIBLE

leur persécuteur, Antiochus IV Épiphane (175-164 avant J.-C.), ne trouva-t-il rien de mieux, pour les initier aux mœurs païennes, que de les forcer à prendre part aux processions dionysiaques (Sioviioia), la tête couronnée de lierre. II Macb., vi, 1. La participation forcée à ce culte impie inspira aux Juifs une telle horreur j que, quelques années plus tard (161-160 avant J.-C), Nicanor les menaçait, comme dune des choses qui pouvaient leur être le plus pénibles, de consacrer à Bacchus le temple de Jérusalem. II Mach., xiv, 33. Le troisième livre des Machabées, xi, 29, dans la Bible grecque, raconte que Ptolémée IV Philopator (222-204 avant J.-C.) avait auparavant, à Alexandrie, fait marquer des Juifs au fer rouge « d’une feuille de lierre, insigne de Bacchus », nxçxa^if Acovucrou xtaToçuXXti »

Malgré cette antipathie si marquée des Juifs pour le culte de Bacchus, les Grecs et les Romains s’imaginèrent néanmoins que c’était ce dieu que les descendants de

414.— Bacchus sur une monnaie d’^Elia Capitonna (Jérusalem). 1MP ANTONINO AVG P P P ( Pio Patrl Palrtœ). Buste d’Antonin le Pieux, à droite, couronné de laurier, avec le paludamentum. — fy COL AE[I<]IA CAP. Bacchus, debout, tenant un raisin de la main droite et une lance de la main gauche ; à ses pieds une panthère.

Jacob honoraient dans la fête des Tabernacles, parce qu’ils habitaient alors dans des tentes de feuillage, etc. Plutarque, Sympos., IV, 6, 2. Tacite avait mieux jugé, malgré les erreurs dans lesquelles il est tombé au sujet des Juifs, lorsqu’il avait dit, Hist., v, 5, qu’on ne pouvait assimiler les rites judaïques aux cérémonies dionysiaques : « nequaquam congruentibus institutis. » Cf. J. Nicolai, De phyllobolia, XIV, dans Ugolini, Thésaurus, t. xxx, col. mcclxv. Les païens n’en voulurent pas moins considérer Jérusalem comme l’un des sièges du culte de Dyonisos, et les monnaies d’^Elia Capitolina représentent ce dieu avec la panthère (fig. 414). Voir F. Madden, Coins of the Jews, 1881, p. 252-253. C. Desroziers.,

    1. BACCI André##

BACCI André, médecin et philosophe, mort en 1587, surnommé Elpidianus, du lieu de sa naissance, Sant’Elpidio, dans la marche d’Ancône ; il professa la bota* nique à Rome, et fut le médecin de Sixte - Quint. Après la mort de ce pontife, le cardinal Ascanio Colonna l’attacha à sa personne. Parmi ses écrits, qui lui valurent une grande réputation, nous citerons seulement : Discorso dell’Alicorno, délia natura dell’Alicorno et délie sue excellentissime virtu, in-4° Rome, 1573, 1587 ; in-8°, 1582 ; — Délie 42 Piètre preziose che risplendevano nella veste del somma sacerdote, in-4°, Rome, 1581. — Voir Saxius, Onom. Htter., t. iii, p. 462, 654.

B. Heurtebize.
    1. BACELAR Antoine##

BACELAR Antoine, appelé aussi Barcellos, mineur observant portugais, a publié : Evangelium apologeticum pro consanguinitale S, Jacobi cum Christo Domino, in-4°, Coïmbre, 1631. P. Apollinaire.

    1. BACÉNOR##

BACÉNOR (Grec : Baxrjvwp), officier de cavalerie dans l’armée de Judas Machabée. II Mach., xii, 35. Quelques exégètes ont entendu la locution grecque : « tûv toû Bax-fjvopoç, » du nom de la compagnie à laquelle appartenait Dosithée, le cavalier qui poursuivit Gorgias.

    1. BACHIÈNE Guillaume Albert##

BACHIÈNE Guillaume Albert, ministre protestant et

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